Oméga II

Chapitre 8

Toute dernière séduction de Satan

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« La toute dernière tromperie de Satan consistera à neutraliser le témoignage de l'Esprit de Dieu... Une haine satanique s'allumera contre les témoignages. »

La dernière tromperie projetée contre les Adventistes du Septième jour par le Général Lucifer sera une attaque sur l'Esprit de Prophétie.

De même que les attaques alliées contre les emplacements radar de Bagdad, il s'agit d'une frappe tactique, ayant pour but de nous aveugler. Si nous permettons que cela arrive, selon toute probabilité nous manquerons aussi de reconnaître l'Oméga.

Dans le livre « Living Temple » est représenté l'Alpha d'hérésies mortelles. « L'Oméga suivra et sera reçu par ceux qui ne veulent pas tenir compte des avertissements que Dieu a donnés. »

Si nous prenons la peine d'y penser, cela ne sera pas réellement surprenant car c'est là précisément que l'Alpha débuta.

Prenez-le comme vous le voulez, mais il y a toujours un fait qui reste en évidence : la crise Alpha a eu ses racines dans une négligence envers l'Esprit de Prophétie. Ce désastre ne se produisit pas tout à coup; c'était l'aboutissement d'années de négligence qui amena, enfin, à une tragique apostasie. Avant que la dénomination n'ait à faire face à un plongeon final vertigineux dans les dettes et la crise doctrinale, il y eut des avertissements répétés provenant de la plume d'Ellen White.

« Il ne faut permettre ni à l'égoïsme, ni à l'ambition personnelle d'entrer dans le choix des lieux pour notre sanatorium », avait-elle dit à l'Église en 1902. « C'est la volonté du Seigneur que ces institutions soient localisées à l'extérieur de la ville. »

L'avertissement était directement contraire aux préférences de certaines factions très puissantes dans l'Église, et pourtant ce n'était pas basé sur un caprice : il y avait une raison à cela, une raison en relation étroite avec l'objectif de l'Église qui consiste dans l'évangélisation par la santé. Ellen White avait dit, dans l'environnement de la nature : « Les patients seront plus promptement influencés par l'Esprit de Dieu... leurs âmes seront élevées... le soulagement atteindra le corps et l'esprit. 'Hors des villes' tel est mon message. Nos médecins auraient dû être très vigilants à ce propos depuis très longtemps. »

Tous ces conseils apparemment surannés qui prenaient tellement le contre-pied du programme grandiose de Battle Creek, furent allègrement balayés de côté car ils ne semblaient pas convenir aux principes d'affaires commerciales du jour. Mais assez ironiquement, dans tout cela il y avait un argument qui allait occuper là une des nouvelles dans la dernière partie du Vingtième Siècle, quand une Amérique proche de la banqueroute avait découvert qu'elle ne pouvait pas payer le prix de ses propres infirmités : « Plus longtemps les patients seront traités à l'extérieur des institutions (au grand air) » déclara Ellen White, « moins ils auront besoin de soins. »

Pour cet avocat, qui a représenté deux hôpitaux et qui a vu les problèmes auxquels doit faire face l'industrie sanitaire d'aujourd'hui, cette phrase retint son attention. Il y a aussi une phrase dans le langage sanitaire courant de l'époque qui décrit ce concept d'Ellen White : lenght of stay (durée du séjour). Plus longtemps le patient a besoin des soins hospitaliers, plus lourde sera la charge financière pour le système sanitaire. Faites sortir le patient plus tôt, et vous aurez épargné au système de l'argent précieux. Aux États-Unis, où s'applique le programme fédéral DRG (Diagnostic Related Groups) [N.D.T. : système par lequel le Gouvernement Fédéral Américain estime les diverses infirmités et applique en conséquence des honoraires fixes pour chaque infirmité, sans tenir compte du temps pendant lequel le patient reste hospitalisé. Si vous faites sortir les patients plus tôt, l'hôpital que vous gérez peut gagner un profit suffisant pour survivre.

En d'autres termes, Ellen White, en 1902, avait formulé la réponse à la question de la valeur de trillions de dollars en disant comment donner les soins de la plus haute qualité possible au coût le plus bas possible ! Et l'Adventisme aurait pu donner la réponse !

Dans la même année 1902, exactement quand la dénomination était en train de décider, contrairement au conseil divin, d'entreprendre un coûteux programme de constructions à Battle Creek, elle donna quelques avertissements au sujet de la gestion hospitalière qu'il vaut la peine d'écouter :

« Dieu ne veut pas qu'aucun de ses serviteurs s'engage dans des entreprises inutiles et coûteuses, qui amènent des dettes sur les personnes... Quand ceux qui prétendent croire à la vérité pour ce temps marchent sur la route du Seigneur... ils peuvent s'attendre à ce que le Seigneur leur donne la prospérité. Mais quand ils choisissent d'abandonner la route étroite, ils amènent la ruine sur eux-mêmes et sur tous ceux qui regardent à eux comme guides. »

Dette : Elle avertit contre le monstre qui menacerait plusieurs systèmes hospitaliers dans l'avenir troublé. Pour ceux qui prenaient la peine de l'écouter, son avis était aussi important que de lire aujourd'hui les valeurs du marché des actions du lendemain. Une fois, Josaphat a résumé cela dans une phrase simple d'une manière exquise : « Croyez à ses prophètes, et vous prospérerez. »

Peu de temps après, elle donna encore d'autres avis qui auraient pu épargner plusieurs chagrins (et la perte de nombreuses âmes). « On m'a montré à plusieurs reprises qu'il n'est pas sage d'ériger des institutions mammouth... Un sanatorium mammouth demande beaucoup d'ouvriers... il est extrêmement difficile d'y maintenir un idéal élevé de spiritualité. »

Il suffit de regarder aux événements successifs à Battle Creek pour voir que c'était vrai. Qui visite Battle Creek aujourd'hui rencontre, à l'entrée de la ville, un énorme fantôme : un imposant bâtiment flanqué de tours qui paraît à l'horizon – le bâtiment de Kellogg, entrepris avec un goût superbe, peu avant que le crash financier aux USA, mette un terme à la triste apostasie de Battle Creek. Quand une institution perd sa spiritualité, elle est tôt ou tard perdue pour l'œuvre de Dieu. Ce bâtiment sert aujourd'hui au gouvernement fédéral pour des bureaux et des entrepôts.

L'apostasie de Battle Creek est un exemple classique de la façon dont le refus de l'Esprit de Prophétie progresse et où il conduit à la fin. D'abord ses témoignages sont accueillis avec une indifférence débonnaire : Ce n'était pas nécessaire de discuter avec E. G. White puis d'ignorer ce qu'elle avait dit. Mais comme la crise augmenta et qu'on voyait les problèmes qui avaient été causés par le rejet de l'Esprit de Prophétie, des partis opposés prirent position. Quelques-uns soutenaient Ellen White, d'autres l'attaquaient. Une fois que cela arriva, le rejet de l'Esprit de Prophétie prit un caractère nouveau et plus agressif. On eut recours à toutes sortes d'intrigues pour démontrer qu'elle était dans l'erreur. Son propre neveu chercha à la duper par un faux témoignage; le piège réussit. Plusieurs fois, Kellogg l'accusa, disant que ses supposées visions étaient pleines d'informations que d'autres lui avaient apportées. Des personnes puissantes et influentes commencèrent à rédiger quelque chose appelée le « Blue Book » (livre bleu), désigné pour la discréditer.

D'autres, qui n'osaient pas être si francs, la minèrent par des voies plus subtiles. « Quelques-uns ont œuvré très adroitement pour rendre sans effet les Témoignages d'avertissement et de reproches qui ont soutenu l'épreuve pendant un demi-siècle. En même temps, ils nient faire une chose pareille. »

Remarquez qu'il y a une différence entre une opposition directe, ouverte, et des subtiles insinuations qui rendent les messages de Dieu « sans effet ». Elle décrit un paradoxe. Certaines personnes détruisaient avec habilité l'efficacité de l'Esprit de Prophétie pendant qu'ils prétendaient y croire, en apparence. La lutte devint si retentissante qu'on en parla en première page d'au moins un journal de Chicago. Ressuscitant le vieil argument de Dudley Canright, ses adversaires soulevèrent un sujet qui revient chaque fois que quelqu'un s'est senti menacé par l'Esprit de Prophétie : ne prenez pas cette femme trop au sérieux, disaient-ils, car c'est une « plagiaire ».

Que dire à propos de cette accusation de plagiat ? Ellen White ne serait-elle pas inspirée lorsque, comme plusieurs auteurs bibliques, elle choisit d'employer des idées déjà exprimées par d'autres personnes ? La question mérite d'être analysée du point de vue légal. Aucun « copyright » (droit d'auteur) n'est absolu. Même le « Federal Copyright Act » de nos jours dit, dans la Section 107, que dans des circonstances convenables, un auteur peut employer des portions du matériel d'un autre auteur couvert par droit d'auteur. Le principe légal qui gouverne cela s'appelle doctrine du « Fair Use » (emploi loyal), et il remonte à la première époque de la loi américaine sur le droit d'auteur.

Dans les années 1840, quand Ellen White commença à rédiger ses visions, les auteurs copiaient largement l'un sur l'autre. C'était une coutume qu'on peut observer continuellement si nous lisons les journaux et les publications de l'époque, et l'emploi du matériel d'un auteur par un autre était reconnu par les tribunaux. En 1845, le juge de la Cour Suprême, Joseph Story trancha un cas dont le sujet était le plagiat.

Au cours de ce jugement, il fit un résumé si clair de la législation sur le droit d'auteur de l'époque qu'il vaut la peine de l'examiner. Un auteur, dit le juge Story, « peut avoir emprunté une bonne partie de son matériel en le prenant chez d'autres auteurs, mais si son matériel de cette façon élaborée constitue... une amélioration substantielle face aux modèles existants, il a droit à un copyright...

« Tout livre dans la littérature, la science et l'art, emprunte, et doit nécessairement emprunter... Aucun homme ne crée un nouveau langage de lui-même, du moins s'il est sage... Les pensées de chaque personne sont, plus ou moins, une combinaison de ce que d'autres personnes ont pensé et exprimé, bien qu'elles puissent être modifiées, exaltées, ou améliorées par son propre génie ou réflexion. »

Assurons-nous d'avoir bien compris ce que le juge Story voulait dire. L'emploi de l'œuvre littéraire d'autrui est privilégié si celui qui en fait emploi est en train de faire sa propre recherche authentique, et utilise sa propre initiative pour produire une chose nouvelle. Arrivons maintenant au point crucial : en employant du matériel écrit précédemment par d'autres personnes, Ellen White a-t-elle fait des améliorations authentiques et créatives, décrites par le juge Story ? Je vous donne un exemple, vous jugerez vous-mêmes.

En 1842, un auteur appelé John Harris a publié un livre sur la vie de Christ avec le titre « The Great Teacher ». À la page 51, il écrit la phrase suivante : « Il aurait pu prononcer une seule phrase, qui, donnant la clef de nombreux mystères, et faisant la lumière sur des mystères encore inconnus, aurait recueilli et concentré autour d'elle les pensées actives de toutes les générations successives jusqu'à la fin des temps. »

Il s'agit d'une prose classique tourmentée de l'époque victorienne. Ellen White a été accusée d'avoir employé cette phrase dans « Fundamentals of Christian Education », page 237. Si elle a effectivement fait cela, remarquez ce qu'elle a fait avec la phrase susmentionnée :

« Il aurait pu découvrir les mystères dans lesquels les patriarches et les prophètes avaient désiré regarder, et que la curiosité humaine a désiré comprendre avec impatience. » Cette phrase, est-elle plus claire ? S'agit-il d'une amélioration ? Est-elle complètement personnelle ? S'il en est ainsi, elle s'adapte parfaitement à la description de la bonne façon d'écrire que nous avons trouvé dans l'opinion du juge Story.

Mais il y a une question encore plus importante : Est-ce vrai ? S'il en est ainsi, alors nous ferions mieux de l'accepter, comme nous acceptons l'autre littérature empruntée dans la Bible. L'Apocalypse emploie plusieurs fois le langage que nous trouvons dans le livre non-canonique d'Énoch. Paul cite des personnes telles que Aratus et Menander – et adapte dans ses écrits quelques-unes de leurs idées. Jésus, en donnant la Règle d'Or, employa une pensée qui avait été précédemment articulée par le Rabbin Hillel. (Il emprunta aussi aux sources des païens pour s'adapter aux esprits de ses auditeurs lorsqu'il donna la parabole de l'homme riche et de Lazare, ce qui est ignoré par ceux qui emploient cette parabole pour « prouver » qu'à la mort nous allons quelque part). Si nous nous laissons préoccuper par la source du langage plutôt que par sa vérité, nous finirons par douter nous-mêmes de l'Écriture. Et nous aurons répété la triste histoire des personnes qui, dans la tragédie appelé Alpha, perdirent leur chemin.

Tôt ou tard, tout chrétien devra prendre sa position sur un argument qu'on ne peut pas ignorer : le don de prophétie, est-il une caractéristique vitale de l'Église de Dieu du temps de la fin ?

La Bible est pleine de promesses que, peu avant la venue de Christ, on verra dans l'Église, le don de prophétie. Joël 3:1,2 l'exprime de cette façon : « Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair; vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, en ces jours-là, je répandrai mon Esprit. » (Joël 2:28-29)

Joël clarifie, dans les deux versets suivants, qu'il s'agit d'une prophétie pour le temps de la fin, pour un peuple du temps de la fin.

« Je ferai paraître des prodiges dans le ciel et sur la terre, du sang, du feu et des colonnes de fumée; le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant l'arrivée du jour de l'Éternel, (de ce jour) grand et redoutable. »

Avant la venue de Christ, dit Joël, l'Église sera bénie par le don de prophétie. Ses paroles retentissent en Actes 2:18. Et Paul, en 1 Corinthiens 1:6 indique que « Le témoignage de Christ a été fermement établi en vous. Ainsi donc, il ne vous manque aucun don, dans l'attente où vous êtes de la révélation de notre Seigneur Jésus-Christ. » Et Apocalypse 12:17 dit clairement que la dernière Église de Dieu, l'Église qui doit faire face à la colère de Satan, possède tant la loi de Dieu que le « témoignage de Jésus ».

Il faut être attentif à ce fait : un thème qui se répète dans la Bible est la certitude qu'à la fin des temps, le don de prophétie fera partie de la véritable Église. En effet, cela ne nous surprend pas, si nous considérons le modèle que Dieu a établi à travers l'histoire. Une analyse critique de l'histoire biblique nous révèle un modèle invariable : chaque fois que Dieu a prédit prophétiquement un événement futur d'une certaine importance, il a aussi suscité un prophète pour annoncer l'événement peu avant qu'il n'arrive. Au matin de l'histoire de l'homme, Dieu trouva nécessaire de détruire la terre à travers un déluge. Avant de l'envoyer, il employa le don de prophétie pour avertir le monde de son intention. Noé prêcha ce message, et c'est presque certain aussi qu'Énoch le fit. L'événement avait été prédit 120 ans auparavant. Mais lorsque le temps du déluge fut proche, Dieu ne laissa pas le monde sans un dernier avertissement prophétique. À cette époque, Énoch avait déjà été enlevé au ciel, mais il y avait encore Noé, un prophète vivant, qui donnait un appel final. En Genèse 15, la longue captivité d'Israël en Égypte était révélée à Abraham bien avant qu'elle n'arrive. Avec cette prophétie en arrivait une autre sur la délivrance d'Israël. Et lorsqu'arriva le temps pour l'Exode, le Seigneur suscita un autre prophète, dans la personne de Moïse. Ce dernier, à son tour, prophétisa la captivité d'Israël au cas il aurait désobéi. Lorsqu'ils échouèrent avec Dieu, et que la captivité babylonienne s'approchait, Dieu parla encore à son peuple à travers les prophètes comme Jérémie. À son tour, Jérémie prédit leur retour final à Jérusalem, et lorsque le temps pour cela arriva, Dieu suscita des hommes comme Esdras et Néhémie pour annoncer l'événement et pour aider à son accomplissement.

Considérons maintenant la première venue de Christ. Elle a été prédite prophétiquement plusieurs fois dans l'Ancien Testament. Avant sa naissance, 400 ans de silence s'écoulèrent, pendant lesquels Israël ne reçut aucune vision du Seigneur. Mais peu de temps avant que Jésus ne commence son ministère, le don de prophétie réapparut en la personne de Jean. Le début de l'accomplissement d'une prophétie fut rappelé au monde.

Le déluge, la captivité et l'exode d'Israël, la captivité d'Israël à Babylone, leur délivrance de la captivité. La première venue de Jésus. Chaque fois qu'une prophétie importante s'approchait de son accomplissement, Dieu suscitait un ou plusieurs prophètes pour annoncer cet événement, et pour rappeler au peuple que l'événement était en train de se passer. Venons maintenant au problème que tout chrétien honnête de n'importe quelle confession doit confronter : si Dieu a suscité des prophètes pour rappeler au peuple tous ces événements du passé, serait-il sensé de présumer que peu avant le plus grand de tous les événements, la seconde Venue de Jésus, – avant laquelle le monde entier devra prendre des décisions pour la vie ou la mort – Dieu abandonne son plan et laisse le monde sans guide prophétique ?

Une conclusion pareille n'est pas acceptable. Elle n'a pas de sens. Et ce n'est pas du tout biblique. Joël a prédit un temps, près de la fin, où l'Esprit de Prophétie reviendrait, et parmi les personnes sur lesquelles il pourrait se manifester, il y a des servantes. Un jour de Décembre 1844 un petit groupe de femmes chrétiennes sincères priait. Pendant qu'elles priaient une jeune fille de 17 ans fut tout à coup amenée en vision au-delà du voile qui normalement couvre à notre vue le surnaturel. Sans instruction et en mauvais état de santé, elle a été cependant instruite de partager avec les autres les vérités que le ciel lui avait montrées; cela ne doit pas nous surprendre qu'elle ait été déconcertée par cet appel. Même plus tard dans sa vie, pendant qu'elle écrivait des ouvrages classiques tels que « La Tragédie des Siècles » et « Jésus Christ », elle se sentait encore inapte à la tâche. « Je ne suis qu'un pauvre écrivain, » aurait-elle dit, dans la Lettre 67, 1894, « et je ne peux pas relater par la voix ou par la plume les grands et profonds mystères de Dieu. » Ainsi, lorsqu'elle débuta sa vie de service, elle rappela au Seigneur combien elle était peu préparée en qualité d'écrivain. En réponse, elle dira plus tard que le Seigneur lui dit de faire ce que tout jeune auteur devrait faire : lire – et continuer à lire. Elle avait beaucoup à apprendre sur la façon dont les auteurs affermis employaient le langage, et dans quelques-uns de leurs ouvrages, elle pourrait trouver des vérités qui étaient bien exprimées, et qu'elle pourrait à son tour employer pour transmettre avec plus de clarté les vérités qu'elle devait partager. Quelques fois, les autres auteurs étaient dans l'erreur; quand cela arrivait, le Seigneur le lui disait, son Esprit l'avait aidée à retenir la vérité et à écarter l'erreur.

Cela est, au moins, le rapport enregistré par W. C. White et D. E. Robinson à la page 6 de leur brochure « Brief Statements », et si nous voulons écouter ses critiques, l'honnêteté élémentaire suggère que nous devrions écouter aussi son côté de l'histoire. Arrivons maintenant à la question : son explication, est-elle fiable ?

Heureusement pour nous, il y a un moyen pour déterminer cela, avec une précision scientifique. Un des sujets sur lesquels elle écrivit c'était la santé. Quand elle commença à écrire sur ce sujet, la médecine avait fait peu de progrès depuis le Moyen-âge. La saignée était parfois encore employée, se basant sur la théorie que la maladie résultait d'un excès de « vitalité ». Les bébés infirmes étaient soignés avec des potions nuisibles comme le « vin antimonial », un mélange d'alcool et de poison nauséabond qui faisait vomir l'enfant. Avec leur petite masse corporelle, peu d'enfants pouvaient survivre à une telle perte de liquides et un déséquilibre des électrolytes s'ensuivait, on peut voir le résultat dans bien des cimetières du dix-neuvième siècle, où des toutes petites pierres tombales ornées avec des agneaux sculptés révèlent une épidémie de mortalité enfantine.

À cette époque-là, pleine d'ignorance médicale, Ellen White donna les principes que les épidémiologistes d'aujourd'hui étudient avec un intérêt admiratif : un style de vie qui élimine d'une façon automatique le cholestérol d'origine alimentaire et réduit l'ingestion de graisses saturées; qui donne aux Adventistes mâles qui y prêtent attention une réduction de sept fois du risque de décès en raison de maladie cardiaque; qui favorise une réduction de risque dans une vaste série de cancers; qui accorde en moyenne 6,2 ans de vie supplémentaire.

Si, tandis qu'elle écrivait dans les années 1860, le Saint-Esprit ne lui avait pas montré quelles informations employer et celles qu'il fallait écarter, comment aurait-elle pu connaître tout cela ?

Il est triste cependant, de constater que même quand Dieu œuvrait à travers sa vie avec une puissance surnaturelle évidente, la substance de son message était bien souvent ignorée. Ce fut cela qui amena l'Église dans la crise appelée Alpha – qui coûta la perte d'une grande institution médicale et la destruction par le feu de la maison d'éditions; qui conduisit l'Église dans une crise financière et une hérésie doctrinale cauchemardesque. Ce fut cela qui perdit une opportunité en or pour terminer l'œuvre, et qui plongea le monde dans un long voyage dans le cauchemar. Les attaques contre l'Esprit de Prophétie, pourraient-elles faire partie des crises futures au sein de l'église ?

Oui, selon Ellen White – décidément oui.

« La toute dernière tromperie de Satan consistera à neutraliser le témoignage de l'Esprit de Dieu... Satan s'y prendra avec ingéniosité, par différents moyens et différents agents, pour ébranler la confiance du reste du peuple de Dieu dans le véritable témoignage. Il y aura une haine excitée contre les témoignages et qui est d'origine satanique. »