Oméga II

Chapitre 7

Oméga

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« Ce qui a été sera encore, ce qui a été fait, se fera encore; il n'y a rien de nouveau sous le soleil. » (Eccl. 1:9)

Il a été dit que ceux qui refusent de retenir les leçons de l'histoire sont condamnés à répéter ses erreurs. Pour les Adventistes du Septième jour, cela est plus qu'un cliché, c'est une certitude.

Dans les premières années de ce siècle, l'Église s'est trouvée en face d'un problème de proportions énormes : perte des institutions principales et paralysie de l'importante œuvre médicale, apostasie sur une grande échelle parmi ses membres les plus influents, prédominance de certaines institutions aboutissant à un déclin de spiritualité, pendant que l'œuvre dans les champs nécessiteux luttait pour survivre, attaques sur les vérités de base comme le sanctuaire. Et un effort concerté par un groupe bien organisé pour s'emparer du contrôle politique de l'Église.

Ce qui était en jeu, c'étaient l'identité et la mission du peuple qui s'appelait lui-même Adventiste du Septième jour. Des forces puissantes cherchaient à altérer la doctrine et à obtenir le contrôle administratif de la dénomination, et au cours de cette crise, Ellen White écrivit un avertissement pour une génération future : quelque chose de ce genre se présentera à nouveau, sur une échelle encore plus grande.

« Ne soyez pas séduits; beaucoup s'écarteront de la foi, prêteront attention à des esprits séducteurs et des doctrines de démons. Nous avons devant nous l'Alpha de ce danger. L'Oméga sera d'une nature plus effrayante encore. »

Pendant des dizaines d'années, les Adventistes ont spéculé à propos de ce qui aurait constitué l'apostasie « Oméga ». Quelques-uns, voulant ignorer le problème en le plaçant derrière nous, soutinrent qu'elle arriva quand la dénomination perdit le sanatorium de Battle Creek. Ce serait agréable d'accepter cette assurance consolante, mais elle ne s'accorde pas avec l'histoire tout simplement.

Quand Ellen White donna son avertissement à propos d'Oméga, le sanatorium était déjà bel et bien sur la voie de la perdition. (À partir de 1906, Kellogg aurait dit à l'Église, sans délicatesse, qu'elle ne possédait plus cette institution et qu'elle « n'aurait jamais dût la posséder », puisqu'elle appartenait « au public »).

Si Oméga avait été la perte de cette institution, alors pourquoi sœur White ne dit-elle pas que c'était déjà accompli ? Elle ne le dit jamais, et cela pour une très bonne raison :

Jusqu'en 1915, année de sa mort, Oméga ne s'était tout simplement pas manifesté. À l'époque de Kellogg, quelques personnes firent une expérience « Oméga » personnelle lorsqu'elles apostasièrent, quelque chose qu'E. G. White nota dans son journal en août 1904. Mais les « Omégas » personnels étaient très différents de l'Oméga final qui attendait toute l'Église, un événement que nous pouvons aussi appeler le « crible ». Comme le fait remarquer le Professeur Mervyn Maxwell, les cycles Alpha-Oméga sont arrivés de manière répétée dans l'Adventisme et, comme le dit Ellen White, arriveront « encore et encore ». Ainsi, les leçons de l'époque de Kellogg ne peuvent pas être mises de côté comme une histoire sans importance.

Son fils, W. C. White, était certainement aussi de cet avis. Dans les années 1930, frère White (qui avait rempli la fonction d'assistant administratif de sa mère pendant la crise Alpha) écrivit une déclaration ayant pour titre « The Alpha and the Omega » catalogué par le White Estate (Fondation White) comme document QA-31-B-7. Dans ce document, il dit que « pendant les 30 dernières années » des personnes avaient, par erreur, identifié divers événements comme étant Oméga mais qu'« aucun d'eux ne s'adaptait réellement à ce cas ». « Il m'est toujours apparu » dit-il, « que lorsqu'Oméga arrivera, il aura deux caractéristiques en quelque sorte similaires à l'Alpha. Le mouvement désigné comme Alpha comprenait un plan profond, bien étudié du côté du grand adversaire de la vérité pour introduire une fausse doctrine qui aurait sapé les parties vitales de la foi chrétienne. Il comprenait aussi un effort persistant et vigoureusement soutenu pour arracher la direction de ce peuple au Comité de la Conférence Générale et la placer dans les mains d'autres personnes. »

L'analyse de frère White vaut au moins la peine d'être écoutée. Il vécut, après tout, pendant l'apostasie Alpha et il a été probablement plus proche de sa mère que toute autre personne alors vivante. Plus tard, au milieu des années 1930, il ne croyait pas qu'Oméga s'était déjà réalisé, mais quand il arriverait, il s'attendait à ce qu'il présente deux caractéristiques reconnaissables :

1. Une forme d'hérésie doctrinale; et

2. Une tentative politique de prendre le contrôle de l'Église.

Par conséquent, à son avis, Oméga serait un défi provenant de l'intérieur – un défi qui reste encore dans le futur.

Pensez bien à cela, et nous ne pouvons pas tout simplement cantonner l'Oméga dans un passé confortablement distant. Au milieu d'une crise si grande qu'elle a coûté deux grandes institutions et une apostasie massive, Ellen White dit que l'Oméga serait d'une « nature plus effrayante encore » et qu'elle « tremblait » pour notre peuple. Ainsi, comme l'Alpha a été mauvais, l'Oméga sera pire. Rien dans notre passé lointain n'accomplit cette description. L'Alpha a été une hérésie doctrinale venant de l'intérieur. Il employa un effort puissant pour saisir le contrôle de l'Église de l'intérieur. Si l'Alpha et l'Oméga sont assez semblables pour être joints par les lettres du même Alphabet, l'Oméga devra être d'une manière quelconque similaire.

Associez les remarques de frère White aux déclarations de sa mère, et vous trouverez des détails supplémentaires. Ellen White dit que l'Oméga serait d'une « nature plus effrayante encore ». Si, comme le disait W. C. White, l'erreur doctrinale serait un élément de l'apostasie Oméga, alors nous devrions chercher quelque aberration doctrinale qui contraste d'une façon effrayante avec l'Adventisme historique.

En 1981, mon livre Oméga a indiqué la possibilité d'un risque futur pour l'Église. À ma surprise, tout le monde ne fut pas satisfait de cela, et il y eut des critiques zélés qui en prirent ombrage, parfois avec des réactions émotionnelles surprenantes pour des érudits. Un professeur publia l'accusation que le livre était historiquement incorrect – une critique qui m'aurait préoccupé davantage si je n'avais pas eu la chance de voir une copie du manuscrit initial de son article, dans lequel il avait écrit de nombreuses notes au bas de la page avec des références à John Henry Kellogg.

Heureusement, à cette époque, j'étais soutenu par de nombreux appels de personnes qui avaient vécu à Battle Creek. Toutes ces personnes (y compris une dame apparentée à Kellogg, qui recevait encore les rentes provenant du trust Kellogg) confirmaient que l'histoire était effectivement correcte. Parmi mes souvenirs les plus brillants de cette période, il y a une assemblée dans laquelle des critiques érudits du livre tinrent une journée d'étude se plaignant de ses supposées inexactitudes. Tout à coup surgit un homme de 102 ans, à l'esprit encore intelligent et vif : « Je ne sais pas où vous étiez tous en 1905 » déclara-t-il à quelques quarante critiques, « mais j'avais 25 ans alors, et je me souviens très bien de ces événements. Ce livre les rapporte tels qu'ils se sont passés ». On me dit que l'assemblée avait été ajournée, et que tout le monde était rentré chez soi.

Aussi, revenons à notre tâche la plus importante : qu'est-ce que nous pouvons apprendre de l'apostasie Alpha qui puisse nous aider à reconnaître l'Oméga ?

Dans le livre « Living Temple » est présenté « l'Alpha d'erreurs mortelles », dit-elle. Oméga suivra et sera reçu par ceux qui ne veulent pas tenir compte des avertissements que Dieu a donnés. »

Oméga. Quelque chose d'autre surviendra, suffisamment similaire à la crise actuelle pour justifier le lien entre les deux événements par des lettres prises dans l'Alphabet courant. À ce sujet, la servante du Seigneur dit très peu de chose. Ce fut comme un avertissement secret, donné presqu'en aparté, d'une crise qui se produirait dans le futur, alors qu'elle était très préoccupée par ce qui se passait dans le présent. Cependant, Ellen White laissa des détails suffisants pour rendre tout étudiant attentif capable de reconnaître le problème lorsqu'il se présenterait.

Dans une série fascinante de documents qui s'appellent « Special Testimonies, Série B, elle donna quelques avertissements spécifiques qu'il vaut la peine de lire. En les analysant d'un œil critique, on se sent comme un officier des renseignements secrets qui vient de découvrir une copie du code d'opérations de l'ennemi.

« L'ennemi des âmes a cherché à introduire la supposition selon laquelle une grande réforme doit avoir lieu parmi les Adventistes du Septième jour et que cette réforme consisterait à renoncer aux doctrines qui constituent les piliers de notre foi et à entreprendre un processus de réorganisation. » Si cette réforme avait lieu, quel en serait le résultat ? Les principes de vérité que Dieu, dans sa sagesse, a donnés à l'Église du reste seraient éliminés. Notre religion serait changée. Les principes fondamentaux qui ont soutenu l'œuvre pendant les cinquante dernières années seraient considérés comme erreur. Une nouvelle organisation serait établie. Des livres d'un ordre nouveau seraient écrits. Un système de philosophie intellectuelle serait introduit. Les fondateurs de ce système iraient dans les villes, et ils y feraient une œuvre merveilleuse. Le Sabbat, bien sûr, serait considéré à la légère, de même que le Dieu qui le créa. Rien ne pourrait faire obstacle à ce nouveau mouvement.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Alliés réussirent à découvrir le code japonais JN-25, à travers lequel ils pouvaient lire les ordres opérationnels des Japonais, y compris l'ordre qui révélait la localisation exacte du très habile Amiral Yamamoto le jour où ils abattirent son avion. La possession de cette information leur donna des avantages énormes. Et la possession de « Special Testimonies » est l'équivalent, pour l'Église, du code dévoilé. Ce document est une description détaillée de certaines forces qui cherchent à détruire l'Adventisme, et le plan est ingénieux. Il frappe toutes les bases. Remarquez comment il arrive. Les Adventistes sentent l'obligation d'examiner les prétentions d'une « nouvelle lumière » puisque c'est la façon dont la dénomination débuta, et l'apostasie démasquée par Ellen White est qualifiée de « nouvelle lumière », offrant quelque chose de mieux que les vérités établies de l'Adventisme. Dans ces paroles, les principes fondamentaux qui donnèrent naissance à l'Église Adventiste du Septième jour « seraient considérés comme une erreur ».

Cela serait accompagné d'une campagne bien organisée pour convaincre une majorité de l'Église que le nouveau point de vue est correct. On fera circuler des « livres d'un nouvel ordre » dans une croisade pour « faire la cour » aux esprits et à la fidélité des membres d'Église. Avec un piège surtout capable de leurrer les classes éduquées et riches, la « philosophie intellectuelle » se substituerait en cachette à la simple foi dans le sens évident des Écritures. Et, comme l'Alpha l'avait illustré, ces efforts seraient surtout dirigés vers la jeunesse de l'Église.

Comme les plans auraient mûris, leur présence se révélerait par un écroulement des principes. Le Sabbat, par exemple, serait « considéré à la légère ».

Finalement, la force politique serait employée de façon évidente pour consentir à tout ce changement, puisque « rien ne pourrait faire obstacle à ce nouveau mouvement ». En employant le prétexte d'une « nouvelle lumière » des forces puissantes chercheraient à faire pencher l'Église de Dieu vers une nouvelle forme méconnaissable.

Impossible? Non d'après l'histoire. Quelque chose de ce genre était déjà arrivé une fois. D'après Ellen White, cela se passera à nouveau, d'une façon plus grande et plus dangereuse. Cela rend essentiel pour nous de considérer attentivement rétrospectivement les événements de l'Alpha, de les comparer avec les avertissements de l'Esprit de Prophétie, et ainsi de découvrir ce que comportera le défi appelé Oméga.

Alpha et Oméga : une Analyse

Dans l'apostasie Alpha, il y avait une quantité de caractéristiques qui revenaient, et assez distinctes pour créer une image claire de l'apparence de cette sorte de menace dans le futur.

Tromperie

Une des principales caractéristiques de l'Alpha fut la tromperie. Parfois des mensonges réels furent diffusés. D'autres fois, une part de la vérité seulement fut donnée, de telle sorte qu'elle apparaissait déformée et donnait une impression fausse. Un jour, Ellen White écrivit au Dr. Kellogg le conseillant au sujet de la construction d'un grand bâtiment à Chicago. Souvent, il cita ce témoignage pour prouver qu'Ellen White était dans l'erreur. Un tel bâtiment n'avait jamais existé, affirmait-il fièrement. Et il disait qu'Ellen White s'était simplement trompée. Ce qu'il se gardait bien d'ajouter, c'est que ses gens à Battle Creek avaient eu l'intention de le construire, allant jusqu'à faire dessiner un ensemble complet de plans d'architecte, avant que le projet ne soit arrêté.

Tout spécialement, Mme White avait averti que certaines personnes seraient infidèles concernant leur foi dans l'esprit de prophétie et les doctrines de base de l'Église. Quand la sécurité de l'emploi ou la convenance politique le demanderait, ils affirmeraient leur loyauté à quelque chose en quoi ils ne croiraient pas. Dans une vision, elle vit des groupes de personnes réunies à Battle Creek, délibérant et faisant des plans pour cacher leur antagonisme à l'égard de ses écrits et de certaines croyances fondamentales. Ainsi, en dissimulant leurs vrais sentiments, ils avaient l'espoir de pouvoir plaire aux Adventistes qui ne les auraient jamais écoutés s'ils avaient révélé leurs véritables intentions dès le début.

À plusieurs reprises, dans le mouvement de l'Alpha, on trouve la vérité déformée dans l'intérêt de quelqu'objectif immédiat. Ellen White le dit d'une manière claire : « Des langues malfaisantes et des esprits subtils, aiguisés par une longue habitude de mensonge, sont continuellement à l'œuvre pour créer la confusion. »

Ici, nous pouvons reconnaître un intéressant mécanisme psychologique. Ceux qui sont engagés dans une telle action d'emploi déformé de la vérité ont dépassé dans leurs esprits une sorte de pont invisible et ils ont atteint un point où ils peuvent imaginer qu'ils ont raison et, par conséquent, ils agissent avec une conviction apparente qui impressionne. Tel était le cas du Dr Kellogg. Ellen White avertit les dirigeants de la Conférence Générale de ne pas le laisser « vous séduire par ses déclarations. Certaines peuvent être vraies, mais d'autres ne le sont pas. Il suppose peut-être que toutes ses assertions sont exactes; mais vous ne devez jamais penser que c'est le cas, ni l'encourager à croire qu'il a raison. »

La Vérité est la chose la plus essentielle au monde. Notre survie même en dépend. Et chaque jour, nous dépendons entièrement de l'exactitude d'une information, même au sujet des choses les plus simples telles que la couleur d'un feu de circulation ou de l'étiquette sur un bocal de nourriture. La vérité constitue le seul canal par lequel Dieu peut communiquer avec nous. Et la vérité est en train d'être manipulée par des hommes qui prétendent avoir une nouvelle lumière pour l'Église de Dieu, des hommes qui ne sont même pas honnêtes concernant leurs véritables intentions !

« Face au développement des récents événements, la ligne de conduite qu'allaient poursuivre le Dr Kellogg et ses associés était clairement dévoilée devant moi. Avec d'autres, il faisait des plans pour gagner les sympathies du peuple. Ils cherchaient à donner l'impression qu'ils croyaient à tous les points de notre foi et avaient confiance dans les témoignages. Ainsi, beaucoup seraient séduits et prendraient position avec ceux qui, en réalité, s'étaient écartés de la foi. »

« Très adroitement, quelques-uns ont œuvré pour rendre sans effet les Témoignages d'avertissement et de reproches », dit Ellen White le 28 juin 1905. « En même temps, ils nient faire une chose pareille. »

Tout cela, dit-elle, se répéterait. « Le conflit deviendra de plus en plus féroce... L'esprit sera dressé contre l'esprit, les plans contre les plans, les principes d'origine céleste contre les principes de Satan. » Cette caractéristique de l'Alpha est la première caractéristique à rechercher pour reconnaître l'Oméga.

Dissension

L'Alpha révéla le paradoxe d'hommes se réclamant d'une merveilleuse vérité bien supérieure à l'Adventisme historique tout en créant le chaos partout où leurs idées furent énoncées. Les églises étaient divisées par cette hérésie, et les frontières nationales paraissaient n'avoir aucun effet sur le phénomène. L'église de Battle Creek prit part à cette agitation. Les églises en Angleterre, en Écosse et au pays de Galles en subirent le retentissement quand des théories furent présentées qui attaquaient la vérité du sanctuaire. Parfois l'hérésie est difficile à reconnaître à première vue, surtout si elle est exprimée d'une façon qui s'adapte à la mode de son époque. Mais Christ a donné à son Église un autre modèle grâce auquel la vérité ou l'erreur peuvent être testées. Il s'agit du comportement – la façon dont le peuple encourage leurs idées, et les effets de leurs enseignements sur le comportement. Si les éléments de division comme ceux de Ballenger réapparaissent dans l'Adventisme, l'expérience de l'histoire montre que notre peuple doit rester très prudent à propos des doctrines qui fomentent le problème.

Cette sorte de difficulté peut se manifester par une perversion intéressante. Ceux qui soutiennent une théologie dissidente peuvent parfois masquer leurs points de vue derrière des appels pour l'« unité » ou le « pluralisme ». L'argument n'a qu'une séduction superficielle. Les chrétiens devraient chercher tous les moyens possibles pour unifier, plutôt que fragmenter. Cependant, on peut abuser du don de l'unité, comme des autres dons de Dieu. Introduire dans l'Église des erreurs qui lui feront du mal, et après la protection d'un parapluie d'« unité », c'est un problème auquel Ellen White a dût faire face en 1904. « Nous devons unifier » déclara-t-elle, « mais non sur un fondement d'erreur ». « Nous ne devons pas recevoir les paroles de ceux qui viennent avec un message qui contredit les points spécifiques de notre foi. »

Attaques concernant des croyances fondamentales

Toutes les apostasies majeures ont partagé cette caractéristique commune d'attaque contre les croyances adventistes fondamentales parmi lesquelles se trouvent le sanctuaire, le jugement investigatif et l'inspiration de l'Esprit de Prophétie. Souvent, les avocats du changement emploient l'analyse raisonnée qu'Ellen White a recommandée pour la réception d'une nouvelle lumière. Mais ils n'ajoutent pas les conditions sur lesquelles la nouvelle lumière doit être jugée : elle ne contredira jamais la vérité établie. « Des hommes et des femmes se lèveront qui professent avoir de nouvelles lumières ou quelque nouvelle révélation; leur tendance est d'ébranler la foi dans les vieux piliers... On fera circuler de faux-rapports, et quelques-uns seront pris au piège... Par ces moyens, beaucoup d'âmes seront détournées dans la mauvaise direction. » Quand cela arrivera, elle recommande au peuple de Dieu de résister à la menace « avec le zèle le plus déterminé ».

Dans l'Alpha, le principal point d'attaque a été le sanctuaire. Canright avait sapé la base en la critiquant quinze ans auparavant. Ballenger avait ouvertement rompu avec l'Église sur le sujet, et Spicer avait reconnu immédiatement une attaque au sanctuaire cachée dans les nouvelles idées fantastiques de Kellogg. « Plusieurs fois pendant les derniers quinze ans » le sanctuaire a été le sujet d'attaques, déclara Ellen White, et elle avertit que cela allait se répéter à nouveau.

« Dans le futur, surgiront des tromperies de toute sorte... L'ennemi apportera de fausses théories, telles que la doctrine qu'il n'y a pas de sanctuaire. C'est là un des points sur lesquels il y aura un éloignement de la foi. »

La conclusion apparaît inévitable. Oméga, quel qu'il soit et quelque soit le moment où il apparaîtra, comprendra certainement une attaque sur la doctrine du sanctuaire. Peut-être sera-ce une répétition de vieux arguments déjà employés il y a longtemps par des hommes comme Canright et Ballenger. Peut-être sera-ce quelque chose de nouveau ? Peut-être, ayant eu à disposition un siècle pour mûrir, ce sera assez sophistiqué pour séduire, si possible, « même les élus ». Mais dans ce temps de confusion, il y a certains principes de base qui peuvent prévenir l'étudiant attentif pour ne pas être dérouté. Si quelqu'un joue avec l'élégante et simple clarté de l'illustration des deux appartements du sanctuaire de Dieu; si le clair langage de l'esprit de prophétie est attaqué ou escamoté; si la précision mathématique des 2.300 jours et de 1844 sont ignorés ou obscurcis, il y a quelque chose qui ne va pas.

Jésus a eu quelques bons avis pour ses disciples concernant cette période de confusion du temps de la fin : « Si donc on vous dit : Voici : il est dans le désert, n'y allez pas; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas. » (Matthieu 24:26) Vous savez où trouver Jésus, jusqu'à son retour : dans le Lieu très saint du sanctuaire céleste, là où il s'y trouve depuis le 22 octobre 1844. Si quelqu'un suggère autre chose, « n'allez pas écouter ».

Effondrement des principes

Dans l'histoire adventiste, nous pouvons remarquer une intéressante relation de cause à effet. Chaque fois que le sanctuaire est défié, le résultat inévitable est une attaque envers les principes et vice versa.

En 1889, peu après son apostasie finale de l'Adventisme, Dudley Canright écrivit un livre intitulé Seventh-Day Adventisme Renounced. (Oui, il a écrit « day avec un « D » majuscule.) J'ai dans ma bibliothèque personnelle deux copies de ce livre, une édition originale de 1914 et une récente réimpression publiée par les critiques évangéliques de l'Adventisme. Le livre est encore employé aujourd'hui.

Dans ce livre, Canright a attaqué franchement le sanctuaire. Mais il a fait plus que cela; il a aussi attaqué la loi et le Sabbat. En cela, il ne faisait qu'être intellectuellement cohérent. L'Adventisme est un système de vérités intimement imbriquées : si vous en attaquez une, les dominos commencent à s'écrouler. Il en est de même avec les idéaux et le sanctuaire. Si vous attaquez le sanctuaire, là où le jugement est en train de se dérouler, la logique vous contraint à attaquer la loi, qui est la base du jugement. Il n'y a rien de mystérieux dans l'Adventisme. Il ne chuchote pas face au monde, il crie, étant symbolisé dans l'Apocalypse par des anges qui volent au milieu du ciel. Il déclare que la loi de Dieu est encore applicable, même si cela signifie la perte de l'emploi, ou le risque du malentendu social, ou une réponse négative à un monde désespérément effrayé aux temps de la fin, lorsqu'on aura atteint un consensus global à propos d'un jour de culte. Ayant élevé la loi à un tel niveau de visibilité, il y aurait hypocrisie majeure pour les Adventistes à agir comme si la loi ne pouvait pas être observée. Confondez-les sur cet argument, et vous les aurez réduits à rien de plus qu'une mauvaise plaisanterie aux temps de la fin.

« Je suis désolé, votre honneur; Je reconnais que je ne me suis pas présenté au travail comme on me l'avait demandé le samedi. Mais cela c'est mon Sabbat, d'après la loi de Dieu que je ne peux pas observer. »

Il est temps d'être réalistes : ou la loi de Dieu peut être observée, ou nous n'avons pas le droit de défier le monde par elle. Lorsque la loi du dimanche sera passée, si je devais inventer une façon de neutraliser cette Église, en la laissant sans aucun message pour les temps de la fin, je ne pourrais penser à une meilleure méthode que de convaincre un bon nombre d'Adventistes que la loi ne peut pas être observée.

Mais c'est exactement l'effet d'une attaque sur le sanctuaire ou le jugement investigatif. Le sanctuaire et la sanctification sont inséparablement unis. Attaquez l'un, et vous aurez aussi lésé l'autre. Enlevez la vérité du sanctuaire, avec son message de vraie réforme du Jour des Expiations, et vous vous trouverez bientôt dans un labyrinthe de termes théologiques vides, cherchant même à expliquer pourquoi les œuvres sont nécessaires. Attaquez la sanctification, et vous ne pourrez pas vous reposer confortablement jusqu'à ce que vous ayez enlevé la lumière importune du sanctuaire. C'était l'effet du raisonnement de Canright, et pendant l'apostasie de Kellogg, on a assisté à un abaissement des principes, moralement surtout.

Y a-t-il une possibilité que tout cela se répète comme étant une partie de l'Oméga ? Peut-être. Une des meilleures indications se trouve dans le symbole employé par Ellen White. Souvenez-vous qu'Alpha et Oméga sont les deux lettres aux extrêmes du même Alphabet. Elles sont liées par quelque chose de commun tout en regardant dans des directions opposées. Il suffit de réfléchir un peu pour y trouver une signification qui devient apparente.

Pour bien le comprendre, on doit réexaminer la théologie de l'Alpha. Kellogg avait proclamé sa ferme croyance dans le christianisme; cependant, sa théologie, poursuivie jusqu'à sa fin logique enlève le besoin d'un Sauveur. Dieu, déclara-t-il, se trouvait dans chaque chose – dans l'air que nous respirons, même dans les pelouses qui se déployaient autour de sa maison. Se trouvant dans chaque chose, Dieu doit aussi se trouver dans l'homme; ainsi, chaque acte humain devient un acte divin. La divinité devient si intérieure à l'homme que la pensée d'un Sauveur venant de l'extérieur apparaît dénuée de sens. (On rapportait que quelques-uns parmi les plus fervents dévots de Kellogg se demandaient si une personne pratiquant une réforme sanitaire assez fidèle pouvait éviter tout à fait la mort.)

Pas de Sauveur – rien en dehors de l'homme. Alors, poussé à l'extrême, ce que Kellogg ou Waggoner n'avaient peut-être eux-mêmes jamais réalisé, voici le dernier message de l'Alpha. Puisque le symbolisme logique des deux lettres, aux extrémités de l'Alphabet, se rapporte à la même matière, et que l'Alpha est dans l'erreur concernant le rôle de Christ pointant dans une direction, est-il possible que l'Oméga interprète aussi mal l'œuvre de Christ, mais dans un sens opposé ?

Examinant le problème d'une autre façon, y a-t-il possibilité que l'« Oméga des hérésies mortelles » tente de mettre Christ totalement en dehors de l'homme, introduisant la confusion par rapport à la sanctification, parce que le salut serait entièrement externe ?

C'est un danger qui demande la plus sérieuse réflexion. Le rôle et l'œuvre de Christ sont les vérités centrales du Christianisme, soit que cela concerne son œuvre sur la croix ou dans le sanctuaire. S'il y a confusion concernant l'œuvre de Christ, que ce soit dans l'un ou l'autre des lieux, comme Daniells le fit remarquer très pertinemment, « tout le reste s'écroule ». En 1904, les Adventistes furent invités à croire à une doctrine qui rendait le salut entièrement interne. C'était une erreur extrêmement séduisante, parfaitement bien choisie pour attirer les gens à une époque d'optimisme où tout le monde, des pasteurs aux financiers, parlait du progrès humain.

Mais qu'en sera-t-il d'une période ultérieure, durant laquelle un monde désillusionné considérera, en jetant un regard en arrière, l'échec de son siècle maintenant écoulé et n'y verra que crimes, guerres et incertitude économique, aggravé par une dette fédérale qui pourrait, dans le futur proche, exiger le montant total des impôts sur les revenus personnels de toute l'Amérique seulement pour payer les intérêts de la dette nationale? Que sera l'issue de ce défi sans fin alors que les Adventistes, lassés d'attendre et découragés semblent mûrs pour quelque chose qui offre un chemin plus facile vers le but à atteindre ?

À un tel groupe de croyants, le diable ne peut pas espérer vendre l'optimisme sans bornes de l'Alpha. Mais il pourrait présenter autre chose. Dans un monde sens dessus-dessous, il pourrait retourner l'Alpha dans le sens contraire, en proposant le même sujet à l'extrême opposé. Il pourrait atteindre la fin de l'Alphabet et trouver Oméga. Et ses paroles, proposées à une Église fatiguée, pourraient raisonner comme une musique : « Relâche tes efforts. Ne te préoccupe plus des œuvres. Ta seule tâche est de croire. »

Sa tromperie serait plus dangereuse puisqu'elle serait présentée mélangée avec un peu de vérité. Pour sûr, le salut ne vient pas d’une foi intellectuelle, mais vient de la foi de Christ seulement. Dans Hébreux 11, le meilleur sermon qu'on ait jamais délivré sur ce sujet, révèle quelque chose d'intéressant à propos de la justification par la foi. Toute personne qui laisse la foi de Christ agir en lui fait quelque chose.

« C'est par la foi de Christ qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice de plus grande valeur... »

« C'est par la foi de Christ que Noé... construisit une arche ... »

« C'est par la foi de Christ qu'Abraham... obéit... »

« C'est par la foi de Christ que Moïse... refusa... »

« C'est par la foi de Christ qu'ils traversèrent la mer Rouge... »

Par la foi de Christ eux tous firent quelque chose. Cela c'était la justification par la foi, et c'était l'Adventisme de la Bible, amené à une clarté jamais vue auparavant par une redécouverte de la loi sous le siège de miséricorde (dans l'arche), et si le diable pouvait confondre les Adventistes de la fin des temps à ce propos, il aurait, d'un coup, ramené l'Adventisme en arrière dans le temps jusqu'à un point antérieur à son début, comme un étrange destin dans un livre de fiction.

L'Adventisme avait débuté, en 1844, avec un des plus profonds réveils depuis la Pentecôte. « Les barrières de l'orgueil et de la réserve étaient éloignées. On faisait des confessions profondes... souvent on entendait retentir de ferventes intercessions. » Le résultat c'était une puissance dans le témoignage qui serait plus tard imitée, mais rarement atteinte. Évidemment, les premiers Adventistes étaient experts sur la croissance de l'Église : « Des grandes foules écoutaient en silence, sans respirer, les paroles solennelles. Le ciel et la terre paraissaient se rapprocher... Aucune personne parmi celles qui avaient participé à ces assemblées ne pourra jamais oublier ces scènes d'un profond intérêt. »

Si l'église avait continué dans cette voie, la venue de Jésus aurait suivi bientôt. Le diable a dit trouver une voie pour émousser ce message, et cela avait pour lui peu d'importance si le peuple de Dieu se trompait en pensant que le salut était entièrement intérieur, ou s'ils renonçaient, enfin, sous les nuages d'orage qui s'amassaient à la fin des temps, comptant sur quelque chose qui prenait l'apparence de la foi mais qui était en réalité seulement un manteau pour couvrir la faillite spirituelle.

Pour les Adventistes qui n'aiment pas les principes élevés, une attaque Oméga de ce genre contre la loi peut réussir d'une façon brillante, balayant beaucoup de membres. Mais qu'en sera-t-il avec les Adventistes « conservateurs », qui croient encore autant dans la loi que dans la victoire, pourrait-on employer cet argument pour chercher à les tromper ?

Je crois que c'est possible. Avant tout, parlez de quelque chose que personne ne peut contester : l'amour. Après, en choisissant la voie plus subtile, suggérez que les principes et l'« amour » peuvent s'opposer entre eux. Faites référence aux principes qui nous demandent de lourds sacrifices – le paiement de la dîme, l'observance du Sabbat, la diététique. Présentez-les d'une façon qui amplifie d'une façon subliminale le « fardeau » qu'ils représentent, et en même temps, créez une image verbale d'une personne rigide qui doit juger, à laquelle il est facile de déplaire – un misérable végétarien qui paie la dîme et désire que toute autre personne soit aussi misérable. Après avoir créé cet homme de paille, mettez en relief l'« amour », comme si, d'une façon magique, indéfinie, l'amour se substitue d'une manière ou d'une autre aux principes.

Faites cela assez habilement, et vous pourrez obtenir aussi que certains conservateurs disent « Amen », n'apercevant pas qu'ils viennent de dire amen à un concept qui, amené à sa conclusion logique, dit qu'on peut être un végétarien qui paie la dîme ou un Chrétien qui aime, mais pas les deux à la fois.

Un argument de ce genre pourrait-il naître ? Il naquit aux jours d'Ellen White, et voilà comment elle répondit : « Il y a aujourd'hui une expérience de contrefaçon qui l'emporte partout à propos de l'amour de Jésus – que nous devons nous appuyer sur l'amour de Jésus, que tout ce dont nous avons besoin c'est la foi en Jésus – mais ces âmes doivent être instruites que l'amour de Jésus dans le cœur conduira à l'humilité de vie et à l'obéissance à tous ses commandements... L'amour de Jésus qui ne va pas au delà des lèvres ne sauvera aucune âme, mais ce sera une grande séduction. »

La simple vérité est que les principes sont la voie par laquelle nous exprimons l'amour dans la vie de chaque jour. Le paiement de la dîme et l'observation du Sabbat montrent l'amour pour Dieu. L'honnêteté, le respect, et, oui, le septième commandement, montrent l'amour pour les autres. Et une diététique appropriée est l'amour exprimé à soi-même. (Comment peut-on démontrer l'amour à travers des artères durcies et les indispositions du dimanche matin suivant l'abus d'alcool ?) Il est vrai qu'une personne peut prêcher des principes et être en même temps misérable et critiquer les autres. Mais qu'allons-nous chercher ? On peut être aussi libéral et désagréable ou pernicieux. Les principes ne sont pas opposés à l'amour, c'est plutôt la nature humaine déchue qui l'est. Et les principes sont les moyens qui nous aident à travers la turbulence orageuse de la tentation.

Au Jourdain, le peuple de Dieu était invincible – tant qu'il était obéissant. Il n'y avait pas moyen pour le roi Balak de les arrêter; c'était même inutile de payer un prophète apostat, qui ne put que prononcer des bénédictions sur la nation qu'il aurait dû maudire. Mais il y avait encore une possibilité. Le peuple de Dieu pouvait être neutralisé s'il cessait de se conduire comme son peuple. Balaam pouvait même n'être pas capable de maudire Israël, mais il pouvait l'amener au bord du désastre par un affaiblissement moral.

Les bénédictions de Dieu étaient des dons gratuits, mais elles pouvaient être perdues.

C'était le problème, et c'est toujours là où Satan choisit de porter son assaut sur l'Église, soit en disant que ses principes ne sont pas nécessaires, ou qu'ils ne peuvent être observés. Ici Canright avait échoué, en défiant ouvertement la loi, le Sabbat et l'esprit de Prophétie. Le Dr Kellogg, attaquant le récif dans un autre sens, fit naufrage quant à la foi avec des idées non prouvées qui attaquaient le jugement investigatif et le sanctuaire. Tandis que ces idées se propageaient, les principes commencèrent à s'effondrer. Le Sanatorium sortit de son plan opérationnel qui prévoyait l'observation du Sabbat; le repos du Sabbat des patients devenait de plus en plus sécularisé. Même dans une institution de soins médicaux, où le soin du malade est typiquement considéré comme une activité compatible avec le repos sabbatique, il est possible de développer une négligence à propos des principes du Sabbat. Les opérations relatives aux élections – des choses qui ne sont pas urgentes et qui peuvent facilement être faites un autre jour, peuvent glisser vers les heures du Sabbat. Pour le dire dans le vocabulaire moderne, c'est une chose d'enlever au jour de Sabbat un appendice malade, une autre chose que d'enlever quelqu'un par des élections.

Le Sanatorium de Battle Creek commença à démontrer par le déclin les principes qui accompagnent la fausse théologie. Auparavant, il y avait eu des problèmes d'ordre moral, « idées confuses d'amour libre » et « pratiques immorales » que le frère Christian aurait plus tard caractérisé comme un « chapitre de honte ». Bien avant qu'il soit formellement perdu pour l'Église, le sanatorium de Battle Creek était perdu comme partie fonctionnelle de l'Adventisme. Le peuple de Dieu était à nouveau au Jourdain, et Lucifer savait bien comment les arrêter avant qu'ils ne traversent le fleuve.

Par conséquent, il est vital pour nous de bien comprendre ce que certains ont décrit comme un paradoxe dans l'Adventisme : le devoir de faire des efforts humains afin que l'Évangile porte des fruits, tandis que beaucoup de protestants professent qu'il est un don gratuit de Dieu qui ne devrait solliciter aucune énergie humaine.

C'est une question apparemment complexe, mais à laquelle on peut répondre facilement si l'on admet deux principes à propos de la loi : la condition précédente et la condition subséquente. Une condition précédente est une condition imposée à une personne avant qu'elle ne reçoive la propriété. Pour obtenir le droit de propriété, l'individu doit accomplir quelques actes spécifiques, après lesquels la propriété lui appartient. Dans le sens religieux, cela est le contraire du véritable Évangile, mais c'est le fondement de toutes les fausses religions, y compris le paganisme. Porté à son extrême, il incite aux sacrifices humains afin d'obtenir les bonnes grâces de la divinité.

La condition subséquente est apparemment similaire, mais opérationnellement d'un genre tout à fait différent. Dans ce dernier cas, la propriété est transférée tout de suite, sans la demande préalable d'aucun acte. Mais elle est aussi transférée sous conditions, celles-ci devenant valables après le transfert. Par exemple, un homme devait transmettre une terre à son neveu, sous condition qu'elle ne devait jamais être employée pour la vente de boissons alcooliques; si le nouveau propriétaire transgressait cette condition, la terre revenait au donateur d'origine. Cela est un exemple frappant, humainement, de ce qu'est le mécanisme opérationnel du plan du salut. Le don est gratuit, on ne peut absolument pas dire l'avoir gagné; mais par l'abus des conditions dans lesquelles il est imputé, on peut se rendre indigne d'entrer dans la communauté appelée la Nouvelle Jérusalem.

Le concept d'une vie droite et juste est d'une manière indélébile imprimé dans l'Évangile. « C'est vous qui êtes la lumière du monde, dit Christ. « Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5:14,16) Dans la théologie de Christ, il n'y a aucune raison d'alimenter l'incertitude sur le rôle des bonnes œuvres, ou d'appeler l'obéissance à Dieu « légalisme ».

Le légalisme n'est pas un synonyme d'obéissance. Le légalisme, c'est chercher à obéir uniquement pour la récompense qui vient de l'obéissance. Il y a une différence.

Normalement, l'accusation de « légalisme » vient de la part de personnes d'autres dénominations qui ne comprennent pas l'observation du Sabbat et qui par conséquent, le considèrent comme un acte d'« œuvres » privé de toute signification. Quand cette accusation vient de l'extérieur de l'Église, les Adventistes sont capables de la reconnaître pour ce qu'elle est. Mais quel serait l'effet de cette accusation qui viendrait de l'intérieur de l'Église ? L'Esprit de Prophétie nous donne une réponse très raisonnable, exprimée avec les mêmes paroles que Lucifer employa pour conseiller à ses anges déchus sur la façon de détruire l'Église Adventiste du Septième jour :

« À travers ceux qui ont une forme de dévotion mais ne connaissent pas la puissance, nous pouvons gagner beaucoup de personnes qui autrement seraient dangereuses pour nous. Ceux qui aiment le plaisir plus que Dieu seront nos collaborateurs les plus efficaces. Les personnes de cette classe qui sont capables et intelligentes serviront pour en attirer d'autres dans nos pièges. Beaucoup ne craindront pas leur influence, parce qu'ils professent la même foi. De cette façon, nous les conduirons à conclure que les exigences de Christ sont moins strictes que ce qu'ils avaient cru, et que par conformité avec le monde, ils vont exercer une plus grande influence avec les mondains. De cette façon, ils vont se séparer de Christ; alors ils n'auront pas la puissance pour résister à notre pouvoir, et bientôt ils seront prêts à ridiculiser leur premier zèle et dévotion. »

Il y a là un autre exemple spectaculaire du don de prophétie qui décode les procédés de l'ennemi. Cette déclaration ne suggère pas qu'une attaque sur les principes pourrait faire partie du criblage; elle dit qu'elle le fera.

Conspiration et intrigue :

Une lutte couverte pour le contrôle de l'Église

Quels que soient les troubles qu'ils peuvent rencontrer, les Adventistes du septième jour sont toujours un peuple très spécial. Ils constituent une famille globale. Un jour, mon épouse se promenait avec ses parents à Rabaul, New Britain en direction de leur hôtel. Un homme du lieu s'approcha d'eux et dit : « Êtes-vous Adventistes ? » Lui aussi l'était et il avait reconnu dans la foule d'étrangers ses collègues dans la foi !

Quand nous avons visité les îles Salomon, nous avons vu que les employeurs préféraient embaucher des jeunes Adventistes, parce qu'ils étaient honnêtes et fiables : Ayant appris cela, les candidats se prétendaient parfois Adventistes afin d'obtenir un emploi, et le président de la mission recevait régulièrement des appels des employeurs pour vérifier si le candidat était vraiment un Adventiste. Le peuple de Dieu est spécial et l'Église de Dieu est spéciale, et puisque nous pensons à nous comme à une famille, il est difficile d'imaginer comment quelqu'un dans l'Église puisse conspirer intentionnellement pour la changer. Mais la vérité, c'est que cela est arrivé : c'était une partie du désastre appelé l'Alpha.

Il est bien évident que Kellogg avait quelque chose dans l'esprit depuis assez longtemps. Avant le début du siècle, il avait adroitement modifié la charte du sanatorium de Battle Creek en vue de le soustraire au contrôle de la Dénomination. Comme la bataille sur ce document s'intensifiait, il redoubla d'efforts pour obtenir le contrôle de l'Église, et ses méthodes démontrent quelque chose de très profond et de très bien planifié. Ellen White avait averti que des « espions » étaient à l'œuvre, et à une autre occasion, elle avait prophétisé que « Dans le camp, il y avait des traîtres déguisés, et Christ connaît chacun d'eux. Dieu a été déshonoré par des sujets déloyaux... À ceux qui habitent à Battle Creek, je dis, dans l'intérêt de vos âmes et autant que chacun le peut, éloignez-vous de cette lutte et de ces périls. »

En 1906, les « luttes et périls » auxquels elle s'était référée étaient en train de devenir plus aigus – trop réels pour les évacuer sous la simple appellation de « paranoïa », puisque les techniques qu'on avait employées des deux côtés de l'Atlantique commençaient à diviser les églises, à gâcher les vieilles amitiés, et laissaient des blessures qui mettraient bien du temps à guérir.

Pour ceux qui cherchaient à changer l'Église, il s'agissait d'un jeu dans lequel les apparences comptaient beaucoup. Si quelqu'un était capable de faire apparaître qu'il avait le consensus de son côté, c'était facile de persuader les autres de s'unir à lui et, dans une bonne mesure, créer l'apparence d'un consensus signifiait convertir les personnes influençables à un point de vue différent. Il est évident que Ballenger était maître dans l'art de persuader une personne à la fois, et qu'en Angleterre il avait largement semé les semences de la révolte doctrinale. En écrivant depuis les Îles Britanniques, frère Farnsworth dit que Ballenger avait œuvré avec des membres-clef et qu'il prétendait que « Frère Hutchinson en Irlande voyait les choses comme lui, ainsi qu'un nombre important de membres laïques. Frère Meredith, qui avait la responsabilité du Pays de Galles, ajouta que bon nombre de frères laïques furent bouleversés par les opinions de Ballenger. Dans le Nord de l'Angleterre, frère Andross avait de sérieuses difficultés dans l'église de Birmingham et dans d'autres lieux avec des frères dirigeants, au sujet du sanctuaire. »

Remarquez les paroles employées : « Frères dirigeants ». Ballenger s'attaquait aux frères qui dirigeaient les mouvements d'opinions – une technique que nous verrons encore plus loin dans ce livre. Une fois que les personnes-clef avaient accepté le nouveau point de vue, d'autres suivraient, et le changement se répandrait plus largement dans l'Église.

Cette sorte de ferment n'est jamais accidentelle. Quand beaucoup d'Adventistes, dans différents lieux, tout à coup vacillent sur quelque chose d'aussi clair que le sanctuaire, cela ne peut que signifier que pendant un certain temps, on a fait beaucoup de travail bien planifié. Quelqu'un doit avoir causé ce type de trouble, œuvrant systématiquement pour gagner l'appui des ouvriers prééminents et des laïques les plus en vue.

Même Kellogg s'est engagé apparemment dans ce genre de choses. « Avant le développement des derniers événements, on m'a clairement montré le cours qui aurait été suivi par Kellogg et ses associés. Kellogg avec d'autres planifiait comment ils pouvaient gagner la sympathie des gens. Ils auraient cherché à donner l'impression qu'ils acceptaient tous les points de notre foi, et qu'ils avaient confiance dans les Témoignages. De cette façon beaucoup auraient été trompés, et ils auraient pris position avec ceux qui s'étaient départis de la foi. »

Remarquez-le bien. Ces personnes n'étaient pas des gens de l'extérieur; c'étaient des personnes de l'Église qui prétendaient être ce qu'elles n'étaient pas. Elles ne croyaient pas à l'Adventisme historique, mais afin d'augmenter leur influence, elles savaient comment employer les mots justes pour être convaincantes. Évangile, Sabbat, Avent – les termes sortaient de leurs bouches avec une aisance bien calculée, en apaisant le souci qu'il y avait effectivement raison de s'inquiéter. Quand l'auditoire le souhaitait, elles mentionnaient aussi Ellen White, mais un observateur attentif pouvait remarquer que rarement elle était citée à propos de questions doctrinales. Pour beaucoup de personnes, un emploi superficiel de termes familiers était suffisant pour déguiser l'intention réelle de quelqu'un. Mais un changement était déjà planifié.

C'était un danger même de discuter de tels sujets avec les leaders de l'Alpha, et cela comportait le risque d'être cité à tort. « Quand on a avec eux des discussions sur ces théories, leurs défenseurs prennent les mots mêmes prononcés pour s'y opposer et les font apparaître comme signifiant tout le contraire de ce que leur interlocuteur avait l'intention de dire. » En d'autres termes, même en parlant avec ces hommes, on courait le risque d'être cité faussement, de voir ses propres paroles dénaturées pour qu'elles paraissent soutenir les idées de Kellogg. Ainsi les conspirateurs pouvaient donc faire croire que la personne citée était « avec eux », et que leur suite était beaucoup plus nombreuse que ce n'était le cas... C'était un jeu mortel joué avec des règles non orthodoxes dont les serviteurs de Dieu ne pouvaient pas faire usage, un jeu pour s'emparer des esprits humains, et dont l'enjeu ultime était le contrôle de l'Église. La partie la plus sinistre de ce comportement était sa ressemblance avec la technique même que Lucifer avait employée quand il cherchait à gagner le contrôle du ciel.

Quand la rébellion de Lucifer au ciel s'était développée, il avait employé la technique d'aller d'un ange à l'autre, les amenant à faire des déclarations qu'il répétait ensuite à d'autres anges, en leur donnant une fausse interprétation. Cette tactique dévastatrice donnait l'impression qu'il avait plus de supporters qu'il n'en avait réellement alors qu'en même temps, elle était utilisée pour discréditer les anges restés loyaux à Dieu, affaiblissant ainsi leur crédibilité et de ce fait, leur influence pour la vérité. Le rapport complet, fascinant, se trouve dans le chapitre 1 de « Patriarches et Prophètes », et dans le volume 1 de « The Spirit of Prophecy ». Comme Ellen White vit Kellogg user de ce stratagème, elle lui écrivit dans une grande détresse, en lui rappelant que les mêmes tactiques avaient causé la chute d'un tiers des anges du ciel.

Un climat d'attaque personnelle

Lucifer comprit qu'il lui fallait neutraliser l'influence des anges fidèles à Dieu; les conspirateurs de l'Alpha firent la même découverte à l'égard des collègues, membres d'Église, qui n'auraient pas accepté leur nouvelle théologie, et on a l'impression qu'ils avaient étudié une page du manuel de Lucifer sur la rébellion : si vous ne réussissez pas à convaincre quelqu'un, alors neutralisez-le, ou attaquez sa réputation. Les hommes de Kellogg concentrèrent leur attention imaginative sur Ellen White, dont ils essayèrent de souiller la réputation. On jeta des doutes subtils sur la confiance à accorder à ses messages, et ce fut parfois le fait d'ouvriers qui pour des raisons de tactique ou d'emploi, prétendaient donner leur soutien à Ellen White. Kellogg était capable de contraindre les gens au silence en les inondant avec ses histoires sur la façon dont il avait « tendu un piège à Sœur White » disant que ses témoignages étaient pleins d'informations inexactes fournies par A. G. Daniells et « le pleurnicheur » Willie White. Ellen White résuma fidèlement tout cela : « Quelques-uns ont travaillé très adroitement pour rendre les Témoignages sans effet... En même temps, ils nient avoir fait une chose pareille. »

D'autres frères aussi ne purent pas se soustraire aux douches acides de la calomnie. Nous avons vu comment le président de la Conférence Générale fut menacé un soir, par un jeune employé de l'œuvre qui défendait avec agressivité la nouvelle théologie. Ce jeune homme avertit Daniells que s'il ne s'alignait pas, il serait destitué de son poste et « roulé dans la poussière. » L'opposition à l'Alpha semblait être le signal d'une attaque à laquelle personne n'échappait, pas même les plus haut placés parmi les dirigeants de l'Église qui s'opposaient. Ellen White décrit des amitiés détruites et des soupçons endurés; elle parla de « familles entières qui se sont réjouies dans la vérité, mais qui perdront la foi à cause des calomnies et des mensonges qui leur furent rapportés à l'égard de ceux qu'ils ont aimés ». Tragiquement, ils écoutèrent, et ils acceptèrent les fausses accusations comme étant vérité au lieu de parler, comme ils auraient dû faire, avec les personnes concernées. Pendant un certain temps, comme ce fut le cas pour Ève, cette incursion dans ce nouveau jeu de bavardage et de fausse théologie apportait un étrange sentiment de joie de vivre : « Un faux zèle accompagnait leurs nouvelles théories, lesquelles endurcissaient leur cœur contre ceux qui défendaient la vérité... »

Ainsi, des charismes, l'usage habile de pseudo-vérités contre ceux qui sont du bon côté et les incitations à suivre des personnalités humaines furent des facteurs importants dans une apostasie qui entraîna hors de l'Église, des hommes qui avaient délivré autrefois le message du troisième ange « en vérité ». On employa tous les expédients pour trouver de fidèles disciples à un homme et à ses idées que l'on croyait bonnes. La technique employée rencontra malheureusement un succès terrifiant. C'est une menace au sujet de laquelle le peuple de Dieu doit rester profondément lucide pour s'assurer que cela ne se reproduira pas. Et pour ceux qui se sentent attirés par le magnétisme d'une personnalité, qui sont intrigués par de nouvelles idées capables de séduire l'élite intellectuelle, voici un avertissement écrit en 1905 : « Je suis effrayée pour les hommes qui étudient la science dont Satan se servit dans sa guerre dans le ciel... Quand ils ont mordu à l'hameçon, il semble impossible de rompre le charme que Satan a lancé contre eux. »

Il faut se souvenir que l'enjeu de ce combat était le contrôle de l'église, et la description d'Ellen White est graphique : « On ne permettra à aucun obstacle de s'interposer sur la route du nouveau mouvement. » Il y avait une étrange cruauté, jamais vue auparavant, dans laquelle les amitiés de longue date n'avaient plus de valeur et les fidélités traditionnelles disparaissaient mystérieusement. John Kellogg avait été aidé financièrement par les White, à l'école de médecine et maintenant, il se révoltait contre ses vieux amis avec des attaques piquantes. A. T. Jones et E. J. Waggoner, qui avaient voyagé et prêché avec Ellen White, abandonnèrent les vieilles associations en faveur de la nouvelle théologie. Toutefois cette opinion – de certains auteurs adventistes – n'est pas prouvée. Partout où arrivait la nouvelle théologie apparaissait la perturbation, alimentée par des « langues trompeuses et des esprits aigus, entraînés par une longue pratique dans l'évacuation de la vérité ».

Tout à coup, mystérieusement, les Adventistes qui avaient été amis pendant toute la vie semblaient ne plus se connaître l'un l'autre. Et cela nous rappelle un rêve bizarre qu'Ellen White avait eu autrefois.

« J'ai rêvé que j'étais à Battle Creek et je regardais à l'extérieur de la vitre latérale de la porte : j'ai vu une compagnie qui marchait vers la maison, deux par deux. Ils apparaissaient austères et bien déterminés. Je les connaissais bien et je voulus me tourner pour ouvrir la porte d'entrée et les recevoir, mais avant, je les observai encore. La scène avait changé. La compagnie maintenant avait l'apparence d'une procession catholique. L'un d'eux tenait dans ses mains une croix, un autre un roseau. Et comme ils s'approchaient, celui qui portait le roseau fit un cercle autour de la maison, en disant trois fois : 'Cette maison est proscrite. Les biens doivent être confisqués. Ils ont parlé contre notre saint ordre.' La terreur me saisit, et je courus à travers la maison, sortant de la porte du côté nord, pour me trouver au milieu de la compagnie, dont je connaissais quelques-uns. Cependant je n'osai pas leur dire un mot par crainte d'être trahie. »

Elle ne dit pas ce qu'elle pensa à propos de la signification du rêve. Après l'avoir décrit, elle continue brusquement pour parler de ses voyages aux premiers jours de l'Adventisme. Sa signification, s'il en y avait une, reste mystérieuse, suspendue comme un point d'interrogation dans l'esprit et sans réponse.

Il suffit de dire que dans l'apostasie « Alpha », bien des Adventistes qui pensaient se connaître commencèrent tout à coup à agir comme des étrangers. Dès 1902, certains membres d'église avaient menacé d'attaquer l'Église en justice à propos du transfert de la Review and Herald à Washington, D.C. En 1905, cet esprit de lutte et de contrainte revint à la surface. Le Tabernacle de Battle Creek devint l'enjeu d'une lutte pour le contrôle. Un procès fut enregistré au Tribunal du Michigan pour empêcher le transfert des biens fonciers de l'Église à la Conférence adventiste locale. Les membres loyaux de l'Église gagnèrent finalement, mais seulement après une âpre lutte de deux ans.

À Chicago, le journal local annonça en première page que l'Église adventiste était sur le point de se diviser en deux et en rejeta la grande part de responsabilité sur Ellen White. Cette triste affaire servit d'illustration à un des principes de l'Alpha : partout où il agit, surgit le trouble.

La leçon est évidente si l'on cherche à identifier l'Oméga.

Mauvais emploi de l'Écriture

« Il ne faut pas que nous recevions les paroles de ceux qui viennent avec un message qui contredit les points spécifiques de notre foi. Ils assemblent une quantité de textes, et les présentent comme preuve des théories qu'ils ont proclamées... si une telle application enlève un pilier du fondement que Dieu a soutenu pendant ces cinquante ans, il s'agit d'une grande erreur. »

Dans l'Alpha, un des problèmes les plus graves c'était le mauvais emploi de l'Écriture. Ballenger surtout rassemblait des textes d'une façon si confuse que même les vérités bibliques les plus évidentes devenaient obscures, ce qui nous laisse une leçon précieuse pour l'avenir.

Le mauvais emploi des Écritures n'est pas nouveau. Il commença en Éden. « Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? » (Genèse 3:1)

En ce jour-là en Éden lorsque l'humanité perdit le paradis, le serpent s'approcha d'Ève avec un argument fascinant. Son raisonnement, en substance, était le suivant : « Je reconnais que tu as écouté la parole de Dieu, Ève. Je le sais comme toi. Mais l'as-tu interprété correctement ? Tu crois que Dieu a dit qu'il y a la mort dans cet arbre. Il est évident que c'est incorrect, car j'en ai mangé, et je ne suis pas mort. Non seulement je suis encore vivant; mais j'ai été élevé à un niveau supérieur d'existence. Mon esprit est maintenant un avec Dieu. Je peux voir des choses que lui seul pouvait voir auparavant. Ève, tu dois réinterpréter la parole de Dieu sur la base de cette évidence scientifique vérifiable qu'on a découvert récemment. »

Ève avait rencontré le premier haut critique de la Parole de Dieu.

La haute critique refuse l'idée que la Bible est son meilleur interprète et insiste pour que les érudits l'interprètent, usant de l'analyse culturelle et humaniste pour décider ce que les auteurs bibliques ont « réellement » voulu dire. De cette façon, elle cherche à « réinterpréter » la parole de Dieu sur la base de l'évidence et de la raison humaine, et en faisant cela, elle peut rendre obscures quelques-unes des vérités plus évidentes de l'Écriture. Comme dans le cas d'Ève, si quelqu'un ne connaît pas tous les faits, des arguments de ce genre peuvent apparaître superficiellement convaincants. Ève ne pouvait pas discuter avec le serpent; la chose était vivante. L'unique arme qu'elle avait pour se défendre c'était la foi – foi dans la Parole exacte de Dieu, même si pour le moment elle ne pouvait pas harmoniser cela avec ses sens. Elle abandonna la foi et choisit de suivre la raison humaine, et le résultat, c'est notre histoire.

Le monde chrétien est rempli de dénominations qui ont été les remparts de la lumière protestante, mais qui maintenant semblent avoir perdu toute notion de direction. Les principes tombent; les arguments moraux ne sont plus clairs. L'éthique de situation s'est substituée aux absolus moraux. Et une des causes-clef est la critique historique de la Bible, qui réduit la claire signification de la Parole de Dieu à un mélange confus de théories académiques.

Cela pourrait-il arriver dans l'Adventisme ? Le mauvais emploi de la Parole était un problème en 1905. Et cela peut être un danger qu'il est préférable de considérer pour l'avenir.

Mysticisme

Si l'on devrait faire une liste de toutes les erreurs doctrinales contre lesquelles l'Adventisme devrait être immunisé, le mysticisme pourrait bien être en tête de liste. L'idée d'une quelconque fusion mystique entre l'homme et Dieu – souvent réalisée dans l'extase – est aussi étrangère au style d'adoration adventiste que la face obscure de la lune. Cependant dans l'Alpha, le mysticisme obtint pendant un temps des adhésions parmi quelques-uns des Adventistes les plus éminents de l'époque. L'Adventisme buta dans une ancienne variante du New Age !

« Quelques frères sont venus me chercher pour me demander d'expliquer les positions prises dans « Living Temple », écrivit Ellen White. « J'ai répondu : elles sont inexplicables... L'erreur apparaît comme vérité... d'une façon si agréable que si l'on n'y prend garde, beaucoup seront égarés. Nous n'avons pas besoin du mysticisme qui se trouve dans ce livre. »

Ensuite, elle ajouta un avertissement qui donne des frissons dans le dos : « Ceux qui écoutent ces sophismes se trouveront bientôt dans une position où l'ennemi pourra parler par eux... »

En d'autres termes, dans la crise Alpha, certains Adventistes se complaisaient dans une pratique qui pouvait conduire à des communications effectives provenant de l'occultisme !

Cela vaut la peine de rappeler que pendant cette période, elle avertit ouvertement que dans la lutte pour l'église, des êtres surnaturels étaient entrés dans la bataille. « Satan est en train de... jouer le jeu de la vie pour les âmes humaines. Ses anges se mélangent avec les hommes, et ils les instruisent dans les mystères du mal. Ces anges déchus entraîneront avec eux des disciples, ils parleront avec des hommes... en amenant les âmes dans les sentiers de la fraude. » Satan appelait du renfort du monde des ténèbres, et au nom de la « new light » (nouvelle lumière), des êtres humains s'alliaient sans le savoir avec les puissances du mal.

Il n'y a rien de plus énervant que la pensée que quelqu'un a parlé avec des anges déchus. Cependant cela apparaît avoir été un danger réel dans l'Alpha – et la porte d'entrée en a été le mysticisme.

Le mysticisme existe surtout dans les religions orientales. Nous pouvons le définir simplement comme une recherche de sagesse cachée, et son but est l'union avec le divin. Si, dans cette définition, vous remarquez des similitudes avec Lucifer en Éden, vous avez compris correctement : « Le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux. »

Cela devrait suffire pour tenir tout Adventiste loin du mysticisme. Ellen White avait beaucoup à dire à propos des dangers inhérents à cette porte d'entrée dans l'occultisme.

« Les raisonnements humains et l’imagination du cœur humain minent l'inspiration de la Parole de Dieu », et entourent des vérités bibliques (qui autrement seraient claires) « d'un nuage de mysticisme... C'est là un des signes caractéristiques des derniers jours. »

Remarquez dans la citation ci-dessus le mot imagination. Je l'ai mis en relief pour une raison précise. L'imagination est une façon marquée de pratiquer la méditation mystique. Nous pensons normalement au mysticisme comme associé avec les religions orientales, mais son but est beaucoup plus grand. Il s'est introduit aussi dans certaines religions qui se disent chrétiennes, masqué sous le mot de « méditation » chrétienne. Il est temps maintenant de revenir à Ignace de Loyola dont nous avons parlé au début de notre livre et qui avait fondé l'Ordre des Jésuites. Vous vous souviendrez qu'au temps où la Réforme balayait l'Europe, Loyola inventa la puissante Contre-réforme, revendiquant une bonne partie de l'Europe pour la papauté. La puissance qui agissait derrière sa discipline, c'était le mysticisme.

Dans sa jeunesse, Loyola avait été soldat gravement frappé par une blessure qui le rendit définitivement boiteux, il quitta la vie militaire et enfin s'adonna à la vie religieuse comme prêtre. Troublé par la culpabilité qui lui venait d'un passé qui avait vu bien des frasques soldatesques, il chercha en vain la paix de l'esprit. Comme Martin Luther – qui combattait les mêmes incertitudes presqu'en même temps – il était tenté de douter qu'il puisse trouver le pardon. À ce point, si lui et Luther avaient eu la chance de se rencontrer, ils auraient bien pu tomber dans les bras l'un de l'autre.

Cet événement n'eut pas lieu. Mais chacun d'eux trouva sa propre solution, et ces solutions furent très différentes. Luther découvrit la puissance de la foi, et Loyola résolut ses doutes à travers la méditation mystique. Bientôt il eut des « visions ». Ce qu'il avait rencontré en pratiquant cet art cabalistique c'était une force qui émanait du surnaturel.

Luther crut dans la Parole. Loyola crut à ses visions. Et les deux s'affrontèrent des deux côtés opposés de la grande bataille appelée la Réforme.

Toute la vie religieuse de Loyola était centrée autour de sa méditation. On a dit qu'il croyait avoir chaque jour des révélations venant de Dieu, et il commença à partager sa technique avec d'autres prêtres. Eux aussi découvrirent un pouvoir bizarre dans le mysticisme, une discipline qui les rendait capables de renier le chagrin, l'incommodité, ainsi que la douleur dans le but de proclamer leurs croyances. Ce noyau de prêtres c'était la « petite compagnie » de Loyola qui deviendra l'Ordre des Jésuites.

Loyola est l'auteur d'un volume qui se publie encore aujourd'hui, intitulé « Les exercices spirituels de saint Ignace », une série de méditations par lesquelles une personne est supposée purifier son âme et trouver l'unité avec Dieu. Le but ultime est l'« assimilation de l'âme à Dieu » une tentative clairement mystique d'union divino-humaine.

Les « exercices spirituels » de Loyola sont les premiers pas pour devenir un jésuite. Pendant un temps prolongé, souvent trente jours, le novice doit maintenir le silence complet. Il passe des heures en méditation mystique, sous le contrôle d'un directeur, et en un mois son esprit a commencé à accepter le concept de la soumission absolue. Plusieurs ont écrit à propos de ce procédé, mais la description la plus fascinante que j'ai pu en trouver, vient de Malachi Martin, qui lui-même était initié dans l'Ordre des Jésuites. Martin dit qu'après avoir passé sous les exigences des « exercices spirituels » : « Tout homme qui émerge de ce régime de plusieurs semaines est un lutteur spirituel, totalement préparé à la bataille... un serviteur entièrement obéissant au pape. »

Même si elle est faite dans un environnement qui se dit chrétien, la méditation mystique suit un protocole très similaire aux formes orientales. Une personne maintient le silence et relaxe progressivement son corps. L'esprit est vidé des pensées extérieures, et fixé sur un certain événement de la Bible. En employant cet événement comme sujet pour la « méditation », la personne cherche à l'« imaginer ». Un panorama est dépeint dans l'esprit, avec couleur, structure, ainsi que le temps atmosphérique. Dans cette scène, la personne introduit maintenant des gens, imaginant qu'ils sont des personnages bibliques.

Puis, le procédé prend un caractère bizarre. La personne qui est en train de « méditer », commence une conversation avec les personnes qu'elle a imaginées. Elle leur pose des questions; elles répondent. Souvent, dans cette sorte de « méditation », la personne que vous imaginez est supposée être Jésus. Ce qui conduit à une question intéressante : si vous « parlez » avec « Jésus », alors recevez-vous une vérité de la même valeur que celle des Écritures ?

Ceux qui pratiquent cet art prétendent que la réponse est oui !

On nous dit que nous devrions méditer. Comment, alors, peut-on distinguer entre « méditation » mystique et la chose authentique ? Je vous propose un test très simple : employez-vous votre esprit conscient pour penser à des vérités que la Bible a clairement révélées ? S'il en est ainsi, vous pratiquez la méditation chrétienne.

Ou cherchez-vous à « créer » des scènes que la Bible n'a jamais décrites spécifiquement – et dans le procédé, peut-être, au moyen non de votre esprit conscient, mais de quelque chose dans le subconscient ? Si c'est le cas, vous êtes plus près du Zen que de l'Adventisme.

Maintenant, réfléchissez sur les avertissements d'Ellen White à propos du mysticisme. « Ceux qui entretiennent ces sophismes, se trouveront bientôt dans une position là où l'ennemi peut parler avec eux... » Ellen White, luttait-elle contre les moulins à vent ? Ou y a-t-il ici quelque chose de très réel dont on doit se préoccuper ? Si vous croyez pouvoir créer un personnage biblique avec votre imagination, parler avec lui ou avec elle, et obtenir une vérité égale à l'Écriture, il apparaît évident que vous avez ouvert la porte pour communiquer avec quelqu'un.

Mais avec qui ?

Y a-t-il une possibilité que le mysticisme ait été la porte à travers laquelle, en 1904, les Adventistes étaient appelés par des êtres du monde des ténèbres ?

Si c'est le cas, et si l'Alpha est un modèle pour l'Oméga, alors y a-t-il un danger que nous puissions être encore suffisamment fous pour nous introduire dans ce vestibule d'entrée de l'occultisme ?

Ce serait irresponsable de l'exclure. Remarquez qu'à l'époque de Kellogg, quelques-uns parmi les plus brillants esprits de l'église tombèrent à cause d'une variante du mysticisme. Kellogg était l'un parmi des médecins les plus doués que cette Église ait jamais eu. Il tomba dans le piège sans le soupçonner. De même tombèrent des employés âgés de l'église, qui auraient dû connaître davantage. Aujourd'hui nous avons une terminologie pour tout cela : New Age.

Ellen White avait un meilleur terme : spiritisme. Cela vaut la peine de nous rappeler que le spiritisme est une des trois forces du mal décrites dans l'Apocalypse qui tromperont le monde aux temps de la fin. Ce serait naïf de présumer que ce monstre ne peut pas chercher à entrer dans l'Adventisme.

Si ce problème bizarre apparaissait de nouveau, il serait sage de se souvenir de l'Alpha – et de penser à l'Oméga.

Fausses prétentions de « réforme » et « réorganisation »

Les auteurs de l'Alpha prétendaient avoir un message de réforme pour l'Église. Il y a un terrible danger à mal identifier ce point, car la Bible et l'Esprit de Prophétie appellent à un réveil et une réforme. Les Adventistes sont des gens à l'esprit formé pour une réforme; par conséquent, si l'ennemi vient à eux par cette avenue, il y a une possibilité qu'ils puissent être trompés plus facilement. Heureusement, il y a un texte par lequel nous pouvons distinguer la vraie réforme de la fausse : Le nouvel enseignement, appelle-t-il à une réforme de vie, en accord avec la vérité établie ? Si c'est le cas, il est authentique. Si, d'autre part, il appelle à un abandon des vérités établies, ce n'est en aucune manière une réforme, mais c'est une tentative de changer l'Adventisme.

Dans Selected Messages, Ellen White nous avertit à propos de fausses réformes et de faux appels à la « réorganisation » :

« L'ennemi des âmes a cherché à introduire la supposition qu'une grande réforme doit avoir lieu parmi les Adventistes du Septième jour, et que cette réforme consisterait à abandonner les doctrines qui constituent les piliers de notre foi, et à s'engager dans un processus de réorganisation... Notre religion serait changée... On établirait une nouvelle organisation... On ne permettrait à rien de s'opposer au nouveau mouvement. »

La jeunesse, une cible spéciale

Le jeune est la cible la plus attrayante pour quelqu'un qui cherche à promouvoir un changement, et c'était cela à l'époque de Kellogg, et ses partisans firent toutes les manœuvres convenables. Ils entraînèrent les jeunes dans la vente de son livre. Ils ouvrirent un collège pour attirer les jeunes. Ils employèrent pour leurs appels aux jeunes des dirigeants brillants, charismatiques. Ils recrutèrent activement les jeunes en envoyant partout des représentants pour les inviter à Battle Creek.

Comme résultat, il y eut des lettres douloureuses écrites par des parents à Ellen White, où l'on disait que les enfants avaient renoncé à la foi. Ce problème, pourrait-il se vérifier à nouveau ? Ellen White nous donne quelques textes objectifs par lesquels nous pouvons juger.

1. Au collège de Battle Creek, certains « dirigeants et enseignants » ne comprirent pas « le fondement réel de notre foi ».

2. Les étudiants prenaient leurs grades à Battle Creek avec une très petite connaissance des vérités adventistes; leurs fondements étaient tellement insuffisants que « plusieurs » avaient besoin d'« apprendre les principes de base de la vérité présente. »

3. Tous les instructeurs de Battle Creek n'étaient pas « des enseignants sûrs et dignes de confiance; » en effet quelques-uns d'entre eux auraient entraîné des jeunes avec de faux rapports sur l'Esprit de Prophétie et l'œuvre de l'Église.

4. Quelques-uns à Battle Creek avaient personnellement « rejeté la lumière », et ils étaient par conséquent, devenus « des pièges de Satan, pour conduire les âmes loin de la vérité ».

5. Quelques-uns « haïssaient » effectivement l'Esprit de Prophétie, et refusaient de le suivre.

6. Tous ceux qui « détruisent le fondement que Dieu a posé ne doivent pas être acceptés comme enseignants ». D'autre part, elle avertit que toute personne qui conduit le peuple par des théories au-delà de la vérité du sanctuaire ne doit pas être acceptée comme enseignant.

7. Et enfin, il y avait le témoignage des fruits. Elle reçut des lettres de plusieurs parents dont les enfants avaient perdu la foi au campus de Battle Creek.

Si l'un de ces points, ou si leur association réapparaissait, il faudrait se demander si c'est une répétition du passé. Au minimum, les parents devraient penser à la manière dont Ellen White avait averti de se garder de l'Alpha : « Parents, gardez vos enfants loin de Battle Creek. Si vos enfants sont à Battle Creek, rappelez-les sans délai. »

Emploi de techniques manipulatrices

La manipulation des personnes est parmi les aspects les plus sinistres de l'Alpha. On a employé des techniques qui étaient déjà sophistiquées pour le niveau atteint aujourd'hui; nous pouvons voir ces techniques dans certaines méthodes de psychologie, aujourd'hui. Quelques-uns des meilleurs esprits de l'Église étaient influencés par des mécanismes qu'Ellen White identifia comme étant d'origine satanique, et leur emploi était accompagné par une très puissante présence satanique. Elle décrivit des « anges du mal » qui avaient rendu « captif » l'esprit de Kellogg sur un certain point; d'autres étaient impuissants à se soustraire, une fois qu'ils s'étaient assujettis à cette sorte de force.

Mme White avertit qu'une répétition de ces techniques manipulatrices se verrait lorsque nous approcherions de la fin de l'épreuve. Mais en mettant l'accent sur les menaces qui peuvent venir des autres, ne négligeons-nous pas une menace majeure qui prend place dans nos foyers ?

Au chapitre 5, nous avons parlé des annonces commerciales télévisées et de la façon dont elles agissent sur notre esprit : des scènes qui changent rapidement, avec des techniques sophistiquées d'emploi de zooms et une puissante intervention sonore destinée à vous étourdir avant que vous ayez eu le temps de penser. Considérez maintenant ce qui arrive quand les annonces se terminent et que reprend votre programme préféré. Beaucoup de techniques manipulatrices subsistent. Les angles de projection et les scènes changent, vous devez vous adapter à une nouvelle vision parfois vingt fois par minute. Tout cela, bien sûr, échauffe le drame, de façon à ce que les acteurs sur l'écran – même s'ils sont engagés dans des événements plus ordinaires – agissent avec une aptitude qui n'existe pas dans la vie courante. Ajoutez à cela le fait que les programmateurs de la télévision peuvent filmer des personnages les plus merveilleux et les plus intéressants du monde. Quel en est le résultat ? Après avoir assisté à trois ou quatre heures de ce programme, votre propre vie peut ne plus paraître si intéressante qu'elle l'était auparavant. Votre foyer, votre travail, peut-être votre épouse, ne peuvent pas entrer en compétition avec l'intensité artificielle vue à la télévision. À moins que vous n'ayez un sens de l'identité plus fort que le commun, vous vous trouverez mécontents de votre vie et désireux d'imiter l'identité des acteurs de l'écran. Ainsi, la télévision a la capacité de vous dérober quelque chose que Dieu a construit sur mesure pour vous : votre identité unique.

Peut-être est-ce la raison pour laquelle, depuis le début, l'Adventisme a pris position à l'égard des amusements. À part le fait qu'Hollywood peut vous faire perdre beaucoup de votre temps et vous exposer à des scènes blâmables, il peut y avoir quelque chose de plus profond dont il faut se préoccuper. Les films qui font le portrait d'un héros ou d'une héroïne fictifs, se démarquant avec la vie réelle peuvent aboutir à faire paraître votre propre vie terne et sans intérêt.

Essayez de faire cette expérience, pendant deux semaines. Éteignez la télévision – après avoir assisté aux nouvelles ! Ouvrez la Parole de Dieu. Prenez une concordance, un bon dictionnaire biblique, et quelques bonnes cartes de la Terre Sainte aux temps de la Bible. Maintenant, commencez à lire un verset à la fois, comparant l'Écriture avec l'Écriture, en même temps que le dictionnaire biblique et les cartes qui vous fourniront des précisions pour la compréhension des personnages et des lieux que vous rencontrez dans la Bible. Ensuite, relevez les passages de l'Esprit de Prophétie qui traitent ce que vous avez étudié dans la Bible.

Vous trouverez que la télévision ne peut pas supporter la concurrence.

L'étude de la Parole de Dieu peut devenir formatrice de votre esprit.

Un faux réveil

Comme la fin approche, le peuple de Dieu sera béni par l'effusion du Saint-Esprit. Remplis de l'Esprit, les croyants rendront témoignage au monde dans une dernière démonstration de la puissance de l'Évangile. Le peuple de Dieu a attendu très longtemps cet événement, et Ellen White le décrit avec une promesse merveilleuse que nous trouvons dans « La Tragédie des Siècles », p. 504.

« Aussi, avant que les jugements de Dieu fondent sur la terre, il y aura au sein de son peuple, un réveil de la piété primitive tel qu'on en a pas vu depuis les jours des apôtres. Dieu accordera à ses enfants l'Esprit et la puissance d'en-haut. Alors, de nombreuses âmes sortiront des Églises où l'amour du monde a supplanté l'amour de Dieu et de sa parole. Beaucoup de pasteurs et de fidèles accepteront joyeusement les vérités que Dieu a fait proclamer en ce temps-ci pour préparer un peuple en vue de la seconde venue de Christ. »

Cet événement proclame la dernière grande tâche de l'Église, un témoignage spécial au monde. Mais immédiatement avant que cela n'arrive, nous avertit Ellen White, le diable cherchera à l'obscurcir avec une contrefaçon !

« Pour enrayer cette œuvre, l'ennemi des âmes en suscite des contrefaçons donnant l'impression que la bénédiction de Dieu est répandue sur les Églises qu'il égare. » De grands réveils sembleront se produire, et des multitudes attribueront au Seigneur des choses merveilleuses dues à un tout autre esprit. Déguisé sous le manteau de la religion, Satan tentera d'étendre son influence sur le monde chrétien. »

L'apostasie qu'elle décrit ici est un faux réveil, déguisé comme une œuvre du Saint-Esprit. Des églises entières croiront qu'elles jouissent d'une effusion de l'Esprit, et on aura l'impression d'un « grand intérêt religieux ». Comment pouvons-nous identifier une contrefaçon si ingénieuse ?

Il y a, bien sûr, le texte d'Ésaïe 8:20 : « À la loi et au témoignage ! Si l'on ne parle pas ainsi, il n'y aura point d'aurore pour le peuple. » Si convaincante qu'une chose puisse paraître, si elle ne soutient pas l'idéal de la loi de Dieu, il s'agit d'une contrefaçon. Mais il y a aussi un autre texte. Un faux réveil s'éloignera de la simplicité de la vérité de l'Écriture et emploiera les méthodes du monde.

« J'ai été instruite que... des hommes chercheront à introduire des représentations bizarres dans l'œuvre de Dieu » déclara Ellen White, et elle avertit qu'« il ne faut pas introduire dans notre œuvre aucun iota ou parcelle de n'importe quelle représentation théâtrale ».

« Les pasteurs en chaire n'ont pas le droit de se comporter comme des acteurs de théâtre... Ils n'occupent pas cette place comme acteurs, mais comme enseignants des vérités solennelles. »

Ailleurs, Ellen White donne une description d'un faux réveil dans lequel les gens prétendront avoir le Saint-Esprit. « Immédiatement avant la fin du temps de grâce », elle avertit, il y aura « des cris, avec des tambours, de la musique, et de la danse. Les sens d'êtres rationnels deviendront si confus qu'on ne peut pas avoir confiance qu'ils puissent prendre des décisions équitables. Et on appelle cela l'influence du Saint Esprit.

« Le Saint-Esprit ne se révèle jamais avec des méthodes pareilles, dans un bruit semblable à celui d'une maison de fous. Cela est une invention de Satan... Un bruit comme celui d'une maison de fous choque les sens... Le pouvoir des agents sataniques se mélange au tintamarre et au bruit, pour avoir un carnaval, et on appelle cela l'œuvre du Saint-Esprit. »

À travers le panorama qui se déroule au long des siècles, les paroles retentissent, aussi éclatantes que lorsqu'elles ont été proférées plus de huit cents ans avant la naissance de Christ : « Sonnez de la trompette en Sion ! Publiez un jeûne, une convocation solennelle !

« Assemblez le peuple, formez une sainte réunion !... Qu'entre le portique et l'autel pleurent les sacrificateurs, serviteurs de l'Éternel, et qu'ils disent : Éternel, épargne ton peuple!... »

Perte d'institutions

Dans l'Alpha, l'Église perdit une grande institution, son vaisseau-amiral des institutions médicales. Cela pourrait-il se reproduire ? Tout adventiste qui aime son Église devrait prier afin que nous n'expérimentions plus jamais cette sorte de perte tragique. Mais cela s'est produit une fois, et nous ne pouvons pas ignorer les leçons de l'histoire.

Jusqu'ici nous avons exploré treize facteurs qui étaient évidents dans la crise Alpha. Chacun d'entre eux contient des leçons qui peuvent nous aider à nous préparer pour l'Oméga. Mais il y en a encore un. Exactement à la fin, Satan lancera une dernière fraude spécifique contre l'Adventisme. Il nous tentera afin que nous doutions du don de l'Esprit de Prophétie.