Oméga II

Chapitre 5

L'hypnotisme est utilisé

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C'était en 1904 et partout où l'on regardait, il n'y avait que des ruines. Seulement cinq ans auparavant, dans un monde ouvert, rempli de signes montrant que Jésus voulait revenir rapidement, l'Adventisme avait connu une période propice : À cette époque, l'opportunité était là, mais maintenant le paysage était couvert des débris de la bataille. John H. Kellogg était en passe de quitter l'Église, entraînant avec lui la plus grande de nos institutions et les esprits les plus brillants. Deux grandes institutions avaient été détruites. Même la jeunesse était en train d'être courtisée par des forces qui auraient, si elles en avaient eu le pouvoir, changé l'Adventisme jusqu'à le rendre méconnaissable.

Partout les forces du mal semblaient être en marche, envahissant le territoire comme une armée au pillage, et une raison de leur succès peut être trouvée dans un témoignage écrit par Ellen White au cours de cette année. Elle ne perdit pas son temps en essayant d'enrober de sucre ce qu'elle avait à dire. Dans cette apostasie, dit-elle, des mécanismes psychologiques puissants furent employés, des techniques étudiées pour manipuler les gens en passant outre l'esprit conscient !

« Donnons un témoignage simple et clair sur le fait que l'hypnotisme est en train d'être employé par ceux qui se sont éloignés de la foi, et que nous ne devons pas nous lier avec eux. » Mais pire encore, la technique employée était une variante de l'hypnotisme destinée à influencer les gens sans qu'ils soient même conscients de ce qui se passe.

« Satan trouve souvent un instrument à la fois puissant et malfaisant dans l'influence qu'un esprit humain est capable d'exercer sur un autre. Cette influence est si séduisante que la personne qui en est victime et qui est modelée par elle est souvent inconsciente de son pouvoir. Dieu m'a chargée de mettre en garde contre ce mal, afin que ses serviteurs ne tombent pas sous la puissance trompeuse de Satan. »

« Inconscient de son pouvoir ». Ce n'était même pas la forme d'hypnose habituelle, avec un technicien et un sujet conscient. Celle-ci éliminait totalement le consentement de la personne, on ne demandait pas de permission. Si quelque chose de semblable était en train de se produire, il est plus facile de comprendre pourquoi à Battle Creek certaines personnes qui s'attardaient dans l'entourage de Kellogg se trouvaient elles-mêmes entraînées.

Quelques décennies plus tard, les psychologues allaient découvrir qu'il est possible de manipuler les gens par des techniques subtiles qui ne sont pas perçues consciemment, mais qui peuvent influencer les pensées et le comportement des personnes sur lesquelles elles sont employées, et qui peuvent être étonnamment efficaces. Dans la dernière partie du vingtième siècle, cette forme de manipulation deviendrait une industrie en expansion, recherchée avec avidité par les vendeurs, les thérapeutes, les gourous du New-Age (Nouvel Age), et même par quelques professionnels de la santé – tous ceux qui désiraient modifier le comportement de quelqu'un. Est-il possible que déjà en 1905, Ellen White ait prévu de tels dangers – et que, dans une forme primitive, ils étaient déjà employés ?

Ses écrits nous en donnent un aperçu fascinant.

Le 18 juin 1905, elle écrivit de San José, Californie, dans des termes d'une urgence telle que nous devons nous arrêter et écouter. « Je voudrais faire retentir une note d'avertissement pour notre peuple au près et au loin... Il y a des docteurs et des pasteurs qui ont été influencés par l'hypnotisme exercé par le père des mensonges. »

Observez que cette manipulation était employée avec succès sur « docteurs et pasteurs », des gens bien éduqués et normalement ayant une forte volonté, et elle avertit qu'ils ne voyaient même pas le danger dans lequel ils se trouvaient.

En d'autres termes, pendant l'apostasie Alpha, elle déclara que l'erreur cherchait à accéder aux esprits des hommes et des femmes à travers des techniques destinées à passer outre leur jugement conscient. Elle décrivit même comment cela se passait : « Du milieu d'entre nous s'élèveront des faux enseignants, qui écouteront des esprits séducteurs dont les doctrines sont d'origine satanique. Ces enseignants attireront à eux des disciples. S'introduisant en passant inaperçus, ils utiliseront des paroles flatteuses et avec un tact séduisant, ils donneront d'habiles fausses représentations. » Les gens seront attirés dans une erreur si puissante qu'« une fois qu'ils ont étés pris par l'hameçon, il semble impossible de rompre le charme que Satan a jeté sur eux ».

Ceux qui ont été pris au piège de cette façon n'auront pas idée de leur situation réelle; ils « protesteraient si on leur disait qu'ils avaient été pris au piège, et pourtant c'est la vérité ».

C'est une description presque parfaite de l'effet de certaines techniques de programmation utilisées au cours de la dernière partie du Vingtième Siècle et des méthodes à travers lesquelles des suggestions sont ancrées dans le subconscient d'une personne. Quelque chose de ce genre était-il en train de se passer aussi en 1904 ? Ce serait facile d'en exclure l'hypothèse, mais si Ellen White représente une source d'autorité pour le chercheur, on ne peut pas le faire. Dans la lettre 237, écrite en 1904, elle employa un langage tellement clair qu'il est impossible d'interpréter de façon erronée : « L'hypnose est employée par ceux qui se sont éloignés de la foi. »

Tout cela ne serait qu'une histoire peu intéressante (sinon bizarre), si elle n'avait pas ajouté la chose suivante : Tout cela se produira à nouveau, peu avant la fin du temps de grâce ! À travers les canaux de la psychologie et de l'hypnose, dit-elle, Satan « œuvre avec ce pouvoir qui va caractériser ses efforts juste avant la fin du temps de grâce ».

Quand ce problème se présentera à nouveau, nous serons proches de la fin!

Si la manipulation de l'esprit représente un des instruments spéciaux de Satan pour la fin des temps, cela vaut la peine de considérer ce sujet avec attention. L'esprit humain est merveilleusement complexe, et ceux qui l'étudient ont seulement commencé à comprendre comment il gouverne nos vies. Mais nous savons que l'esprit est composé au moins de deux niveaux. L'un d'eux est le niveau conscient, où nous amenons les informations, pensons à cela et prenons des décisions raisonnées. Là, nous évaluons l'évidence objective et nous produisons des jugements réfléchis.

Il y a un autre niveau, un entrepôt caverneux que nous appelons parfois le subconscient. Là, nous stockons des choses dont nous n'avons plus besoin – les numéros de téléphone « oubliés », les faits purs et simples d'un cours d'histoire que nous avons suivi, même des souvenirs malheureux auxquels nous ne voulons plus penser. Toutes nos expériences passées s'accumulent là. Même si nous ne sommes plus conscients de leur existence, les chercheurs ont appris que les informations déposées dans le subconscient peuvent influencer notre comportement sans que nous nous en rendions compte.

Prêtez un peu d'attention à cela, et vous verrez que si vous réussissez à introduire une idée dans le subconscient d'une personne, homme ou femme, vous serez capable de manipuler son comportement. Et voilà! Vous avez découvert pourquoi les hommes d'affaires dépensent des milliards de dollars pour la publicité télévisée.

Pensez à la dernière publicité télévisée que vous avez vue, et vous vous rendrez compte qu'elle n'était probablement pas destinée à interpeller votre sens critique. Les images et les sons vous inondent comme une avalanche. À chaque seconde ou toutes les deux secondes, les scènes changent, sans vous donner le temps de vous adapter à une scène avant qu'une autre ne vous soit proposée. Les angles de prises de vues changent, il y a des chevauchements, des zooms, des fondus (terme T.V.), des disparitions, une séquence rapide de scènes, chacune d'entre elles étant de plus en plus remplie de force. Dans le milieu des émissions télévisées, (où j'ai travaillé comme speaker et comme lecteur des journaux télévisés pendant six ans), on appelle tout cela « événements techniques », et leur but est de vous inonder avec plus d'informations que vous ne pouvez en considérer consciemment.

Nous savons que l'esprit conscient peut examiner seulement très peu d'informations à la fois. Au delà de ce niveau, l'esprit est surchargé. Il doit faire quelque chose de toutes ces données qu'il reçoit, et à défaut d'un meilleur lieu, il le déverse directement dans le subconscient. Les idées sont introduites dans votre esprit sans être filtrées à travers votre jugement, votre raison. Une fois qu'elles sont là, ces idées ont la capacité d'influencer votre comportement.

Surcharge intentionnelle : il s'agit d'une technique employée dans l'hypnose Ericksonienne. Encombrez l'esprit subconscient d'une personne, homme ou femme, de plus d'informations qu'elle n'en peut supporter, et pendant qu'elle lutte pour leur faire face, introduisez dans son subconscient une suggestion capable de modifier son comportement.

Mais la télévision vous offre au moins une option : vous pouvez l'éteindre. Qu'en est-il si des techniques de manipulation étaient préparées pour vous influencer sans que vous en ayez conscience ?

Récemment, il y a eu une progression constante dans les techniques pop-psychologiques par lesquelles une personne peut manipuler le comportement d'une autre. Bien qu'elles emploient des méthodes non conventionnelles (et parfois plutôt bizarres), elles peuvent réussir d'une façon étonnante. Elles sont destinées à influencer une personne sans passer à travers la procédure de l'hypnose classique, et elles sont efficaces même si la personne sur laquelle on les emploie n'est pas consciente de ce fait.

Quelques-unes de ces techniques se présentent justement comme des techniques de conversations avancées. Par exemple, dans un de ces pièges conversationnels vous adaptez votre langage à la façon dont vous pensez que l'autre personne perçoit le monde. Il y a des personnes qui perçoivent les choses d'une façon visuelle, la vue étant le sens prédominant. Pour elles, votre réponse conversationnelle pourrait être : « Je vois cela ». D'autres personnes ont tendance à être plutôt auditives. Dans ce cas là, vous répondrez : « J'entends ce que vous dites ». Si elles ont surtout tactiles, répondant à l'action du toucher, vous direz : « Je sens que vous êtes dans le juste. » Ce que vous cherchez à faire est de construire des ponts subliminaux avec l'autre personne, en ayant l'apparence de réfléchir ses sentiments.

Les manuels d'instruction qui lancent ces techniques possèdent une série entière de tests clandestins par lesquels on peut déterminer les perceptions préférées d'une personne. Posez à quelqu'un une question, et après observez ses yeux pour voir dans quelle direction ils regardent pour chercher la réponse. À partir de cet indice, on peut comprendre si la personne est visuelle, kinesthésique ou auditive.

Tout cela vous laisse quelque peu mal à l'aise. Je ne suis pas sûr d'aimer l'idée d'une conversation accidentelle qui se transforme en une enquête sur mes préférences privées – surtout si la personne qui est en face désire me vendre une voiture usagée. Cela suggère tout au moins que si quelqu'un vous pose une question, et ensuite semble étudier vos yeux, vous pouvez vous demander si elle est en train de chercher cette information.

S'agit-il seulement de techniques de conversations ? Peut-être. Mais elles peuvent aller plus loin que cela. Dans la mesure où on les a programmées pour court-circuiter l'esprit conscient de quelqu'un, elles deviennent des instruments qui atteignent directement le subconscient d'une personne, et si vous prenez la peine d'étudier un peu cette forme de « persuasion », vous apprendrez qu'elle peut aller bien au delà d'une « conversation ». En effet, elle peut être un complément manipulatif.

Il y a des mécanismes, par exemple, qui sont destinés à interpeller l'ego, d'une façon très déguisée à travers l'emploi d'une forme subliminale de flatterie. Pour la plupart d'entre nous, l'imitation est flatteuse; si nous nous apercevons que quelqu'un est en train de nous imiter, nous nous sentirons attirés vers lui et nous sentirons plus ouverts à ses suggestions. En employant ce principe, le manipulateur va envoyer, d'une façon subtile, des signaux voilés qu'il est en train d'imiter l'autre personne. Il peut adopter son attitude ou ses manières, selon une technique appelée « réflexion ». En devenant une image réfléchie de son sujet, il gagne sa confiance. La déclaration d'Ellen White est en effet très descriptive : « des paroles flatteuses », « d'habiles faux rapports », « un tact séduisant ».

D'autres techniques emploient la tromperie. Si la personne que vous cherchez à convaincre montre des signes de résistance, il y a une procédure appelée « fogging » (brouiller les idées), ou « mystification » ou « envelopper de brume ». Vous prétendez être d'accord avec elle, déguisant vos sentiments réels. Puis, alors qu'elle se relaxe et abaisse ses défenses, vous la submergez intentionnellement de données, en lui apportant un tel flux d'informations sensorielles que son esprit conscient n'est plus capable de tout analyser. À l'intérieur de ce flux d'informations, vous cachez la suggestion que vous désirez ancrer dans son subconscient. Souvent, ce piège est accompagné par un attouchement physique accidentel.

Remarquez que tout cela se passe pendant que l'autre personne pense avoir le contrôle d'elle-même et qu'elle ignore complètement les mécanismes qui sont employés contre elle.

Techniques de manipulation ? Bien sûr. Mais cela est employé par un nombre croissant de gens qui cherchent à influencer d'autres personnes. On pourrait s'attendre à rencontrer cette sorte de choses chez un vendeur de voitures, mais on a du mal à l'imaginer à propos d'une Église. Et pourtant, selon toute évidence au moins une forme primitive de cette technique a été employée pendant l'apostasie Alpha !

Apparemment, un des pièges préférés de Kellogg était de tenir des réunions qui se prolongeaient jusqu'aux dernières heures de la nuit. « Les longues entrevues nocturnes que le Dr. Kellogg tenait étaient un de ces moyens les plus efficaces pour l'emporter », dit Ellen White, et elle continua en décrivant quelque chose d'aussi fascinant que la technique moderne appelée « fogging ».

« Son flux constant de paroles jette la confusion dans les esprits de ceux qu'il cherche à influencer. Il altère et cite faussement les mots, et place ceux qui discutent avec lui dans une lumière tellement fausse que leur pouvoir de discernement est engourdi. Il prend leurs paroles et leur donne une tournure telle qu'elles finissent par sembler dire exactement le contraire de ce qu'elles disent réellement. »

Pour répéter un point, le « fogging » est destiné à créer une confusion intentionnelle. Quand il est accompagné d'une surcharge sensorielle qui ne peut pas être traitée par l'esprit conscient, il est capable d'ouvrir directement une porte dans le subconscient d'une personne. Ce que nous venons de lire d'Ellen White est une bonne description de cette technique moderne. Quelques décennies avant qu'elle ne soit identifiée formellement, quelques variantes primitives de cette technique manipulatrice ont étés employées avec un succès remarquable par Kellogg. Une nuit de 1904, avant de quitter Washington pour Berrien Springs, Ellen White eut une vision lui montrant une assemblée qui se tenait à Battle Creek. « Le Dr. Kellogg parlait, et il était rempli d'enthousiasme à propos de son sujet... Dans ses présentations, il masquait un peu la chose, mais en réalité il était en train de présenter... des théories scientifiques proches du panthéisme. »

E. White nota particulièrement « Les attitudes satisfaites et intéressées de ceux qui écoutaient » et ses paroles décrivaient des gens qui avaient été captivés par une force plus grande que celle d'une conversation ordinaire. « Elle fut étonnée de voir avec quel enthousiasme les sophismes et les théories trompeuses furent acceptés. » Mais dans tout cela il y avait plus que de la pop-psychologie. Au cours de cette même assemblée, elle dit que des mauvais anges avaient saisi le contrôle de la situation : « Son compagnon céleste se tourna vers elle et dit : des mauvais anges s'étaient emparés de l'esprit de l'orateur. »

Ainsi, elle établit un lien entre les techniques manipulatrices employées par le Dr. Kellogg, et la présence de forces occultes.

« Des idées brillantes, éblouissantes jaillissent souvent d'un esprit influencé par le grand séducteur. Ceux qui écoutent et acquiescent seront séduits comme Ève le fut par les paroles du serpent. Il est impossible d'écouter des spéculations philosophiques qui vous charment et en même temps de garder clairement à l'esprit les paroles du Dieu vivant. »

Une fois qu'une personne a découvert le moyen de pénétrer dans l'esprit des gens, ceux-ci peuvent être conduits avec une facilité étonnante dans certains lieux éloignés. Il y a une tendance typiquement humaine à suivre des puissants conducteurs, surtout si les conducteurs sont remplis de charisme. La tendance à se laisser conduire a incité (et cela parmi toutes les nations) à suivre des dirigeants dans les ténèbres et c'est une menace contre laquelle même le peuple de Dieu n'est pas immunisé. Ellen White nous avertit qu'il y a une classe particulièrement vulnérable à cette tactique. « Il y en a beaucoup qui n'ont pas perfectionné un caractère chrétien... ils amèneront leurs imperfections dans l'Église et ils renieront leur foi, introduisant des théories bizarres, qu'ils prétendront être la vérité. » (Il y a ici un point qui doit être analysé un moment. Si un faux dirigeant sent que les imperfections dans la vie de ses disciples les uniront à lui d'une façon plus étroite, il aura une forte motivation pour suivre une théologie qui laisse le peuple à l'aise vis-à-vis de ses erreurs.)

On peut se rendre compte du pouvoir brutal des mécanismes psychologiques impliqués ici à partir d'une déclaration d'Ellen White. « Combien mon cœur à été saisi d'agonie lorsque j'ai vu des âmes accepter les raisons qu'on leur présentait pour s'unir avec ceux qui combattaient contre Dieu. Une fois qu'ils sont pris à l'hameçon, il semble impossible de rompre l'enchantement que Satan jette sur eux... »

Ainsi le Dr. Kellogg employait des techniques qui avaient un effet presque irrésistible sur l'esprit des gens, et Ellen White avertit qu'il était associé avec des forces surnaturelles. Son pouvoir de persuasion était tellement efficace qu'il trompait aussi les gens les plus brillants et les meilleurs; pendant un temps, des hommes tels que David Paulson ont été convaincus de la justesse des enseignements de Kellogg. Une chose qui aida Kellogg, c'était l'intention de cacher son véritable programme derrière un brouillard de prétendue orthodoxie. Les dirigeants de l'apostasie établirent des plans conscients pour se dépeindre eux-mêmes comme des Adventistes loyaux, pendant qu'ils fomentaient des idées qui devaient remplacer bien des croyances adventistes fondamentales.

Mais il y a une autre façon de pénétrer directement dans l'esprit d'une personne, une façon encore plus subtile. Pensez aux publicités télévisées que vous voyez, et vous reconnaîtrez qu'avec des images hautement chargées, il y a une puissante bande sonore, qui habituellement emploie de la musique accompagnée par un fort roulement rythmique. Pourquoi emploie-t-on si fréquemment la musique rock? Est-ce que les publicitaires pensent que nous sommes tous des fans du rock, ou y a-t-il dans tout cela quelque chose de plus profond ?

Pendant plusieurs dizaines d'années, les chercheurs ont étudié l'influence de la musique sur l'esprit et sur le corps humain, et les résultats prouvent que la musique peut nous influencer par des voies que nous n'aurions pas imaginées. Selon quelques chercheurs, la musique peut effectivement influencer la chimie du sang. Si cela est vrai, alors quelque chose de très profond est en train de se passer. Les modifications chimiques sont parmi les voies fondamentales à travers lesquelles le corps se gouverne lui-même. Si cette modification se vérifie, cela signifie que la musique a pénétré très profondément dans le processus que nous appelons la vie.

En outre, une personne peut sentir et réagir à la musique même si elle n'en est pas consciente. La musique est capable de passer outre ces portions du cerveau où se produisent les pensées et les réflexions conscientes, pour pénétrer directement dans l'organisme humain à travers une partie du cerveau qui répond aux émotions et aux sentiments. Elle entre, pour ainsi dire, dans le cerveau par la porte de derrière, en court-circuitant de cette façon votre esprit conscient. Cependant, une fois qu'elle est entrée, elle aura des effets profonds.

Quelques-uns de ces effets sont évidents. Quand elle emploie un fort battement, la musique peut provoquer un désir presque irrésistible de mouvements du corps; un concert rock en est le premier exemple. Un autre exemple est la musique militaire, qui peut transformer 900 individus en un bataillon organisé, marchant à l'unisson comme s'ils étaient dirigés par un seul esprit. Il n'est pas surprenant que la plupart des religions primitives emploient un rituel qui met l'accent sur un rythme percutant. Si on l'écoute assez longtemps, le bourdon insistant du roulement d'un tambour peut devenir le substitut du battement normal du cœur, modelant chacune des personnes pour les conduire à ne former qu'une seule masse.

D'autres effets de la musique sont moins évidents. Les gens peuvent ne pas se rendre compte de la raison pour laquelle ils sont conduits si facilement aux larmes lorsqu'un film arrive à une scène triste, mais s'ils prennent la peine d'y penser, la partition musicale qui souligne la scène peut l'expliquer largement. On a démontré cliniquement que la musique augmente notre réaction aux choses qui nous entourent, en intensifiant nos émotions – ce qui explique pourquoi, même avant que l'industrie cinématographique ait mis au point la technique du cinéma parlant, on payait des organistes pour jouer pendant les spectacles.

D'autres effets encore de la musique sont tout à fait subtils. Des recherches ont montré qu'un fort battement rythmique répété a un effet très semblable à l'hypnose.

Ce n'est pas surprenant, si nous analysons un peu les choses. Notre corps est un bouquet dynamique de plusieurs rythmes : battement cardiaque, respiration, ondes cérébrales. Ainsi comme la musique, nous sommes rythmiques, et lorsque le corps perçoit un rythme dans son environnement, il s'y adaptera, acceptant l'humeur qu'il amène avec lui.

Ayant cela à l'esprit, analysons la structure du battement « rock » typique, pour découvrir la raison de son effet. Dans la musique traditionnelle, l'accent est mis sur le premier et le troisième battement de chaque mesure. Quand la baguette du directeur est baissée et que le chœur commence à chanter « C'est un Rempart que notre Dieu », le rythme de l'hymne est traditionnel et prévisible. La première syllabe de chaque mesure est accentuée :

« C'est | un' Rem-part' que | no'-tre Dieu'.» Les choristes lisent normalement, de la même façon que s'ils étaient en train de parler. Mais dans la musique rock, le battement est modifié. Au lieu d'accentuer le premier et le troisième battement de chaque mesure, on insiste sur le second et le quatrième. Chantez de cette façon l'hymne de Luther, et il sortira ainsi : « C'est | un Rem-part que | no-tre Dieu. » Désorientant ? Bien sûr. C'est un peu comme si nous conduisions sur une mauvaise route avec des gros trous. Rien ne se passe comme cela se devrait. Et notre corps, confronté par cette désorientation, réagit d'une façon très bizarre.

Mon bon ami Louis Torres, qui a été Secrétaire de la Grande Conférence de New-York, avant de s'occuper de l'évangélisation par la radio et la T.V., s'occupait de l'industrie de la musique rock au moment où je m'occupais d'émissions télévisées. Un des canaux pour lequel je préparais mes émissions avait programmé de la musique rock « Top Forthy ». Nous avons été les premiers à amener les Beatles à Hollywood. Louis jouait avec Bill Haley et avec les Comets – Les fameux « Rock Around the Clock » – et il décrit le problème de la musique rock mieux que toute autre personne de ma connaissance. Normalement, le corps humain désire bouger en se dirigeant tout droit : c'est la façon dont nous nous déplaçons, et c'est là où nos sens sont focalisés. Mais lorsque nous sommes confrontés à la désorientation causée par un battement rock, le corps réagit en bougeant non en avant, comme nous le faisons normalement, mais d'un côté à l'autre ! Ce mouvement d'un côté à l'autre est votre pas de danse fondamental. Comme Louis le déclare, c'est « le symptôme que cette musique a obtenu un effet désorientant sur les rythmes corporels de l'auditeur. »

Vous avez peut-être vécu l'expérience de rendre visite à un de vos amis observateurs du Dimanche dans une Église où la musique avait adopté une forme lourdement rythmée. Dans ce cas, vous aurez en toute probabilité observé beaucoup de personnes avec les yeux fermés et les mains levées pendant que la musique jouait. Vous aurez peut-être aussi remarqué que souvent ils se balançaient – d'un côté à l'autre !

Arrivés à ce point, il est peut-être utile de poser une question. Si une musique très rythmique possède un effet dominant sur l'esprit, y aurait-il une différence si ce type de musique accompagnait un cantique chrétien ? Une force manipulatrice inhérente est enchâssée dans une telle musique. Est-ce qu'il s'agit d'un véhicule approprié pour communiquer le plan du salut ?

Pour répondre à cette question, il faut en poser une autre :

Dieu, fait-il usage de la force ? La réponse est évidente. S'il avait choisi d'employer la force, il l'aurait fait depuis bien longtemps, évitant ainsi tout le problème d'un monde déchu, avec la nécessité du Calvaire.

Tout cela nous conduit à une question finale : pouvez-vous faire l'œuvre de Dieu en utilisant un outil qu'il ne l'eut pas employer ?

Il y a longtemps, Ellen White a lancé un avertissement à propos d'un problème qui apparaîtrait dans la musique pour l'évangélisation peu avant que Jésus revienne. « Le Seigneur désire qu'il y ait dans son service de l'ordre et de la discipline, et non de l'excitation et de la confusion, » déclara-t-elle, en ajoutant que « juste avant l'expiration du temps de grâce » il y aura « des cris, avec tambours, musique et danse ». Des êtres raisonnables en auront les sens si confus qu'on ne pourra pas leur faire confiance pour prendre de bonnes décisions. Et c'est cela qu'on attribue à l'action du Saint-Esprit...

« Le Saint-Esprit ne se manifeste jamais par de telles méthodes, dans le bruit d'une maison de fous. Il y a là une invention de Satan visant par des moyens ingénieux à neutraliser la... vérité sanctifiante pour notre temps. »

Elle ajouta une pensée qu'il faudrait bien méditer et qui résonne avec une signification profonde pour cet ex-opérateur T.V., qui se souvient bien comment des messages peuvent se cacher dans le bruit d'un concert rock : « Un bruit de maison de fous choque les sens... Les pouvoirs sataniques produisent un carnaval de tapage et de bruit, c'est cela que l'on voudrait appeler l'œuvre du Saint Esprit... »

« Il ne faut pas encourager ce type de culte. »

Juste avant la fin du temps de grâce, ces paroles s'attardent dans l'esprit, remplies de signification. Quand ce problème se présente, nous savons que la fin est proche.

Non seulement Ellen White met en garde contre les techniques destinées à manipuler l'esprit, mais dans l'apostasie Alpha, elle les a rattachées à l'occultisme, en avertissant les Adventistes à propos de l'époque au cours de laquelle il y aurait plus que des forces humaines. Dans cette bataille pour l'âme au sein de l'Adventisme, Lucifer ferait appel à des forces provenant du surnaturel. « Satan est en train d'employer toute sa science pour jouer le jeu de la vie des âmes humaines. Ses anges sont en train de se mêler aux hommes, et ils les instruisent dans les mystères du mal.

Ces anges déchus feront des disciples, ils parleront avec des hommes et ils avanceront des principes qui sont complètement faux, conduisant ainsi des âmes sur des chemins trompeurs. »

Outre les ennemis humains, Satan faisait appel aux pouvoirs du monde des ténèbres. L'erreur humaine et la force surnaturelle formaient une fusion bizarre, dans laquelle la ligne de démarcation entre les deux devenait très indistincte. En adhérant à l'erreur, des êtres humains étaient en train de s'allier avec les forces du mal d'une façon qu'ils ne réalisaient même pas. Peut-être, avaient-ils ainsi fait de leurs vies des canaux à travers lesquels Satan pouvait introduire des forces surnaturelles à un niveau inhabituel.

Avec l'Église qu'elle aimait, Ellen White entrait maintenant dans une crise si importante qu'elle se demandait comment elle pourrait y survivre. Cinq précieuses années s'étaient écoulées, années de paix et d'abondance dont l'église aurait dû profiter pour proclamer son message vital. Au lieu de cela, elle était dans la confusion au sujet des vérités fondamentales. Sa plus grande institution se trouvait au bord de l'abîme. L'Esprit de Prophétie était l'objet de critiques grandissantes, à la fois secrètement et ouvertement par des hommes capables, qui étaient en relation avec le sanatorium de Battle Creek. Même le tabernacle de Battle Creek qui fut construit avec les dîmes de membres fidèles et par la masse des citoyens de Battle Creek était l'objet d'une lutte pour la direction. Et pendant ce temps, des erreurs étaient proposées comme nouvelle lumière, sous une forme si subtile qu'elles troublaient les étudiants du Collège et les ouvriers aguerris. Comme un vaisseau, l'Église se déplaçait à travers le brouillard sur un océan perfide qu'Ellen White vit rempli d'icebergs.

Le moment d'opportunité de l'Église, qui était resté ouvert si longtemps, était en train de se fermer. En Extrême-Orient, les tensions entre la Russie et le Japon avaient conduit à la guerre, et cette guerre pouvait changer le monde. Si le Japon l'emporte, une nation asiatique aura démontré qu'elle peut vaincre une puissance européenne, une chose dont le haut commandement japonais se souviendra très longtemps. Et si la Russie perd, un tison ardent et impatient qui répond au nom de Vladimir Lénine proclamera la révolution.

Mai faisait place à juin 1905. À Battle Creek, la discorde et l'intrigue caractérisent la lutte continuelle pour changer l'Adventisme. En attendant, à des milliers de kilomètres, la porte de l'histoire remplie d'opportunités se ferme de façon irrévocable dans un coup de tonnerre. Dans le Canal Oriental du détroit de Corée, exactement au nord des îles rocheuses Tsushima, l'amiral Togo range la flotte japonaise en une formation de bataille qui révolutionnera la guerre navale moderne. De façon audacieuse, il dispose sa flotte entière sur une ligne unique, qui croise le « T » de la flotte russe de la Baltique qui avance. Toutes les armes de ses navires peuvent maintenant tirer sur les Russes malheureux, et quand il libère son tonnerre, la flotte russe cessera d'exister. C'est une victoire étourdissante dont on se souviendra trente-cinq ans plus tard, lorsque le Japon se préparera à la guerre avec les États-Unis. La Russie livra le Sud de la Mandchourie; le Japon, dont le pouvoir était incontesté, occupa la Corée. Comme l'un de ces icebergs symboliques d'Ellen White, l'équilibre du monde frémit, libérant une petite avalanche de glace, et ensuite, avec un pouvoir irrésistible, continua lentement à rouler en sens inverse. En Russie, Lénine allume les premiers feux du communisme. L'équilibre du pouvoir en Asie s'écroule en faveur d'un Japon puissant et confiant en lui-même. Les événements sont maintenant déclenchés et cela ne cessera pas jusqu'à ce que la guerre et la révolution ferment une grande partie du monde à l'Évangile, pour un temps.

Il est clair que le Général Lucifer a pris maintenant le commandement personnel de l'assaut qui se développe contre l'œuvre de Dieu. Aucune autre chose ne peut expliquer l'ampleur de l'attaque qui aura lieu prochainement.

C'est un principe de l'art de la guerre que lorsqu'un ennemi a souffert un dommage, vous devez frapper à nouveau et rapidement au même endroit. En 1904, les idées de Kellogg avaient attaqué la doctrine du sanctuaire, laissant beaucoup de monde dans la confusion. Si Lucifer pense comme un général, on peut s'attendre à voir le sanctuaire soumis à un second assaut.

C'est exactement ce qu'il fera prochainement, et sa méthode est fascinante.

Encore une fois il choisit un dirigeant proéminent de la pensée.

Comme auparavant, il emploie un Adventiste. Mais cette fois-ci, comme s'il voulait couvrir chaque facette, il utilise un pasteur bien connu.