Jésus-Christ interpelle encore Laodicée

Appendice B

Laodicée n'est pas condamnée

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Des efforts sérieux ont été faits pour convaincre les membres d'église de quitter l'Église organisée des Adventistes du Septième Jour, ou au moins de retirer leur soutien et leur adhésion comme membres. L'argument est que Philadelphie, non Laodicée, représente la vraie Église qui se préparera pour la venue de Christ. Joseph Bates est cité comme une autorité vénérable pour cette idée. Mais ce cher pionnier s'est trompé là, comme il l'a fait sur certains autres points. Ellen White n'a jamais approuvé cette idée. Ses premiers témoignages concernant le message à Laodicée la contredisent totalement.

L'idée que Philadelphie et non Laodicée est l'Église de la translation s'oppose au plan général du tableau prophétique de l'Apocalypse. Le chiffre sept indique que les sept Églises symbolisent la véritable Église durant les périodes successives de l'histoire depuis le temps des apôtres jusqu'à la fin du temps de grâce. Le message à Laodicée est « l'avertissement pour la dernière Église », non à l'avant-dernière. Ce message ne s'applique pas à des apostats, mais au véritable peuple de Dieu des derniers jours.

L'intention de Dieu a toujours été que le message à Laodicée aboutisse à la repentance et à la victoire pour son véritable peuple, et qu'il le prépare à recevoir la pluie de l'arrière-saison. Il n'y a pas d'allusion dans la Bible, ni dans l'Esprit de prophétie, que ce message échouera finalement; le vrai peuple de Dieu prendra garde au « conseil du Vrai Témoin et il recevra la pluie de l'arrière-saison, et ainsi, il sera qualifié pour la translation ». Nulle part, Ellen White ne dit que le vrai peuple de Dieu doit quitter Laodicée et retourner à Philadelphie.

Il est vrai, bien sûr, que des applications spirituelles peuvent se faire de tous les messages aux sept Églises appropriées au peuple de Dieu de toutes les générations. La nature humaine est la même dans le monde entier et dans toutes les générations, de sorte que les principes spirituels s'appliquent à toutes. Mais les messages aux sept Églises révèlent une progression de triomphe victorieux qui permettra à la dernière génération d'atteindre enfin la maturité de la foi et du bon sens. « La moisson de la terre » sera finalement « mûre » (Apocalypse 14:12-15). L'acceptation du fond du cœur des vérités contenues dans tous les appels adressés aux « anges des sept Églises » sera nécessaire pour cette maturation finale du « blé mûr dans l'épi... quand le fruit est produit » (Marc 4:28, 29). Mais si l'Église des derniers jours retournait à Philadelphie, ce serait retarder les pendules, revenir à une génération antérieure, et violer le symbolisme prophétique. Les messages aux six Églises ont préparé des foules de croyants pour la mort, la repentance de Laodicée prépare un peuple pour la translation.

Le message à Laodicée met en parallèle le temps de la purification du sanctuaire et l'œuvre de Christ dans le Lieu Très Saint du sanctuaire. Le but évident du symbolisme de l'Apocalypse est de créer un rapport entre Laodicée et le moment où le « septième ange » fait résonner sa trompette durant « le temps des morts pour qu'ils soient jugés » quand « le temple de Dieu fut ouvert dans le ciel » et que « le Lieu Très Saint du sanctuaire apparut » (Apocalypse 11:15-19).

Le message à Philadelphie évidemment précède le Jour antitypique des Expiations, tout à fait semblable à l'œuvre d'Apocalypse 10 de l'« ange puissant », œuvre qui précède aussi le message final des trois anges (Verset 11). Changer l'ordre des sept Églises déconcerte, tout comme changer l'ordre des sept sceaux ou des sept trompettes. Dieu savait ce qu'il allait faire quand il donna les visions à Jean à Patmos, et nous ne pouvons pas toucher à l'ordre inspiré de ces messages.

Les citations du message à Philadelphie qu'Ellen White applique à des gens durant les derniers jours, n'exigent pas que Laodicée soit éliminée de la suite prophétique, pas plus que ses fréquentes citations des autres sept messages, exigent que nous « rejoignions » Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire ou Sardes.

Le problème de Laodicée n'est pas celui de son identité, ni de son nom. Laodicée n'est pas un nom sordide — il signifie simplement « jugement, défense ou justification du peuple ». C'est un nom approprié aux réalités du jugement investigatif qui précède la deuxième venue. Il implique la victoire — et non la défaite.

Le nom de Philadelphie est significatif aussi. Il est composé de philéo : affection et adelphos : frère. Le mot philéo indique un niveau d'amour moins élevé que celui d'agapè. Mais « professant la vérité dans l'agapè », et croissant « à tous égards en celui qui est le chef, Christ », telle est l'expérience qui caractérisera le peuple de Dieu quand il acquerra la maturité pour se préparer en vue du retour de Christ. « Le corps entier » de l'Église, la communauté entière du peuple de Dieu de tous les temps, tirera enfin « son accroissement et s'édifiera lui-même dans l'agapè » (Éphésiens 3:14-19; 4:13-16).

Comme nous l'avons noté, l'expression « je te vomirai hors de ma bouche » n'est pas une traduction exacte. Christ ne dit pas que Laodicée doit subir son rejet final sans espoir. Mello se emesai signifie mot à mot « tu me rends malade de nausée » ou « je suis si écœuré que je suis sur le point de vomir ». Mais le verbe mello n'exige pas une action finale. La nausée de Christ peut se guérir; il est possible que Laodicée se repente et ainsi surmonte sa terrible tiédeur.

La lecture suivie des lettres aux anges des sept Églises prouve bien qu'elles indiquent la direction d'un but historique qui est le retour de Christ. Thyatire se dirige en avant vers le jugement précédant le retour. Philadelphie entend : « Je viens bientôt ». Mais Laodicée reçoit « à la porte » Christ qui lui offre l'honneur final de partager son autorité royale.

Une autre preuve véritable que Laodicée est la dernière Église est la présentation de Christ par lui-même sous le nom de « l'Amen ». C'est un mot qui exprime l'état final ou définitif dans tout le Nouveau Testament. Le message de Christ à Laodicée est étroitement lié au Cantique des Cantiques 5:2 qu'il cite (version Septante) dans Apocalypse 3:20. Cette vérité souvent négligée établit que l'appel de Christ à Laodicée est celui de l'Époux à sa bienaimée. Sa réponse définitive n'est pas le rejet de l'amour de l'époux, mais la repentance et la préparation pour les « noces de l'Agneau » (Apocalypse 19:6-9). Ainsi la promesse à « quelqu'un » d'Apocalypse 3:21 (en grec tis) est l'offre d'une intimité d'alliance avec Christ qui n'est égalée par aucune des offres faites aux « anges des Églises » précédentes. « L'ange » de la dernière Église est clairement celui dont la repentance est unique, et dont le triomphe présuppose enfin une victoire unique et un honneur unique — celui de partager l'autorité exécutive avec Christ. Une destinée supérieure attend l’épouse par rapport à ceux qui sont simplement des « invités » au mariage. Il est difficile de ne pas reconnaître la relation entre Apocalypse 3:21 et la victoire finale des cent quarante-quatre mille (Apocalypse 7:1-4; 14:1-5; 15:2-4).

Ainsi il devient clair qu'effacer Laodicée du tableau prophétique, et considérer que l'appel du Témoin Véritable se termine par un échec, c'est voler à Christ l'honneur et la justification qu'il mérite si hautement. Cela trouble l'accomplissement des prophéties de l'Apocalypse. Supprimer Laodicée et y substituer Philadelphie exige la défaite du Témoin Véritable et l'humiliation finale de l'Époux patient qui est toujours en train de frapper à la porte.