Jésus-Christ interpelle encore Laodicée

Chapitre 8

L'appel de Christ à l'Église du reste pour qu'elle se repente

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Les « saints » qui « gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus » (Apocalypse 14:12) ne sont pas des individus indépendants, inorganisés et ne constituant pas une Église. Ils forment un corps. Des membres et des organes dispersés ne forment pas une personne. La dénomination connue sous le nom d'Adventistes du Septième Jour est reconnue dans les écrits d'Ellen White comme l'« Église du reste », et depuis les débuts, nos pionniers ont cru qu'elle était l'accomplissement de la prophétie de l'Apocalypse. Si ceci n'est pas vrai, nous n'avons aucune identité de dénomination authentique et aucune vraie raison d'exister :

Dans un sens spécial, les Adventistes du Septième Jour ont été placés dans le monde comme des sentinelles et des flambeaux. Il leur a été confié le dernier avertissement à un monde qui périt... Dieu leur a donné à accomplir une œuvre de la plus solennelle importance — la proclamation des messages des premier, deuxième et troisième anges...

Les vérités les plus solennelles jamais confiées à des mortels nous ont été données à proclamer au monde. La proclamation de ces vérités doit être notre travail. Le monde doit être averti et le peuple de Dieu doit être fidèle au dépôt qui lui est confié.

Une propagande qui insiste, attaque l'Église sur plusieurs points, prétendant que l'Église organisée a échoué si terriblement qu'elle a cessé d'être la véritable Église du reste de la prophétie. Une incompréhension de la grâce de Dieu est à la source de cette mentalité séparatiste. Des critiques et des enthousiastes de groupes indépendants ne comprennent pas la faculté créatrice de l'amour agapè de Dieu, ni le symbolisme de la relation Époux-Épouse dans la Bible (Voir Appendice B). Ils ne voient pas que l'honneur et la justification de Christ lui-même sont intimement impliqués dans la repentance de l'Église. Ils pensent que les péchés de l'Église sont impardonnables, ils ne croient pas que la repentance de la dénomination est possible. Des gens sincères qui ignorent le message de la justice de Christ sont séduits par ces messages de sirène et se séparent de la communauté de l'Église Adventiste du Septième Jour.

Ceci est imprudent, ce n'est pas nécessaire, et c'est une erreur. Christ n'appelle jamais les gens à quitter l'Église; il nous appelle à nous repentir. Une voix inspirée nous assure avec force et à plusieurs reprises de la repentance finale de la dénomination. Ceci va de soi d'après des déclarations comme celle-ci :

« J'en suis instruite, et je dois dire aux Adventistes du Septième Jour du monde entier, que Dieu nous a appelés en tant que peuple à être un trésor particulier pour lui. Il a fixé que son Église sur terre se tiendra parfaitement unie dans l'Esprit et le plan du Seigneur des armées jusqu'à la fin des temps. »

« La confiance dans la protection de Dieu, son Église doit l'apprendre. Quoiqu'affaiblie et imparfaite, elle est l'objet de sa considération suprême. »

« S'il est vrai qu'il y a eu de sérieux et rudes conflits dans l'effort qui a été fait pour maintenir notre caractère distinctif, nous avons, cependant, en tant que chrétiens bibliques, été constamment en progressant.

La preuve que nous avons eue depuis cinquante ans (maintenant cent trente) de la présence de l'Esprit de Dieu avec nous en tant que peuple, résistera victorieusement à ceux qui maintenant se rangent du côté de l'ennemi et se dressent contre le message de Dieu. »

« L'Église peut sembler être sur le point de s'effondrer mais elle ne s'effondrera pas. Elle demeurera tandis que les pécheurs dans Sion seront criblés — la paille sera séparée du grain précieux. C'est une épreuve terrible, mais néanmoins elle doit avoir lieu. »

« Je suis encouragée et bénie quand je me rends compte que le Dieu d'Israël guide toujours son peuple, et qu'il continuera à être avec lui jusqu'à la fin. J'ai reçu l'instruction de dire à nos frères dans le ministère que les messages qui sortent de leur bouche soient chargés de la puissance de l'Esprit de Dieu... Il est grand temps que nous fassions au monde la démonstration de la puissance de Dieu dans notre propre vie et dans notre ministère. »

Si l'Église Adventiste du Septième Jour s'est vu confier un tel dépôt, il est également vrai que le message de Christ à Laodicée est premièrement adressé à elle. Mais, remarquons que dans Apocalypse 3:14-21, Christ ne parle pas primitivement à l'ensemble de l'Église, mais à ses dirigeants dans le ministère et dans l'administration :

a) Le Seigneur éprouve le plus grand intérêt pour les dirigeants de son Église. L'Apocalypse s'adresse en général aux sept Églises, mais les sept messages des chapitres deux et trois s'adressent en particulier aux « anges des sept Églises ».

b) Le mot « ange » veut dire messager. Il vient d'angello, annoncer un message. Les « anges des sept églises » ne peuvent pas être des anges littéralement. Ces créatures saintes n'ont jamais délaissé leur « premier amour », n'ont pas « failli », n'ont pas « permis que Jézabel enseigne », n'ont pas porté le nom de « vivant », tout en étant des « morts », n'ont pas été « tièdes ». Et ils n'ont pas besoin de « se repentir ».

c) Ces « anges » sont précieux pour Jésus. Il les décrit comme « les sept étoiles que tu vis dans ma main droite » (Apocalypse 1:16, 20). Les pasteurs de Dieu sont symbolisés par les sept étoiles... Les ministres de Christ sont les gardiens spirituels du peuple confié à leur soin. Leur travail est solennel.

d) On a vu que l'Église Adventiste du Septième Jour est dans un sens spécial Laodicée. Il en résulte que « l'ange de l'église de Laodicée » est en premier lieu la direction responsable de l'Église Adventiste du Septième Jour à tous les niveaux, chaque département étant responsable à juste titre. « Ces choses, il les dit, celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite. Ces paroles sont adressées aux docteurs de la loi dans l'église — ceux à qui Dieu a confié de lourdes responsabilités ». Ce sont « ceux que Dieu a nommés pour porter les responsabilités de direction » dans l'Église, « ceux des bureaux, que Dieu a nommés pour diriger son peuple ». S'ils refusent l'appel de Christ, l'organisation de l'Église doit se désintégrer éventuellement.

e) Le message à Laodicée montre que Christ respecte l'organisation de l'Église. Il veut que « l'ange de l'église » se repente le premier, et puis transmette cette expérience à l'église mondiale. Le message à Laodicée est une preuve que tel est son plan. Supporte-t-on que les chefs échouent ou rejettent l'appel du Seigneur ? L'histoire d'Israël démontre que « le peuple » peut intervenir et exiger la repentance (Jérémie 26).

Si ceci n'était pas vrai, il aurait adressé ce message « à l'église de Laodicée » et négligé « l'ange de l'église ». La Bible et l'histoire de la dénomination montrent cela clairement. Quand la direction de l'Église « dans une grande mesure » a rejeté le message de 1888, il ne l'a pas négligée; il a permis que son échec interrompe l'achèvement de son œuvre durant un siècle. Quand l'appel de Christ à la repentance sera apprécié, beaucoup plus vite que nous le pensons, la contrition et la réconciliation avec Christ seront transmises à l'Église mondiale. Les cœurs s'humilieront devant le Seigneur, et un peuple se préparera pour la fin du temps de grâce. Il n'y a pas de raison pour que cette vaste tâche ne puisse pas s'accomplir dans notre vie.

Christ rejettera-t-il Laodicée ?

Le message à Laodicée reconnaît que l'Église est l'objet unique de l'intérêt suprême de Christ. Son appel signifie qu'il a l'espoir du succès, qu'il s'attend totalement à ce que son Église réponde, sinon il ne gaspillerait ses efforts. Son appel exprime sa confiance en son Église. Qui plus est, l'intervalle (le temps perdu) de plus d'un siècle prouve la patience et la longanimité qu'il ne pourrait pas accorder à un objet qu'il aurait l'intention d'abandonner finalement.

Ainsi, le message à Laodicée est plein d'espoir. Certains sont découragés par les paroles : « Parce que tu es tiède... je te vomirai de ma bouche » (Apocalypse 3:16). Ils pensent que l'Église est si défectueuse que Christ l'a déjà « vomie » de sa bouche, donc, l'a rejetée, ou qu'il le fera bientôt. Ils pensent que l'Église est condamnée, aussi sûrement et certainement qu'elle est tiède. Christ ne promit-il pas qu'il la rejetterait ?

Le langage original ne dit pas inconditionnellement que Christ rejettera son Église tiède. Ce qu'il dit c'est : « Je suis sur le point de te vomir de ma bouche » (mello se emesai). Comme Jean a écrit l'Apocalypse et l'Évangile, nous pouvons mieux comprendre cette expression en voyant comment il utilisa ce mot mello (« je suis sur le point de ») dans un autre passage. Au sujet du « noble dont le fils était malade à Capernaüm », Jean dit que ce fils « était sur le point de mourir » (Jean 4:47), en utilisant le mot mello. Ce qu'il dit, c'est que le garçon était malade d'une façon critique, sur le point de mourir, mais ne mourut pas.

Ce que Jésus nous dit, c'est : « Je suis malade d'une façon critique, je souffre de nausée aigüe, à cause de votre tiédeur » ou « Vous me donnez mal au cœur ». Il ne dit pas que le rejet est inévitable. Plutôt, il supplie son Église de guérir sa nausée par le seul moyen pratique : « sois zélée, donc, et repens-toi ».

Le mot « Laodicée » n'est pas un mot ordurier, un synonyme d'échec. Ce qui ne va pas pour Laodicée, c'est sa tiédeur, son aveuglement, sa misère, non pas son identité en tant que dernière des sept Églises. Son nom signifie simplement « jugement ou justification du peuple ».

Certains individus ne se repentiront jamais. À leur sujet, on lit : « L'image concernant le fait de vomir hors de sa bouche, signifie qu'il ne peut pas présenter vos prières ou vos expressions d'amour à Dieu. Il ne peut nullement approuver votre enseignement de sa parole, ni votre œuvre spirituelle. Il ne peut pas présenter vos exercices religieux en vue de demander qu'on vous accorde une grâce ». Pour certains, peut-être pour beaucoup, ce rejet peut avoir déjà eu lieu. Quel dommage pour quelqu'un de continuer avec arrogance à être un dirigeant, un pasteur, un administrateur dans l'Église, alors que Christ n'a rien à faire avec lui !

Mais les paroles de Christ ne président pas un échec complet de l'ensemble de Laodicée. Des mouvements parallèles sont nés de la supposition que Christ avait déjà rejeté tous les dirigeants de son Église. Cette dissidence se développe à cause d'une incompréhension générale de son invitation à se repentir. On suppose a) que l'appel à la repentance concerne les individus; b) qu'il a été compris; c) qu'il a été rejeté. Or, la Bible indique que a) l'appel concerne la repentance communautaire de la dénomination; b) l'histoire démontre que l'appel n'a pas été pleinement compris; c) donc il n'a pas été rejeté, au moins pas définitivement ni intelligemment. Si définitivement il arrivait que l'appel de Christ soit rejeté sciemment par son corps, alors l'Église serait en effet jugée. Mais ce « SI » n'est pas arrivé et cela impliquerait l'échec du message à Laodicée et la défaite finale du Seigneur Jésus, le fidèle Ami en tant qu'Amant divin. Tous ceux qui veulent admettre une telle défaite pour Christ se tiennent du côté de l'ennemi, car Satan est déterminé à ce qu'une telle défaite doive avoir lieu. Même le doute persistant qui exprime le « SI » est né de l'incrédulité déloyale et pécheresse.

Satan assaillit constamment Christ avec des « si » acérés, « s'il est le Roi d'Israël », « si Dieu veut l'accepter » torturant son âme. Nous sommes du côté de Satan dans le grand conflit si nous disons : « Si l'Épouse se repent et se prépare », ou si l'Église répond (à l'appel). Ce doute au sujet de la justification complète de Christ paralyse notre dévouement comme un anesthésiant paralyse la volonté d'une personne. Nul ne peut œuvrer de tout cœur en vue de la repentance de la dénomination s'il abrite le doute secret du fait qu'elle soit possible. Ce doute est à la base de beaucoup de notre confusion actuelle, de notre inertie, et de notre désunion. Mais c'est une trahison à l'égard de Christ, aussi sûrement que le furent la trahison de Judas et le reniement de Pierre, à son égard.

Y a-t-il un remède pour les problèmes de Laodicée ?

L'intention de Christ est que la repentance se manifeste dans toute l'Église, en totalité. L'orgueil de la dénomination et sa complaisance sont blâmés par le Vrai Témoin. Donc, le remède proposé est la repentance de la dénomination. Le médicament doit convenir au mal.

Nous ratons la cible si nous supposons que son appel concerne seulement le péché personnel. Il est vrai que nous pouvons individuellement lutter pour la victoire personnelle sur un mauvais caractère, un appétit perverti, l'amour des plaisirs, l'orgueil de la parure, la sensualité ou mille autres défaillances. L'essentiel de l'appel de Dieu dans l'Apocalypse est que, en tant qu'Église et plus particulièrement en tant que dirigeants de l'Église, nous sommes coupables du péché de la dénomination. C'est spécifiquement a) l'orgueil de l'Église (« Tu dis, je suis riche et je me suis enrichi »); b) la satisfaction de soi-même de l'Église (« Tu dis : je n'ai besoin de rien »; c) la tromperie à l'égard de soi de l'Église (« Tu ne sais pas que tu es misérable »); d) dans l'Église entière les vantardises de succès qui ne sont pas validées par Dieu (« Tu es misérable, pauvre, aveugle et nue »).

Les remèdes proposés sont « l'or éprouvé dans le feu », « le vêtement blanc » et le « collyre ». Dans l'esprit des dirigeants de l'Église pénètrera profondément, comme jamais précédemment dans l'histoire, la conviction de notre véritable rôle sur la scène de l'univers. L'amour du Seigneur pour son Église des derniers jours trouve son expression, non pas dans un orgueil satisfait, mais dans son reproche et le châtiment « fidèles et véritables » accompagnés néanmoins de la preuve abondante de sa loyauté.

Nous devons réussir là où les Juifs ont échoué

Avec la repentance de Ninive figurant dans l'histoire sacrée comme exemple, on voit le modèle que le Seigneur attend de voir se reproduire aujourd'hui. « Depuis le plus grand d'entre eux jusqu'au plus petit d'entre eux », la repentance du message à Laodicée doit s'étendre du « haut jusqu'en bas » dans toute l'Église mondiale. À moins que le sacrifice de Christ soit vain, elle se produira.

Quand on comprendra ceci, et que « l'ange » de l'Église acceptera ceci, les méthodes pour son progrès seront efficaces d'une façon spéciale. Le Saint-Esprit, et non pas les techniques modernes de la promotion, aura « amené le message de la repentance à être proclamé et publié ». Comme au temps de Ninive, « le roi et ses nobles » se placeront avec force du côté des exigences de Christ (Jonas 3:5-9). Ce principe donne à chaque membre individuel une importance vitale car la repentance de l'ensemble de l'Église ne critique pas, mais agit efficacement par la foi de Christ. Quoique dans le passé, les appels du Seigneur à la repentance aient été habituellement refusés, nous ne devons pas nous attendre à ce que son appel final échoue aussi. La projection prophétique éclaire quelque chose qui doit arriver à la fin des temps et n'est jamais arrivé précédemment. La longue et triste histoire de millénaires de défaites doit être annulée. Ceci est exigé par la doctrine biblique de la purification du sanctuaire. L'Église du reste doit glorifier le Seigneur et le défendre d'une façon qui n'a jamais encore existé. L'élément clef sera le véritable et pur message de la justification par la foi.

L'Église dénommée Adventiste du Septième Jour est-elle la véritable Église du reste ? Ou son infidélité et son apostasie l'ont-elles privée à jamais de sa désignation par le Seigneur en tant que sa véritable Église du reste ?

Cette question ne peut pas être réglée par la méthode faillible qui consiste à considérer la bonté ou la méchanceté relative de l'Église. Son identité ne dépend pas de notre façon humaine et subjective de juger ses vertus ou ses erreurs. Elle dépend des critères objectifs de la prophétie. Ainsi le test réel de notre foi repose sur la Bible elle-même. Les prophéties de Daniel et de l'Apocalypse indiquent bien l'apparition de l'Église des derniers jours chargée de proclamer l'Évangile éternel dans son cadre définitif. L'histoire de l'apparition de cette Église démontre qu'elle satisfait aux critères, cependant, elle peut avoir failli jusqu'ici à cette tâche.

La solution du problème de son infidélité évidente est la repentance de la dénomination, non pas la désintégration de la dénomination. C'est l'expérience que le Souverain Sacrificateur communique le Jour des Expiations final. La prophétie de Daniel 8:14 déclare qu'elle « aura » lieu d'une manière certaine, et non pas aléatoire. Le temps est venu de croire à la prophétie de tout cœur, afin que nous puissions coopérer avec le Souverain Sacrificateur dans sa tâche. Ainsi, l'Église « se préparera » pour être l'Épouse de Christ. Ne mérite-t-il pas d'obtenir le fruit pratique de son sacrifice ? N'a-t-il pas souffert assez pour qu'enfin son Église lui accorde l'abandon complet qu'une épouse accorde à son époux ? Il y a de sincères membres d'église qui ont douté qu'une telle repentance n’ait jamais lieu. Ils ont besoin de comprendre que leurs doutes gênent la véritable œuvre de Dieu, et incitent les âmes à faire défection pour passer dans les rangs de celui qui est décidé à empêcher que Christ ne soit justifié finalement. Le problème le plus sérieux du Seigneur est dû non aux ennemis du dehors de son œuvre, mais à l'aveuglement et à l'incrédulité de ses soi-disant disciples.

Peut-on penser à une plus grande tragédie à la fin des temps que celle que connaît Christ, déçu de frapper en vain « à la porte », et finalement obligé de s'en aller dans l'humiliation de la défaite ? C'est ce que le diable veut ! Pourquoi cèderions-nous à Satan en manquant à nos engagements ? La description dans l'Apocalypse montre un succès complet. « Les sacrifices agréables à Dieu sont un cœur brisé et contrit, Ô Dieu. » (Psaumes 51:17) En vertu du sacrifice infini au Calvaire, on doit choisir de croire que le message à Laodicée atteindra pleinement son objectif.

Jadis, les Juifs échouèrent. Mais, cela ne signifie pas que nous devions échouer aujourd'hui. « L'ancienne Jérusalem » impénitente deviendra « la Nouvelle Jérusalem » repentante, les deux étant des corps collectifs :

Ce que Dieu s'est proposé de faire pour le monde par Israël, la nation élue, il l'accomplira finalement par son Église sur terre aujourd'hui. Il a « loué sa vigne à d'autres vignerons » à son peuple qui garde son Alliance, et qui, fidèlement, lui procure les fruits en leurs saisons.

Les critiques qui ont abandonné l'espoir ne peuvent pas voir comment l'amour de Dieu pourrait vraiment être loyal avec une Église aussi coupable et égarée. Ils ne comprennent pas la vraie nature de l'amour. Ils supposent que l'amour divin est comme l'amour humain — conditionné par et dépendant de la valeur et de l'excellence de son objet — (on devient amoureux de quelqu'un de beau. On ne comprend pas qu'on puisse devenir amoureux de quelqu'un de laid). Donc les critiques voient l'état affaibli et défectueux de l'Église et s'étonnent de ce que l'amour de Dieu pour elle puisse être permanent. « L'église a échoué », disent-ils, « donc l'amour patient de Dieu doit cesser ».

L'amour divin (agapè) étant libre et indépendant, n'est pas conditionné par la qualité ou la valeur de son objet. Cet amour crée la qualité et la valeur de son objet. C'est cette qualité créatrice de l'amour divin qui garantit le succès du message du témoin fidèle et véritable à l'ange de l'Église de Laodicée.

Qui est l'Église de la Nouvelle Alliance ? Le Seigneur ne lui restera pas fidèle à cause de ses qualités véritables mais parce qu'il doit être un Dieu qui respecte l'Alliance. « Ce n'est pas à cause de ta justice, ni de la droiture de ton cœur que tu entres en possession de leur pays : mais c'est pour que l'Éternel ton Dieu puisse accomplir la parole qu'il a jurée à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. » (Deutéronome 9:5)

Nous n'avons pas le droit d'émettre un jugement sur l'appel de notre Seigneur, ni de délibérer à ce sujet comme si c'était une suggestion humaine faite par une créature. Que cette pensée même disparaisse ! Ne suffit-il pas que le Seigneur appelle à se repentir ? Comment ose-t-on dire « Oui, cette idée me plaît, mais je doute qu'elle réussisse » ou « À mon avis, nous ne sommes pas mauvais au point que nous ayons besoin de la repentance de la dénomination ». Aucun comité, aucune fédération ne peut contredire l'appel de Christ.

Nous lisons que « l'Être infini tient toujours des comptes avec les nations. Alors que sa miséricorde est offerte avec des appels à se repentir, ces comptes restent ouverts, mais quand les chiffres arrivent à un certain montant que Dieu a fixé, le ministère de son courroux arrive. Les comptes sont clos. » Si ceci est vrai, pourquoi ne peut-il pas aussi tenir des comptes avec une Église ?

L'univers céleste nous observe. Il a aussi observé la crucifixion du Prince de la gloire. Il a vu que Dieu nous demande l'humiliation des cœurs, la contrition, l'attendrissement des âmes, en tant que peuple qui s'enorgueillit d'être « l'église du reste ».

Quelle réponse le ciel recevra-t-il en notre génération ?