Jésus-Christ interpelle encore Laodicée

Chapitre 6

Comment Christ a appelé les anciens juifs à la repentance nationale

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Après son expérience de repentance communautaire et son baptême « en faveur de l'humanité », Jésus demanda la même chose à la nation juive : « Dès ce moment, Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » (Matthieu 4:17) Ses disciples aussi « partirent et ils prêchèrent la repentance » (Marc 6:12).

Sa plus grande déception fut le refus de sa nation de lui répondre oui. Il adressa des reproches « aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu'elles ne s'étaient pas repenties » (Matthieu 11:20). La nation fut comparée au stérile « figuier planté dans sa vigne... Voici depuis trois ans, je viens chercher les fruits sur ce figuier, et je n'en trouve aucun » (Luc 13:6-9). Le figuier stérile que Jésus maudit (Marc 11:12-14) devint un symbole ne représentant pas simplement la masse des Juifs non repentants, mais le peuple tout entier, qui en tant que nation rejeta Christ :

La malédiction du figuier était une parabole jouée comme un drame. Cet arbre stérile étalant son feuillage prétentieux, aux yeux de Christ, était un symbole de la nation juive. Le Sauveur désirait rendre claires pour ses disciples la cause et la certitude du jugement d'Israël.

Notre Seigneur a envoyé les douze, puis les soixante-dix, proclamer que le royaume de Dieu était proche et appeler les hommes à se repentir et à croire à l'Évangile. C'était le message apporté à la nation juive après la crucifixion de Christ, mais la nation qui prétendait être le peuple particulier de Dieu rejeta l'Évangile apporté avec la puissance du Saint-Esprit.

Notons comment le péché personnel était devenu le péché national. Il était accompli par les dirigeants de la nation et la soumit à la ruine dans son ensemble :

Quand Christ arriva et présenta à la nation les revendications de Dieu, les prêtres et les anciens nièrent son droit de s'interposer entre eux et le peuple. Ils s'appliquèrent à dresser le peuple contre lui.

Comment la chute nationale suivit l'impénitence nationale

Seule la repentance nationale aurait pu sauver la nation juive de la chute imminente que son péché national appelait sur elle :

Les chefs religieux furent responsables du rejet de Christ, avec les résultats qui suivirent. Le péché d'une nation et la chute d'une nation leur sont dus.

Paul montra que Christ était venu offrir le salut tout d'abord à la nation qui attendait la venue du Messie comme la consommation et la gloire de son existence nationale. Mais cette nation avait rejeté Celui qui lui aurait donné la vie, et elle avait choisi un autre chef dont le règne finirait par la mort. Il s'efforça de faire comprendre à ses auditeurs le fait que la repentance seule pouvait sauver la nation juive de la ruine menaçante.

Le dernier discours public de Jésus fut un appel final à ces chefs à la tête de Jérusalem afin qu'ils se repentent. Leur refus provoqua les lamentations de son cœur brisé. Avec des larmes dans la voix, le Sauveur prédit la ruine nationale imminente. « Toutes ces choses arriveront à cette génération. Ô Jérusalem. » (Matthieu 23:13-37)

Il y a une différence marquée entre la repentance nationale et la repentance personnelle. Certainement Christ fit appel aux individus afin qu'ils se repentent. « Il y aura de la joie au ciel pour un pécheur qui se repent. » (Luc 15:7) Il fit appel aussi à « cette génération méchante », « soit la nation ». « Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas. » (Luc 11:32) Le sort d'une nation, non simplement celui des individus, était concerné.

Comme un éclair isolé par une nuit sombre, cette référence à Ninive illustre l'idée de Jésus. La repentance nationale est si rare que peu de gens croient qu'elle peut avoir lieu. Jésus utilisa l'histoire de Ninive comme un exemple facile pour montrer que ce qu'il demandait était en fait possible. Si une nation païenne peut se repentir, il dit en effet, que sûrement la nation qui prétend être le peuple choisi de Dieu, peut faire la même chose !

Comme Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même le Fils de l'homme le sera aussi pour cette génération... « Les hommes de Ninive se lèveront au jour du jugement, avec cette génération, et la condamneront : car ils se repentirent à la prédication de Jonas; il y a ici plus grand que Jonas. » (Luc 11:30, 32)

Le « comment » de la repentance de la Ninive païenne

Si une image vaut mille mots, la repentance de Ninive est une illustration bien au point de la réponse nationale à l'appel de Dieu. Une nation s'est repentie, non simplement un groupe d'individus dispersés. Il nous est plus facile de croire que le « grand poisson » avala Jonas vivant que de comprendre comment un gouvernement et une nation se sont vraiment repentis quand on leur prêcha la parole de Dieu. « Les gens de Ninive crurent à Dieu, ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu'aux plus petits. » (Jonas 3:5) Il n'y a pas de raison de douter de cette histoire sacrée.

Cette repentance débuta avec « le plus grand d'entre eux et s'étendit vers le bas d'après l'ordre habituel en histoire jusqu'aux « plus petits ». « La chose parvint au roi de Ninive; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un sac, et s'assit sur la cendre. Et il fit faire dans Ninive cette publication, par ordre du roi et de ses grands. » (Jonas 3:6, 7) Il est vrai que cet appel à se repentir ne débuta pas au palais royal.

Mais notons que le gouvernement de Ninive soutint cet appel de tout cœur. La « ville » se repentit, du haut jusqu'en bas. Fantastique ! La repentance fut « proclamée et publiée » nationalement et reçue individuellement. L'avertissement divin avait proclamé une chute générale de Ninive en tant que cité; la repentance du peuple était communautaire — une repentance nationale.

L'avis de Jésus était que si ceci arriva une fois dans l'histoire, pourquoi ceci ne pourrait-il pas se produire aussi chez les Juifs ? Pourquoi les Juifs n'auraient-ils pas pu faire aussi bien que les païens ? Leur repentance nationale aurait été pratique et facile à accomplir. Caïphe aurait pu la diriger comme le roi de Ninive. Tout ce qu'il lui fallait, c'était d'accepter le principe de la croix, comme Jésus l'enseigna.

Comment Caïphe aurait pu conduire Israël à la repentance

Même si sincèrement Caïphe n'avait pas su comment se mettre en rapport avec Jésus au début du ministère du Sauveur, il aurait pu au moins, au moment du procès de Jésus, prendre une ferme position pour la justice. Un simple discours tel que celui-ci aux membres du Sanhédrin était tout ce qu'il fallait faire : « Durant un certain temps, je n'ai pas compris l'œuvre de Jésus. Mes frères, vous avez partagé mon incompréhension. Quelque chose s'est passé parmi nous, qui nous a échappé. Mais j'ai étudié les Écritures dernièrement. J'ai vu que sous son humble apparence, Jésus de Nazareth est en fait le vrai Messie. Il accomplit les détails prophétiques. Et maintenant, frères, je reconnais humblement qu'il est le Messie, et aussitôt je descends de ma haute position, et je serai le premier à lui laisser la place du véritable Souverain Sacrificateur. »

Un mouvement de surprise aurait couru dans la salle du Sanhédrin si Caïphe avait dit ces mots, mais il serait aujourd'hui honoré dans le monde entier comme le plus noble chef du peuple de Dieu de toute l'histoire. Il aurait fait ce que Moïse aurait aimé faire. Les Juifs, beaucoup d'entre eux, auraient sans doute suivi sa conduite. Nous avons déjà vu comment les chefs religieux les ont soumis à la faute nationale. Il s'ensuit que ces mêmes chefs auraient pu aussi les faire entrer dans la repentance nationale. Christ aurait pu être offert d'une autre façon que par le meurtre. Son propre peuple, et Jérusalem pourrait aujourd'hui être « la joie de toute la terre », plutôt que le lieu du tourment le plus douloureux.

S'il arrivait que l'Église « du reste » aujourd'hui ou plus tard, choisisse finalement de suivre l'ancien Israël dans l'impénitence, Christ souffrirait, de ce fait, l'humiliation la plus effrayante qu'il ait jamais eue à souffrir. Il serait crucifié à nouveau, blessé à nouveau « dans la maison de ses amis » (Zacharie 13:6). L'indignité finale de l'humanité serait à ajouter à son sacrifice.

Mais il doit y avoir une bonne nouvelle dans la Parole de Dieu. La nature du sacrifice de Christ sur la croix en relation avec le Jour antitypique des Expiations nous assure que l'Église, finalement, maîtrisera ce problème tragique. L'Église est sa possession, à laquelle il attache du prix, qu'« il a achetée avec son propre sang » (Actes 20:28). On ne doit pas finalement le priver de son salaire par la fraude.

Pour une fois dans l'histoire, l'histoire du peuple de Dieu ne se répètera pas. Il défendra pleinement Christ. Un prix infini ayant été payé pour Sa rédemption, à la fin, on verra qu'il en vaut bien la peine. Un sacrifice infini rachètera pleinement et guérira une quantité infinie de péché humain.

Bien qu'il ait été « plus grand » que Jonas, et « Salomon » Christ n'apparut pas avec les vêtements glorieux et la pompe de Salomon. « Il ne fera pas entendre sa voix dans les rues » comme Jonas (Matthieu 12:41; Ésaïe 42:2). Mais les chefs juifs avaient assez de preuves que Jésus était le véritable Messie. Cette preuve suprême était inhérente à la qualité de son appel solennel à la repentance. Aucun autre « signe » ne devait être donné à cette « génération méchante et adultère ». La condamnation effrayante d'Israël était juste, car il refusait de recevoir le dernier appel du ciel à la repentance. La preuve la plus sûre de l'œuvre du véritable Saint-Esprit aujourd'hui doit consister dans la qualité de l'appel solennel du Témoin Véritable pour que nous nous repentions.

La moisson des Juifs repentants

Il reste aujourd'hui un espoir lumineux pour ceux qui sont littéralement les descendants de l'ancien Israël :

L'endurcissement s'est produit, en Israël, jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé... car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel... par la miséricorde qui vous a été faite, ils peuvent aussi obtenir miséricorde. (Romains 11:25, 29-30)

Il faut remarquer qu'une Église chrétienne repentante est la clef de l'accomplissement de cette prophétie ! Dans les jours à venir, nous verrons certains changements surprenants parmi les Juifs repentants :

Quand cet Évangile sera présenté dans sa totalité aux Juifs, beaucoup accepteront Christ comme le Messie. Durant la proclamation finale de l'Évangile, où une œuvre spéciale doit être accomplie pour des catégories de personnes négligées jusque-là, Dieu attend que ses messagers manifestent un intérêt particulier pour les Juifs qui se trouvent dans toutes les parties du monde. Ceci sera pour beaucoup de Juifs comme l'aube d'une nouvelle création, la résurrection de l'âme. Ils reconnaîtront Christ comme le Sauveur du monde. Beaucoup recevront par la foi, Christ comme Rédempteur...

Le Dieu d'Israël amènera ceci à se réaliser de nos jours. Son bras n'est pas impuissant pour sauver. Quand ses serviteurs œuvreront avec foi pour ceux qui ont été longtemps négligés et méprisés, son salut sera révélé.

Comment pouvons-nous appeler les Juifs à une telle repentance si nous ne connaissons pas nous-mêmes cette expérience ? Le grand cœur plein de pitié de Dieu est touché en faveur de ces gens qui souffrent et une grande bénédiction les attendra quand nous serons préparés à être les instruments qui l'apporteront :

Malgré l'épouvantable condamnation prononcée contre les Juifs en tant que nation au moment où ils rejetèrent Jésus de Nazareth, il y eu de siècle en siècle beaucoup de Juifs et de Juives nobles et craignant Dieu qui ont souffert en silence. Dieu a consolé leur cœur dans l'affliction et a vu avec pitié leur terrible situation. Il a entendu les prières angoissées de ceux qui l'ont recherché de tout leur cœur pour bien comprendre sa parole.

Le cœur bat un peu plus vite en lisant ces mots. Ils sont lourds d'espoir et d'émerveillement. Quelle joie ce sera d'assister à l'accomplissement des brillantes visions de notre bien-aimé Paul, concernant le futur rétablissement du véritable Israël ! Des millions de Chrétiens considèrent l'Israël littéral en Palestine comme étant cet accomplissement. Cependant, la servante du Seigneur, en harmonie avec le concept de la justification par la foi, idée propre à Paul, vit d'avance ce véritable accomplissement dans la repentance des Juifs. Cela pourrait-il arriver de notre temps ? Oui, si nous le voulons réellement. Les Juifs seront nos élèves, pour apprendre, grâce à nous, ce qu'ils n'ont pas appris il y a deux mille ans — comment se repentir.