Jésus-Christ interpelle encore Laodicée

Chapitre 3

Qu'y a-t-il de spécial au sujet d'une repentance du jour des expiations ?

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Nous devons comprendre pourquoi il doit y avoir un jour de réconciliation céleste et spécial. Il implique une expérience particulière du peuple de Dieu sur terre, mais ceci ne signifie pas que Dieu a arbitrairement privé de cette bénédiction unique les générations antérieures. Il ne serait pas juste de sa part d'accorder à la dernière génération quelque chose qu'il a délibérément refusé aux autres dans le passé.

Les générations précédentes n'ont simplement pas mis à profit la grâce complète que Dieu a toujours voulu accorder. Le long retard de milliers d'années n'a pas été nécessaire à cause de la mauvaise volonté de Dieu de donner, mais à cause du manque d'empressement de l'homme pour recevoir. La parole prophétique : « Jusqu'à deux mille trois cents jours et le sanctuaire sera purifié » (Daniel 8:14) est une prédiction que durant les derniers temps de l'histoire, le peuple de Dieu manifestera une foi d'une grande maturité qui rendra possible sa pleine réception de la grâce du ciel. La prophétie de Daniel comprend le développement spirituel de ce peuple « à la mesure de la stature de la plénitude de Christ (Éphésiens 4:13) et non pas un progrès de la part de Dieu.

Dieu n'a privé Adam de rien de ce qui aurait pu l'écarter de la compagnie des cent quarante-quatre mille. Sa propre immaturité spirituelle fut ce qui l'empêcha de s'approprier toute la grâce qu'un Dieu infini aurait accordée même alors. Le sanctuaire céleste aurait pu être purifié dans les temps anciens si le développement historique de l'humanité l'avait rendu possible. Les richesses infinies de Dieu ne peuvent pas être limitées; l'insuffisance a été de notre côté. Une génération finale recevra le don de la repentance, une metanoia, une perception postérieure des faits qui verra l'histoire du passé à la lumière de la repentance. Alors on pourra dire : « Les noces de l'Agneau sont consommées car son épouse s'est préparée ».

L'appel de Jésus à se repentir s'adresse à toutes les générations, car « toutes ont péché ». « La connaissance du péché » provient de « la loi » (Romains 3:23, 20). Grâce à l'œuvre du Saint-Esprit, cette connaissance salutaire de notre culpabilité est communiquée à « tout homme ». C'est une « lumière » qui ne néglige personne (Jean 1:9).

Le double crime d'adultère et de meurtre du roi David montre comment le Saint-Esprit crée la conviction du péché. Après avoir séduit Bethsabée, il fit mourir son mari Uriah. Que le Saint-Esprit l'abandonne aurait été la plus cruelle punition possible. Mais Dieu l'aimait toujours. Le Saint-Esprit le piqua au vif et sa conviction fut vive. « Jour et nuit ta main pesait fort sur moi », dit David. Le Seigneur « brisa » ses « os » d'une façon imagée (Psaumes 32:4, 5). Puis David ajoute : « Je t'ai avoué mon péché et je ne t'ai pas caché mon iniquité. J'ai dit, je confesserai au Seigneur mes transgressions; Tu as pardonné l'iniquité de mon péché. » Il supplia : « Ne me rejette pas hors de ta présence et ne me retire pas ton Saint-Esprit. » (Psaumes 51:8, 11) C'était une repentance sincère.

Quelqu'un peut ne jamais avoir entendu le nom de Christ, mais avoir le sentiment dans son cœur qu'il a « péché et qu'il est privé de la gloire de Dieu » (Romains 3:23). Il y a une prise de conscience, même vague d'une parfaite règle dans la loi divine et en Christ. Le Saint-Esprit fait pénétrer dans les cœurs humains la conviction du « péché et de la justice » (Jean 16:8-10).

La culpabilité, comme la douleur, est un signal que quelque chose ne va pas

Le Seigneur lui-même qui « a tant aimé le monde » qu'il a donné son Fils Unique (engendré), a préparé la voie pour son Évangile. Il a donné à l'humanité cette capacité d'éprouver la douleur personnelle due à la conviction du péché. C'est une preuve claire de son amour ! Le légalisme ou un « évangile » perverti court-circuite cette œuvre du Saint-Esprit dans les cœurs humains, et en conséquence des millions de gens sont incapables de faire l'expérience de la repentance qui seule peut guérir la blessure qui gît profondément en eux. Mais la Bible prédit une époque où l'Évangile retrouvera sa pureté primitive et où la terre sera « éclairée » de sa gloire (Apocalypse 18:1-4). Ce sera comme la réparation d'une connection électrique rompue. Le circuit sera complet — la conviction du péché créée par le Saint-Esprit sera parfaite grâce au pur Évangile et le courant du pardon du ciel circulera dans toute âme repentante.

Une blessure du corps fait que des messages douloureux sont transmis au cerveau. Alors qu'un médicament qui supprime la douleur peut superficiellement soulager le malaise, il ne procure pas la guérison. Une maladie grave ou la mort peuvent succéder à une suppression artificielle des symptômes. Et c'est ce qui arrive quand le pécheur rejette la douleur de la miséricordieuse conviction de péché créée par le Saint-Esprit. La douleur du corps est une bénédiction, car elle pousse à rechercher la guérison. Les lépreux d'Afrique, dont la sensation de douleur est anesthésiée, perdent réellement des doigts la nuit, mordus par les rats, car ils ne peuvent pas sentir la douleur. Combien plus encore est-il fou et fatal de lutter contre la conviction douloureuse du péché que crée le Saint-Esprit. La repentance est la seule réponse convenable pour la guérison.

Le pécheur reconnaissant dit ceci : « Merci, Seigneur, de m'aimer tellement que tu me convaincs de mon péché. Je confesse la vérité entière. Tu as fourni un substitut qui porte la punition à ma place et je suis poussé par son amour à me séparer du péché qui l'a crucifié ». Tel fut le miracle qui se produisit dans le cœur de David quand il pria : « J'avouerai mon iniquité, je serai dans la crainte à cause de mon péché. » (Psaumes 38:18)

Une telle repentance n'est pas que la douleur due au péché et à ses résultats, mais une véritable horreur du péché. Elle produit un réel éloignement de celui-ci. La loi ne peut jamais faire ceci pour personne; le miracle est opéré par la grâce. « La loi produit la colère », inspirant seulement la terreur du jugement, mais la grâce crée une repentance qui fait disparaître « les choses anciennes », « voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (Romains 4:15; 2 Corinthiens 5:17). Le péché qu'on aimait autrefois, on le hait maintenant, et la justice que l'on haïssait auparavant, on l'aime maintenant. « La bonté de Dieu te conduit à la repentance. » (Romains 2:4)

Voici pourquoi la repentance contient la véritable « rémission des péchés », c'est-à-dire le fait de les faire disparaître (Luc 24:47). Le mot « pardon » dans le Nouveau Testament signifie séparation du péché, délivrance de son pouvoir. Ainsi, la vraie repentance rend réellement impossible pour un croyant en Christ de continuer à vivre dans le péché. L'amour de Christ fournit la grandiose motivation pour un changement de vie (2 Corinthiens 5:15). On trouve une sorte de joie dans cette expérience :

La tristesse qui est utilisée par Dieu produit un changement de cœur qui conduit au salut et dont on ne se repent jamais. Mais la tristesse qui est simplement humaine cause la mort. Voyez ce que Dieu a fait de votre tristesse; quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous... Une telle indignation, une telle crainte, un tel désir ardent, un tel dévouement (2 Corinthiens 7:10, 11).

Pierre offre un autre exemple de vraie repentance. On peut s'identifier à lui, car il échoua misérablement, cependant il trouva le don précieux de la repentance que Judas refusa. Après avoir honteusement renié son Seigneur, en jurant, Pierre « sortit et pleura amèrement » (Marc 14:7; Luc 22:62). Sa repentance ne cessa jamais, car il y eut toujours, après cela une larme qui brillait dans ses yeux quand il pensait à son péché comparé à la bonté du Seigneur pour lui. Mais c'étaient des larmes de bonheur. La tempête de la contrition précède toujours un arc-en-ciel glorifié par le soleil du pardon divin. Et même des savants de la médecine commencent à reconnaître que la thérapie salutaire des larmes de contrition peut guérir les hommes et les femmes. Nous détruisons notre santé et abrégeons notre vie quand nous combattons ou étouffons la tendresse et l'influence touchante de l'Esprit de Dieu faisant appel à notre cœur endurci.

Un bonheur solide

Loin d'être une expérience négative, une telle repentance est le fondement de toute vraie joie. Comme tout crédit doit avoir un débit correspondant pour équilibrer les comptes, ainsi les sourires et le bonheur, pour avoir un sens, doivent être fondés sur les larmes de cet autre qui a porté « le châtiment en vue de notre paix » et avec les « meurtrissures duquel nous sommes guéris » (Ésaïe 53:5). La repentance, ce n'est pas que nos larmes et notre douleur équilibrent les comptes des livres de vie; c'est que nous appréciions ce qu'il a coûté à Christ de porter nos douleurs et nos afflictions (Verset 4).

Plus nous nous approchons de Jésus, plus clairement nous discernons la pureté de son caractère et plus nettement nous verrons l'iniquité excessive du péché, et moins nous aurons envie de nous vanter. Il y aura un effort continuel de l'âme pour atteindre Dieu, une continuelle, fervente et déchirante confession du péché, et une humiliation du cœur devant lui.

À chaque pas en avant dans l'expérience chrétienne notre repentance s'approfondira. C'est à ceux à qui le Seigneur a pardonné, à ceux qu'il reconnaît comme étant son peuple qu'il dit : « Alors vous vous rappellerez votre conduite qui était mauvaise et de vos actions qui n'étaient pas bonnes, et, vous vous prendrez même en dégoût. » (Ézéchiel 36:31)

Il est au-delà de nos possibilités d'inventer ou de créer une repentance comme celle-ci. Elle doit se réaliser comme un don venu d'en haut. Dieu a exalté Christ « en vue d'accorder la repentance à Israël » (Actes 5:31). Et aux Gentils aussi il « a accordé la repentance en vue de la vie » (Actes 11:18). Est-il moins généreux avec nous aujourd'hui ? La possibilité de réaliser un tel changement d'esprit et de cœur est un trésor inestimable qui vaut plus que tous les millions du monde. La volonté même de se repentir est un don de Dieu, car sans elle nous sommes « morts dans nos transgressions et nos péchés » (Éphésiens 2:1).

Une telle expérience semble presque impossible durant les dernières décennies du vingtième siècle. Une Église corrompue peut-elle recevoir cette expérience de la repentance ?

Qu'est-ce qui rend la repentance possible ?

La Bible relie ensemble « la repentance à l'égard de Dieu et la foi à l'égard de notre Seigneur Jésus-Christ » (Actes 20:21). La repentance n'est pas un calcul froid d'options et de leurs conséquences. Ce n'est pas un choix égoïste pour rechercher une récompense éternelle ou pour fuir les souffrances de l'enfer. C'est une expérience du cœur qui est due au fait que l'on attache un grand prix au sacrifice de Christ. Elle ne peut pas s'imposer par la crainte ni la terreur, ni même par l'espérance de l'immortalité. Seule « la bonté de Dieu te conduit à la repentance ».

La source suprême d'où ce don superbe découle est la vérité du sacrifice de Christ sur la croix. Comme la foi est l'appréciation du cœur de l'amour de Dieu révélé à la croix, de même la repentance devient l'exercice approprié de la foi dont l'âme du croyant fait l'expérience. Nous avançons là où la foi conduit la marche telle qu'elle est illuminée par la croix — nous suivons en nous agenouillant dans la prière. L'appel de Pierre à « se repentir et que chacun de vous soit baptisé » fit suite au sermon sur la croix le plus convainquant qui ait jamais été prêché (Actes 2:16-38). La réponse phénoménale à la Pentecôte fut l'accomplissement de la promesse de Jésus. « Moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12:32).

Pourquoi ne voyons-nous pas davantage dans ce don précieux ? L’homme moderne est-il trop corrompu pour l'accueillir ? Non, la nature humaine n'est pas en dehors de la rédemption, même en ces derniers jours. La véritable repentance suivie « d'œuvres dignes de la repentance » est rare seulement parce que cette véritable prédication de la croix est rare (Actes 26:20; 2 Corinthiens 5:14). Elle n'est pas démodée. Son essence est puissamment exprimée par les paroles mémorables d'Isaac Watts :

Quand je contemple la croix merveilleuse
Sur laquelle le Prince de Gloire mourut,
Je considère mes plus grandes richesses comme une perte
Et le mépris engloutit mon orgueil.
Des millions de gens se sont repentis personnellement depuis la Pentecôte. Dans le passé, des pécheurs croyants ont individuellement reçu ce don. Endormis dans la poussière de la terre, ils attendent tous la « première résurrection ». Leur repentance a été une phase de la repentance.

Cependant, il doit y avoir une deuxième venue de Christ sinon cette si importante résurrection ne pourra jamais avoir lieu. Jusqu'à ce moment, tous ces saints morts sont des prisonniers sans espoir. En outre, sans une préparation pour sa venue chez son peuple vivant, Jésus ne peut pas venir. Donc, jusqu'à ce qu'il vienne, ces saints endormis de tous les temps, qui se sont repentis personnellement, sont condamnés à rester dans la poussière du tombeau. Cela signifie qu'il doit y avoir une repentance spéciale du peuple « du reste », une clef pour ouvrir ce blocage des évènements des derniers jours. C'est la préparation du cœur d'un peuple qui doit être transmué sans passer par la mort. Ceci est unique dans toute l'histoire, et c'est la raison de l'existence de l'Église Adventiste du Septième Jour. Sinon, nous avons été trompés pendant plus d'un siècle.

Qu'y a-t-il de différent dans la repentance de Laodicée ?

Laodicée n'est pas d'une façon innée pire que les six autres Églises. Mais elle vit dans les derniers jours, à l'époque de la purification du sanctuaire céleste. Cette phase toute nouvelle du ministère du Jour des expiations de notre grand Souverain Sacrificateur exige une sorte de réponse toute nouvelle de notre part. Ceci devient une autre phase de la repentance.

Laodicée est très en retard par rapport à l'époque où elle vit. Aux yeux de Christ, sa condition spirituelle est devenue un anachronisme. Elle est « malheureuse, misérable et pauvre » à une époque où elle devrait jouir d'une richesse spirituelle sans précédent. Si, accoutumés à la technique d'aujourd'hui, nous devions soudain revenir au mode de vie d'un roi du Moyen-Âge, on s'apitoierait sur notre condition « malheureuse... et pauvre », car toutes les commodités modernes nous manqueraient (électricité, auto, téléphone, télévision, soins médicaux bien informés). Presqu'aucun lecteur de ce livre ne désirerait revenir à un genre de vie aussi primitif, même dans un palais médiéval avec des vases de nuit, des crachoirs, et le risque de la peste.

Jésus dit que Laodicée est « malheureuse » car la richesse spirituelle du passé devient une « misérable » pauvreté à une époque où la vraie richesse spirituelle est possible plus qu'à aucune autre époque précédente. Alors que Christ accomplit son « expiation finale » dans le Lieu Très Saint du Sanctuaire Céleste, pouvons-nous continuer à vivre comme s'il était encore dans le Lieu Saint ? Le hiatus entre les occasions uniques de Laodicée et son véritable état s'est tellement élargi que sa situation pathétique est devenue le problème le plus difficile que le Seigneur ait jamais eu à traiter.

Si sa situation est unique, sûrement la repentance que Christ exige d'elle doit aussi être unique. La repentance dont Laodicée a besoin conviendra au potentiel glorieux du Jour des Expiations céleste parce que le message à Laodicée est conforme à cette purification du sanctuaire. Nous devons découvrir ce que cela signifie en terme pratiques et compréhensibles.

La repentance et la purification du Sanctuaire

L'effacement des péchés a lieu aux « temps de rafraîchissement », c'est-à-dire, la purification du sanctuaire (Actes 3:19). Le service « quotidien » comprenait le pardon des péchés, mais le service « annuel » va plus loin.

Ce ministère de l'effacement des péchés du Jour des Expiations ne peut avoir lieu qu'à la fin des temps, après la conclusion des deux mille trois cents ans. En ces derniers jours il y a quelque chose que Laodicée « ne connaît pas », un certain degré plus profond de culpabilité qui n'a jamais été discerné. C'est ici que cette repentance plus profonde est nécessaire.

Il ne suffira pas que nous disions : « Laissons les calculatrices célestes faire le travail — nos péchés seront effacés quand le moment sera venu sans que nous le sachions ». Il n'existe pas d'effacement automatique des péchés par ordinateur ayant lieu sans notre repentir individuellement et intelligemment, et non les ordinateurs célestes.

Un peu de réflexion fera comprendre qu'aucun péché ne peut être « effacé » à moins que nous le constations et le confessions sciemment. Notre plus profond degré de péché et culpabilité doit être saisi pour que le ministère achevé de notre Sauveur en notre faveur soit apprécié à sa juste valeur. Rien moins que cela ne peut être une repentance suffisante à une époque telle que la nôtre. Cette expérience est rattachée au Jour des Expiations.

Ainsi se présente devant Laodicée une expérience de repentance qui est unique dans l'histoire du monde. Tous les évènements sont bloqués sans cette expérience de repentance. L'avion où nous voyageons porte la précieuse cargaison du message de la « Bonne Nouvelle » du Grand Cri pour éclairer la terre. Mais il trace des cercles dans son itinéraire qui tiennent notre monde en suspens. Il n'existe plus de temps maintenant pour un autre retard, même pas pour attendre la persécution, car alors il pourra être trop tard. Le principe d'une couche plus profonde de culpabilité au-dessous de la surface apparaît clairement dans bien des déclarations inspirées. En voici quelques-unes :

« L'œuvre de restauration ne pourra jamais être complète à moins que les racines du mal ne soient atteintes. À plusieurs reprises les rejetons ont été coupés alors que la racine d'amertume a été laissée et s'est développée, souillant beaucoup d'âmes; mais le fond même du mal caché doit être atteint, le sens moral doit être jugé et à nouveau jugé, à la lumière de la présence divine. »

« Le message à Laodicée doit être proclamé avec puissance, car maintenant il est spécialement applicable... Ne pas voir notre propre difformité c'est ne pas voir la beauté du caractère de Christ. Quand nous serons totalement éveillés pour voir notre propre iniquité, nous attacherons du prix à Christ... Ne pas voir le contraste marqué entre Christ et nous-mêmes, c'est ne pas nous connaître nous-mêmes. Celui qui n'a pas horreur de lui-même ne peut comprendre la signification de la rédemption... Il y en a beaucoup qui ne se voient pas à la lumière de la loi de Dieu. Ils ne haïssent pas l'égoïsme donc, ils sont égoïstes. »

« Le message à l'Église de Laodicée révèle la condition de notre peuple... Les pasteurs et les membres sont en danger de permettre au moi d'occuper le trône. S'ils voyaient leur caractère déformé et défectueux comme il est exactement réfléchi dans le miroir de la Parole de Dieu, ils seraient tellement alarmés qu'ils tomberaient la face contre terre devant Dieu, dans la contrition et arracheraient les haillons de leur justice personnelle. »

« Le Saint-Esprit révèlera des fautes et des défauts de caractère qui auraient dû être discernés et corrigés... Le temps est proche où la vie intérieure sera pleinement révélée. Tous verront, comme dans un miroir, le fonctionnement des ressorts cachés de la motivation. Le Seigneur voudrait que vous examiniez maintenant votre propre vie et que vous voyiez comment se présente le rapport de celle-ci devant lui. »

« Si nous avons des défauts de caractère et que nous ne les connaissons pas, le Seigneur nous soumettra à une discipline qui nous fera connaître ces défauts pour que nous puissions les vaincre... Les circonstances de votre vie ont servi à attirer votre attention sur les nouveaux défauts de votre caractère, mais rien n'est révélé qui n'était déjà en vous. »

Il n'y a rien de négatif dans ces citations. Si quelqu'un avait un cancer fatal, il accueillerait comme une bonne nouvelle précieuse l'annonce du chirurgien que la chirurgie peut retrancher les tissus cancéreux.

Le plus grand péché de tous les temps

Qu'est-ce qui a provoqué la chute de l'ancien Israël ? Il a refusé d'accepté le message de son Messie qui lui montrait un niveau de culpabilité plus profond qu'il ne l'avait compris précédemment. Les Juifs de l'époque de Christ n’étaient pas par nature plus méchants que n'importe quelle autre génération; ce fut simplement leur fait de manifester totalement la même inimitié à l'égard de Dieu que tous les fils et filles déchus d'Adam ont toujours éprouvée par nature. Le divin Fils de Dieu vint à eux chargé d'une mission de miséricorde. Comme c'est le cas pour tout « esprit charnel qui est inimitié contre Dieu » (Romains 8:7), ils ont tout simplement démontré ce fait d'une façon visible par le meurtre de leur Visiteur divin. Ceux qui ont crucifié le Sauveur tendent un miroir où nous pouvons nous voir nous-même.

Horace Bonar appris ceci dans un rêve où il semblait assister à la crucifixion. Frénétiquement angoissé, comme dans un cauchemar, il essayait de faire des remontrances aux soldats cruels qui enfonçaient de grands clous dans les mains et les pieds de Christ. Il posa sa main sur l'épaule de l'un d'entre eux pour le supplier d'arrêter. Quand le meurtrier se retourna pour le regarder, Bonar reconnut son propre visage.

La repentance de Laodicée atteindra les racines les plus profondes de cette naturelle « inimitié contre Dieu ». Cette phase plus profonde de repentance est le repentir des péchés que nous pouvons ne pas avoir personnellement commis mais que nous aurions commis si nous en avions eu l'occasion. La racine de tout péché, son dénominateur commun, est la crucifixion de Christ. Une repentance de ce péché est juste car les livres du ciel enregistrent ce péché en face de nos noms :

La prière de Christ pour ses ennemis embrassa le monde entier. Elle inclut tous les pécheurs qui avaient vécu ou vivraient... Sur tous repose la faute de crucifier le Fils de Dieu.

La loi de Dieu atteint les sentiments et les motivations, aussi bien que les actes extérieurs. Elle révèle les secrets du cœur, mettant en lumière les choses enfouies dans l'obscurité. Dieu connaît toute pensée, tout dessein, tout plan, toute motivation. Les livres du ciel enregistrent les péchés qui auraient été commis si l'occasion avait existé.

L'occasion s'est présentée pour d'autres sous la forme de tentations attrayantes, trop fortes, dans des circonstances que nous pouvons ne pas avoir rencontrées. Aucun de nous ne peut supporter la pleine connaissance de ce que nous ferions sous une pression suffisante — le terrorisme par exemple. (L'application de la loi sur la « marque de la bête » fournira l'ultime « occasion ». Mais notre péché potentiel est déjà enregistré dans « les livres du ciel ».

Un juif survivant de l'holocauste d'un camp de concentration découvrit cette vérité d'une façon inhabituelle. Yehel Dinur entrait dans le tribunal de Nuremberg en 1961, prêt à témoigner contre le boucher nazi Adolf Eichmann. Mais quand il vit Eichmann dans sa condition d'humiliation, Dinur soudain se mit à pleurer, puis tomba par terre. Ce ne fut ni la haine, ni la peur qui le terrassa. Il comprit soudain qu'Eichmann n'était pas le surhomme que les détenus avaient craint, c'était un homme ordinaire. Dinur dit : « J'avais peur pour moi. Je vis que je suis capable de faire ceci. Je suis... exactement comme lui ! » On raconta l'histoire à la télévision. On la résuma ainsi : « Eichmann habite en chacun de nous. »

Seule l'action complète du Saint-Esprit peut créer en nous la pleine conviction de la réalité du péché; mais dans ces derniers jours où les péchés doivent être « effacés » aussi bien que pardonnés, ceci est son œuvre bénie. Aucun virus ni bactérie cachés de péché ne peut être transporté dans le royaume éternel de Dieu.

L'appel à la repentance de Laodicée est l'essence du message de la justice de Christ. Quels que soient les péchés dont d'autres personnes sont coupables, évidemment elles ont eu « l'occasion » de les commettre; de façon ou d'autres, les tentations étaient trop fortes pour elles. La connaissance plus profonde que le Saint-Esprit nous apporte est que, par nature, nous ne sommes pas meilleurs que les autres. La justice de Christ nous est imputée à 100%; nous n'avons pas même 1% qui soit nôtre par nature. Quand la Bible dit que « tous ont péché », elle veut dire, comme la Nouvelle Bible Anglaise le traduit « tous ont péché pareillement » (Romains 3:23). Creuser profondément pour sortir les racines — telle est maintenant « la vérité présente ».

Il n'y a pas de moyen d'apprécier les hauteurs de la justice glorieuse de Christ avant que nous n'acceptions de reconnaître les profondeurs de notre propre iniquité. Pour cette raison, voir notre propre potentiel de péché est une bonne nouvelle au-delà de toute expression !

Ô croix, je prends ton ombre pour mon refuge permanent
Je ne demande pas d'autre lumière que la lumière de sa face
Me contentant de laisser passer le monde, de ne connaître ni gain ni perte
Mon moi pécheur est ma seule honte, toute ma gloire c'est la croix.
(Élisabeth Cléphane)
Une confession du péché qui gratte seulement la surface, ne peut produire seulement qu'un vernis de pardon ou un pardon superficiel. Et cela, naturellement produit la tiédeur spirituelle.

Quels sont les aspects pratiques de cette ultime révélation de notre véritable culpabilité et de la grâce plus abondante de Dieu pour la purifier ? Notre recherche doit continuer.