Jésus-Christ interpelle encore Laodicée

Chapitre 2

Christ est-il bien accueilli à Laodicée ?

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Le péché des hommes a culminé dans le meurtre du Fils de Dieu. Ceux qui le crucifièrent la première fois ont été pardonnés, car Jésus pria pour eux. « Ils ne savent pas ce qu'ils font. » (Luc 23:34)

Bien que sincères, pourrions-nous répéter leur péché, ne sachant pas non plus ce que nous faisons ? Il y en a qui « crucifient pour leur part le Fils de Dieu, à nouveau, et l'exposent à l'ignominie » (Hébreux 6:6). Le péché de Laodicée a-t-il un rapport avec ceci ? Quelle est la profondeur du péché pour lequel « l'ange de l'Église de Laodicée » doit se repentir ?

Laodicée a quelque chose en commun avec l'ancien Israël — l'ignorance de son état véritable. Le Seigneur dit : « Tu ... ne sais pas », comme quand il pria pour Israël, « Ils ne savent pas ». Cela signifie que l'Église du reste ignore pathétiquement son rôle véritable quand elle apparaît sur la scène de l'univers. « Tu es ... nue » murmure Christ pour nous avertir (Apocalypse 3:17). Ceci pourrait-il être plus grave que nous ne l'avons pensé, plus qu'une simple naïveté honteuse ? Ceci pourrait-il provenir d'un grave éloignement par rapport à Dieu lui-même, quelque chose qui nous apparente aux anciens Juifs.

L'état de nudité apparaît encore dans la parabole de l'habit de noces. L'invité qui se trompe pensait que le vêtement était facultatif; non seulement il était stupide, mais il manquait de respect pour l'hôte. Une aversion plus profonde que sa compréhension consciente empoisonnait ses sentiments envers son hôte (Matthieu 22:11-13). « L'expiation finale » doit apporter la solution concernant cette aversion — un très sérieux problème.

« L'affection de la chair est inimitié contre Dieu » dit Paul; et l'inimitié culminera toujours dans le meurtre si elle suit son cours, car « quiconque haït son frère est un meurtrier » dit Jean (Romains 8:7; 1 Jean 3:15). Les Adventistes du Septième Jour étant des amis de Jésus, ils ne le crucifieraient pas consciemment à nouveau. Mais le fait d'être ses amis ne garantit pas nécessairement que nous le traiterions bien, car nous lisons qu'il a été une fois « meurtri dans la maison de ses amis » (Zacharie 13:6). Mais a-t-il été blessé plus d'une fois ?

Beaucoup de déclarations de la messagère du Seigneur disent que la même inimitié à l'égard de Christ qui caractérisa les anciens Juifs a été manifestée dans l'histoire adventiste du septième jour. De plus, cet auteur inspiré dit que cet esprit semblable à celui des Juifs est à la racine de notre problème spirituel de base depuis plus d'un siècle.

Il est facile de supposer que Laodicée, qui est tiède, n'est pas très mauvaise, ni très bonne. Son péché doit être bénin. Nous avons souvent agi et parlé comme si le ciel était tout à fait fier de nous. Pourrait-il être réellement vrai que Christ est crucifié de nouveau pour Laodicée ?

Notre connaissance spirituelle n'a pas suivi le terrible progrès du savoir scientifique. Au point de vue spirituel, Christ représente son Église des derniers jours comme virtuellement frappée par la pauvreté. Nous offrons une vision pathétique pour Dieu. Un jour, nous considérerons notre époque comme des siècles de barbarie. Jésus doit souffrir d'avoir toujours besoin de dire de nous : « Les enfants de ce siècle sont plus prudents à l'égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de lumière. » (Luc 16:8) À une époque de connaissance explosive en technologie, le peuple de Dieu n'a pas franchi la barrière spirituelle du « tu ne sais pas ». Le dernier continent inexploré n'est pas l'Antarctique, mais les profondeurs intimes de l'âme de Laodicée. Christ dit : « Tu ne sais pas » quelle inimitié elle contient.

La croix et la pathologie du péché

La science moderne a découvert que des bactéries et des virus malfaisants produisent la maladie. Alors que la pathologie identifie ces minuscules organismes ennemis, notre compréhension de la nature du péché et de la façon dont il prolifère n'a pas suivi la connaissance au sujet de la façon dont la maladie du péché agit.

Cependant, nous sommes presqu'au moment où l'intercession de Christ comme Souverain Sacrificateur doit s'achever. Si une aversion ou une inimitié à l'égard de Dieu persiste malgré tout sous la surface à ce moment, ce virus spirituel se développera sans être réprimé. Armageddon en résultera — guerre sans retenue à une grande échelle contre Christ sans les limites imposées maintenant par le Saint-Esprit. Par nature, tout péché est une re-crucifixion de Christ et sa manifestation finale sera Armageddon. Nous avons besoin d'une meilleure compréhension de la nature et de la profondeur du péché et de ce qu'est la science de la délivrance du péché. Personne ne peut nier qu'il a abondé à notre époque; la connaissance de la grâce qui abonde bien plus est essentielle aujourd'hui. L'inventeur général de tous les plans diaboliques a voué une haine éternelle contre Laodicée « pour faire la guerre aux restes ... qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus-Christ (Apocalypse 12:17). Il veut embarrasser Christ. C'est son meilleur moyen pour saboter son royaume. Si Satan peut perpétuer le péché chez le peuple de Dieu, son succès est assuré. Faisons face à la réalité : la tiédeur qui dure maintenant est péché. Et au fur et à mesure que le temps passera, on verra que ce péché est une re-crucifixion de Christ.

L'ennemi ne peut pas à présent utiliser la force physique. Sa stratégie a été de profiter de notre ignorance de ce qu'est le péché et ainsi de créer en nous une sorte de paralysie spirituelle. Notre tiédeur phénoménale est une léthargie de terrain enchanté sur les frontières du ciel.

Mais quelle est la pathologie de la tiédeur ? Comment les générations successives d'Adventistes sont-elles réinfectées ? Comment s'étend-elle même aux églises du Tiers Monde ? Elle doit être causée par le virus du péché. Si oui, quelle est la nature de ce péché ? Pourquoi n'avons-nous pas trouvé la guérison de ce péché ? Quand nous réfléchirons, les réponses deviendront évidentes.

Par l'appel spécial de Christ pour que nous nous repentions, nous faisons face au défi pour notre temps. Le discours de Pierre à la Pentecôte ouvre notre compréhension de cet appel. Pierre choqua les Juifs qui écoutaient, avec la nouvelle que l'inimitié latente à l'égard de Dieu avait éclaté à la crucifixion de leur Messie. Le Saint-Esprit utilisa son sermon pour faire pénétrer dans leur cœur la conviction du caractère effrayant de ce péché. Ils s'écrièrent : « Que ferons-nous ? »

La réponse de l'apôtre fut : « Repentez-vous. » (Actes 2:22-38) Et ils répondirent à l'appel ! Ils reçurent le Saint-Esprit dans une mesure qui, depuis, n'a jamais été égalée. Mais elle sera surpassée lors de la réception finale du Saint-Esprit, appelée la pluie de l'arrière-saison. Mais quelque chose l'a empêchée durant beaucoup de décennies.

Non seulement nous sommes frustrés par ce long retard, mais Christ lui-même est profondément déçu. L'agonie d'un monde souffrant et terrorisé pèse lourdement sur lui. Il ne peut pas l'oublier en s'isolant dans un lieu éloigné de son univers. Dans notre faiblesse, nous pouvons compatir un peu aux souffrances des gens désespérés, affamés et sans foyer, quand nous connaissons leur condition, cependant Jésus est infiniment plus sensible et compatissant que les meilleurs d'entre nous. « Dans toute leur affliction, il fut affligé », dans les temps ancien (Ésaïe 63:9), et il est toujours le même aujourd'hui.

Ceux qui pensent au résultat du fait de hâter ou d'empêcher l'annonce de l'Évangile, y pensent par rapport à eux-mêmes et au monde. Peu de gens y pensent par rapport à Dieu. Peu de gens accordent une pensée à la souffrance que le péché a causée à notre Créateur. Le ciel entier a souffert durant l'agonie de Christ, mais cette souffrance ne débuta ni ne finit avec sa manifestation dans l'humanité. La croix est une révélation à nos sens émoussés de la douleur que depuis son début même, le péché a produite dans le cœur de Dieu. Tout abandon de ce qui est juste, tout acte de méchanceté, tout échec des hommes pour atteindre son idéal, lui cause de la douleur.

Notre Seigneur n'est pas une divinité impassible comme Bouddha, dans une extase de nirvana. Nos prières ne l'incitent pas à éprouver une pitié qu'autrement il ne ressentirait pas. Quand nous lui demandons : « S'il te plaît, fais quelque chose pour me secourir », il répond plein d'espoir : « Pourquoi toi tu ne fais pas quelque chose ? » Quand l'esprit et le cœur de « l'ange de l'église » seront vraiment d'accord avec Christ, l'obstacle sur la route sera éliminé, et il emploiera son peuple efficacement pour faire ce qu'il veut qu'il fasse pour le monde. Voici une phrase s'appliquant spécialement aux Adventistes du Septième Jour : « Dans toutes nos églises, on a besoin de confession, de repentance et de reconversion. La déception de Christ est au-delà de toute description. » Comment pouvons-nous faire disparaître cette déception ?

Le problème du Seigneur est devenu la crise des siècles

Tant que nous complaisons dans le bien-être de la vie moderne luxueuse, il semble que nous ne ressentirons pas la frustration qu'un siècle de retard a créée dans le cœur de Christ. La Bible révèle Dieu d'une façon inconnue dans le Coran, le Védique Hindou ou les Écritures Bouddhistes. La souffrance du monde est aussi la souffrance de Dieu, mais intensifiée. Combien un père sensible et aimant partage la souffrance de son enfant blessé; et nous la multiplions des milliards de fois.

L'apocalypse va plus loin et compare Christ à un époux impatient qui désire vivement qu'arrive bientôt « le mariage de l'Agneau », et il est déçu car son « épouse » ne s'est pas encore « préparée » (Apocalypse 19:7-9). Elle l'a tenu à distance tout ce temps. Cela signifie qu'elle ne peut pas encore vraiment se réconcilier avec lui. Quand elle sera à l'unisson avec lui, par le cœur et par l'esprit, toutes les églises vibreront de la vie du Saint-Esprit, déborderont de l'amour chrétien. Chacun sera spirituellement vigilant, rayonnant d'un altruisme miraculeux qui transformera chaque membre en une révélation unique de Christ.

Certaines déclarations inspirées disent que ce puissant réveil ne saisira jamais « l'Église entière », car il y aura toujours de l'ivraie dans le blé. Mais il y a d'autres déclarations inspirées aussi qui disent que « l'église entière » doit être animée et saisie par le Saint-Esprit, débordante de l'amour du Christ, spirituellement vigilante, rayonnante d'un altruisme miraculeux qui transforme chaque membre en une révélation unique de Christ. Comment ces contradictions apparentes peuvent-elles s'harmoniser ?

Le plan de Dieu pour son peuple se réalisera avec gloire par « un réveil de la vraie piété parmi nous », « afin que la voie du Seigneur puisse être préparée », un grand mouvement — une œuvre de réveil — se développant dans beaucoup d'endroits. Notre peuple s'alignait répondant à l'appel de Dieu. « L'esprit de prière entraînera tous les croyants et bannira de l'Église l'esprit de discorde et de querelle... Tous seront en harmonie avec la pensée de l'Esprit ». « Dans les visions de la nuit, les images sont passées devant moi d'un grand mouvement de réformation dans le peuple de Dieu... comme il se manifesta avant le jour de la Pentecôte... Le monde semblait être éclairé par l'influence céleste ... Il semblait qu'il y avait une réforme comme celle que l'on a vue en 1844... Les gens avides se séparèrent de l'assemblée des croyants ». Les contradictions apparentes s'expliquent par le fait qu'il y a une Église d'avant le criblage et une Église d'après le criblage; cette dernière accomplira ces prophéties.

Cet achèvement grandiose de l'œuvre de l'Esprit de Dieu sera d'une beauté et d'une simplicité extraordinaires :

Ceux qui attendent la venue de l'Époux, doivent dire au peuple : « Voici votre Dieu ». Les derniers rayons de lumière miséricordieuse, le dernier message de miséricorde à proclamer au monde, révèle son caractère d'amour. Les enfants de Dieu doivent manifester sa gloire.

La bonne nouvelle est que ces paroles deviendront une réalité ! Cette proclamation retentira encore. « Les noces de l'Agneau sont venues et son épouse s'est préparée, et il lui a été accordé d'être revêtue de fin lin, pur et sans tache, car le fin lin est la justice des saints » (Apocalypse 19:7, 8). La clef pour l'accomplissement de ces prophéties réside dans la repentance que Christ demande.

Comment cet amour actif et puissant peut-il se réaliser ?

Les décisions des bureaux directeurs, les programmes bien préparés, une promotion sous haute pression, ne peuvent pas vraiment motiver. La vérité doit être le véhicule qui atteint le cœur humain, car seule la vérité peut pénétrer les replis secrets de l'âme de Laodicée. Le Seigneur a en réserve un moyen de motivation qui sera pleinement efficace. Il est arrivé quelque chose à la Pentecôte qui remplit l'Église primitive d'une énergie spirituelle phénoménale. Cela doit se renouveler et cela se renouvellera.

Cette motivation fantastique découla naturellement d'une repentance unique. Aucun péché dans le passé ne fut plus horrible que celui dont ces gens furent coupables — le meurtre du Fils de Dieu. « L'inimitié de l'homme à l'égard de Dieu » est profondément ancrée en lui et elle avait finalement produit son effet ultime (Romains 8:7). Mais ils ne faisaient que symboliser ce que nous sommes. Par nature, nous ne sommes pas moins coupables, simplement parce que, par accident, nous sommes nés bien des siècles plus tard.

Le péché a toujours été « l'inimitié à l'égard de Dieu », mais personne n’a jamais pleinement compris ses dimensions avant que le Saint-Esprit fasse pénétrer la vérité dans les cœurs, dans l'assemblée ce cinquantième jour après la résurrection. La compréhension de leur culpabilité les submergea comme un torrent. Ils ne recherchaient pas mesquinement la sécurité ou une récompense au ciel, ni la façon d'éviter lâchement la punition. La croix, le point central de l'histoire, s'élevait au-dessus d'eux et leur cœur humain répondit à sa réalité.

Une repentance comme celle de la Pentecôte est ce que Christ exige de nous aujourd'hui. Elle arrivera comme un filon d'or perdu dans la terre, et qui doit réapparaître ailleurs. Notre idée brumeuse et vague de la repentance peut produire seulement ce que l'on voit aujourd'hui — une piété floue et vague, et la tiédeur. Comme un médicament pris en quantité suffisante pour produire une concentration dans le courant sanguin, notre repentance doit être claire, d'une portée totale pour que le Saint-Esprit accomplisse une œuvre entièrement efficace.

Pourquoi la repentance de Laodicée doit être maintenant différente en profondeur et en étendue

La gamme totale de la repentance est comprise dans « l'Évangile Éternel ». Mais sa définition la plus claire a été impossible jusqu'à maintenant, alors que l'histoire arrive à la dernière des sept Églises. Le mot original « repentance » signifie le fait de regarder en arrière depuis la perspective de la fin : « metanoia, de meta (après), et noia (esprit). Ainsi donc, la repentance ne peut devenir complète qu'à la fin de l'histoire. Comme le Grand Jour des expiations, sa pleine dimension doit résulter d'une expérience des derniers jours. Nous sommes arrivés à ce moment dans l'histoire.

Ce n'est que si nos yeux aveuglés découvrent la profondeur de notre péché et le voient identique à celui des auditeurs de Pierre à la Pentecôte, que notre repentance profonde peut devenir possible. Si elle reste superficielle elle ne peut produire à son tour que d'autres générations de membres d'église tièdes, et ainsi intensifier le problème du Seigneur. Se repentir seulement du péché superficiel laisse une couche épaisse d'aversion nouvelle qui reste non confessée, et, par conséquent non guérie. Il n'est pas suffisant que le péché soit légalement pardonné, il doit aussi être effacé. Ce problème du péché demeurant incompris envahit l'Église entière dans tous les pays et ses effets pratiques affaiblissent le témoignage de toutes les assemblées. (Même les Églises du Tiers Monde deviennent tièdes).

La Bonne Nouvelle est que l'Esprit de Dieu, bienfaisant et plein de grâce, convaincra son peuple de cette réalité profonde. Alors Dieu pourra accorder le don de la repentance finale. Il attend seulement pour cela notre consentement à le recevoir. Le problème ne concerne pas l'assurance de notre propre salut personnel, mais l'honneur et la justification de celui qui a acquis notre salut.