La grâce mise à l’épreuve

Chapitre 11

Pourquoi l'Église Adventiste du Septième Jour ne deviendra jamais Babylone

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Ceci est peut-être le plus sérieux de tous les sujets étudiés ici.

Des millions de gens disent qu'ils aiment Jésus et la Bible, mais qu'ils n'ont pas besoin de la « religion organisée ». Nous faisons face maintenant à une version « végétarienne » de cette idée dans l'Église Adventiste du Septième Jour. Certains membres disent qu'ils aiment la Bible et les écrits de l'Esprit de prophétie, mais ils ont de grands doutes au sujet de « l'Église organisée ».

On entend certains déclarer ouvertement que l'Église est Babylone, au mépris du clair témoignage du contraire rendu par E. White. Pour eux, être membre de l'Église n'est pas important. Ils inclinent à penser qu'à cause de ses problèmes, Dieu a abandonné l'Église organisée. De tels gens « gravitent » habituellement pour former des groupes « rejetons », retirant leur soutien à la dénomination.

Ceux qui veulent « abandonner le navire » citent fréquemment une brève déclaration d'E. White dans « Conquérants Pacifiques » page 13, mais ils la détachent de son contexte :

« L'église est la forteresse de Dieu, sa cité de refuge, qu'il a placée dans un monde révolté. Toute trahison de sa part est une trahison à l'égard de celui qui a racheté l'humanité par le sang de son Fils Unique. Dès les origines, les âmes fidèles ont constitué l'Église ici-bas.

Cette déclaration est comprise par les séparatistes, comme disant : « Depuis le début, la véritable Église a été constituée par les « âmes fidèles », non organisées, séparées, non coordonnées. L'organisation de la dénomination échouera. » Mais elle ne dit pas cela !

Qu'est-ce que l'Église ? L'Église organisée est-elle un vaisseau qui est condamné à sombrer ? « Les âmes fidèles » doivent-elles abandonner le bateau et sauter dans l'eau froide toutes seules ? N'y aurait-il pas de « navire » dans les derniers jours ? Quelle est la vraie Église ? Est-elle simplement un « éparpillement d'âmes fidèles » sans cohésion ni organisation ?

Notons le contexte de cette déclaration révèle que l'Église est un corps organisé donc de cohésion — une « forteresse » et une « cité de refuge », et qu'abandonner cette Église organisée et lui retirer son soutien est si grave qu'on dit que c'est « trahir Christ ».

Comment peut-on connaître la vérité avec certitude ? Posons la question :

Que pense Christ de l'Église organisée Adventiste du Septième Jour ? Si nous avons la réponse à cette question, nous pouvons alors savoir ce que nous devons penser de cette Église, immédiatement.

L'Église de Dieu a toujours été un corps organisé

Les débuts de la véritable Église remontent à l'Alliance Éternelle ou Nouvelle que Dieu fit avec Abraham jadis :

Sors de ton pays, de ta patrie, Et de la maison de ton père, Dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation... Et toutes les familles de la terre Seront bénies en toi. (Genèse 12:1-3)

Ainsi, Dieu commença à organiser son peuple pour qu'il soit une famille visible, dénommée, une « nation ». Son but était qu'il puisse être ses témoins évangélistes dans le monde, choisis pour être l'équivalent autrefois, de l'Église organisée d'aujourd'hui, pour partager sa foi avec autrui et en donner l'exemple publiquement. Le fait qu'ils soient une nation devait démontrer qu'il est possible aux hommes de vivre dans une unité organisée, parfaitement consacrée à la direction de Dieu.

Cette nation se nomma Israël. Son histoire révèle une série de hauts et de bas, avec un certain nombre d'épisodes de leur communauté. Mais ses terribles apostasies, comme celles du temps d'Élie et de Jérémie, ont-elles annulé l'élection de Dieu à l'origine ? Non.

Bien qu'il ait été sévèrement puni pour ses apostasies (spécialement le culte de Baal), ni Israël, ni Juda ne devinrent jamais Babylone. Même durant la captivité à Babylone, Israël demeura Israël. Le culte de Baal fut un mal qui affecta la communauté, mais ne la transforma pas en une Babylone.

Même pendant les heures les plus sombres d'Israël, il fut toujours une lumière vive dans un monde d'obscurité. Ainsi, Daniel et ses compagnons accomplirent en captivité ce que les rois et les prêtres de Juda n'avaient pas réussi à faire dans leurs sécurités et prospérité nationales. Au plus profond de la terrible infidélité de Juda, quand la perspective de réforme semblait inexistante, Jérémie acheta un terrain à Anathoth, prouvant ainsi sa foi dans la future guérison de l'apostasie. (Jérémie 32) Dieu répéta ses promesses de fidélité dans son Alliance des origines, malgré l'infidélité d'Israël. Dans toute sa colère à l'égard de son peuple sans foi, Dieu se rappelle sa miséricorde et sa loyauté en faveur d'Israël. (Jérémie 16:14, 15; 23:3-8; 30:18-31, 37)

La fidélité de Dieu à son choix divin n'excuse pas l'infidélité de son peuple aujourd'hui, ni ne minimise son mécontentement. Mais elle indique sa divine solution pour les problèmes de l'apostasie et de la mondanité de son Église, solution qui donne de l'espoir quand tout le reste semble sans espoir. On verra plus tard quelle est cette solution.

On convient en général, parmi nous, que l'église Adventiste moderne a, dans une grande mesure, répété l'histoire de l'ancien Israël. Comme nous l'avons vu, E. White dit souvent que notre rejet « dans une grande mesure », du message de 1888, il y a cent ans, fut une réédition du rejet de Christ par les Juifs.

Quand les Juifs finalement le crucifièrent et rejetèrent ses apôtres en l'an 34, alors que Dieu n'abandonna pas son alliance des origines, il permit un terrible « criblage » pour éprouver son peuple se déclarant tel, de sorte que deux groupes puissent s'y distinguer et se préparer. Les croyants continuèrent à être sa véritable Église, et les incroyants s'exclurent. Dieu dit aux Juifs incrédules « Le royaume de Dieu vous sera enlevé, et donné à une nation qui en porte les fruits. » (Matthieu 21:43)

Depuis le début le véritable peuple d'Abraham ne devait jamais être considéré comme étant simplement ses descendants par la chair. Seuls ceux qui manifestaient sa foi, étaient qualifiés. Non pas en Ismaël, mais « en Isaac sera nommée pour toi une postérité ». (Romains 9:7) La justice par la foi était aussi vraie du temps d'Abraham qu'à celui de Paul. Ésaïe avait prédit ce qui arriverait au moment de l'épreuve finale d'Israël :

En ce jour-là, La gloire de Jacob sera affaiblie, Et la graisse de sa chair s'évanouira... Il en restera un grappillage, Comme quand on secoue l'olivier, deux, trois olives au haut de la cime, Quatre, cinq dans ses branches à fruits, Dit l'Éternel, le Dieu d'Israël. (Ésaïe 17:4-6)

En l'an 34, la nation et la race corporelles d'Israël furent rejetées, mais les vrais descendants d'Abraham se repentirent à la Pentecôte et crurent en Christ, car « si vous êtes à Christ, alors vous êtes la postérité d'Abraham, et héritiers selon la promesse. » (Galates 3:29)

Ces croyants repentants furent l'Église, la vraie « nation portant les fruits ». L'Église ne fut pas un appendice ou un rejeton d'Israël. C'était le véritable Israël. (Daniel 9:24; Matthieu 21:42-45; Luc 20:16; Actes 13:46; Romains 9:7-8; 11:17, 25-27)

Ce ne fut pas la persécution qui créa l'épreuve de son « criblage ». L'épreuve résulta de la révélation claire de l'Évangile. Ce qui amena Israël à sa crise finale fut la vie et la mort de Christ, et le témoignage clair des apôtres, à la Pentecôte, de ce que l'Évangile signifie. De même ce sera une révélation de la vérité de la justice par la foi qui précipitera le criblage final du peuple de Dieu, déclaré comme tel, aujourd'hui, et ce ne sera pas la persécution. Dieu accomplira l'œuvre, et non pas Satan. Dieu n'a pas besoin de la coopération de Satan pour son œuvre finale.

Au début de son ministère, Christ choisit ses disciples et les consacra, leur apprenant à être une communauté formée pour proclamer l'Évangile au monde. « Il était temps de jeter les premiers fondements de l'Église qui devait, après son départ, représenter le Christ sur la terre. » « Sur cette pierre (expression de leur foi en lui) je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » (Matthieu 16:18) Il les envoya pour être un corps discipliné et unifié. « Comme le Père m'a envoyé, je vous envoie aussi. » (Jean 20:21-23) Les apôtres ne furent pas un éparpillement disloqué et paralytique d'« âmes fidèles ».

Le Saint-Esprit continua à organiser l'Église et à conduire les membres vers une unité et une cohésion parfaites. Voici comment :

Le Saint-Esprit dit : « Maintenant mettez à part pour moi Barnabas et Saul pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Puis, ayant jeûné et prié, et leur ayant imposé les mains, ils les firent partir. » (Actes 13:1-4)

Voilà la Bonne Nouvelle : les apôtres et les anciens de l'Église répondirent à son action directrice. L'histoire de 1888 est différente de celle des apôtres. Le temps est venu où nous devons répondre aussi promptement à son action directrice que les apôtres jadis. Car si Dieu doit nous traîner dans son royaume alors que nous regimbons et résistons à chaque pas, cela ne peut pas l'honorer, ni le glorifier.

Dans diverses assemblées de l'Église primitive, il y avait une organisation et une discipline sous la direction manifeste du Saint-Esprit. Paul laissa Tite « en Crète afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville. » (Tite 1:5-11) Tel était le modèle.

Quand des problèmes de division et d'hérésie menaçaient, « il plut aux apôtres et aux anciens, avec l'Église entière » de réunir le premier concile général pour discuter les questions ouvertement, et pour rechercher ensemble la solution du Saint-Esprit. Il n'y avait pas de domination hiérarchique quant au jugement par un pouvoir royal, pour dicter ce qui devait se faire. Le « décret de Jérusalem » fut l'œuvre des membres laïques et des apôtres priant ensemble, « l'Église entière » étudiant la question et discutant. (Actes 15:1-29)

Même durant la période de persécution du Moyen-Âge, l'évidence indique que la véritable Église était visible et organisée. Les messages aux anges des « sept Églises » d'Apocalypse 2 et 3, indiquent que le modèle d'organisation apostolique persiste. Bien des archives de ces Églises furent détruites par leurs ennemis, mais il en est resté assez pour nous montrer que « les âmes fidèles » du Moyen-Âge étaient dans une relation de coordination. L'inspiration compare la véritable Église du Moyen-Âge à une « femme » au « désert », symbole d'un corps organisé. (Apocalypse 12:6) Il exista, durant de nombreux siècles des communautés de chrétiens qui restèrent presqu'entièrement dépourvues de la corruption papale.

Par leur pureté et leur simplicité, les Églises vaudoises rappelaient l'Église des temps apostoliques. En fait, Christ accuse l'Église de Thyatire, l'Église au désert, car elle n'avait pas assez de discipline interne — elle permit à « Jézabel » d'enseigner dans son sein. (Apocalypse 2:18-20) Ceci implique la présence de l'ordre et de la responsabilité collective de la communauté.

Le principe de base de l'organisation de l'Église

L'organisation de Christ pour son Église est différente de celle de toute autre entreprise économique ou politique. La brillante idée de Paul dans 1 Corinthiens 12 est inspirée : « Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ... Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. » (Apocalypse 2:12, 27)

Un « corps » n'est pas un ensemble éparpillé et disjoint d'organes démembrés, un œil ici et un nez là-bas, et un estomac quelque part ailleurs. Chaque « membre » est uni à un autre et à la tête. Quand l'Église primitive fonctionna en tant que corps, dans une coordination disciplinée sous la direction du Saint-Esprit, Dieu respecta son organisation. Par exemple, quand Saul de Tarse fut converti, Dieu le mit en relation avec son Église organisée. (Actes 9:10-19)

Cette idée est une Bonne Nouvelle merveilleuse. Christ étant la tête, chaque croyant est automatiquement un membre important et agissant de ce corps. Aucune organisation humaine non politique ou autre, ne peut absolument pas jouir d'une si parfaite unité que chaque membre sache qu'il ou elle est spécialement créé pour satisfaire des besoins. Rien n'entretient l'estime de soi comme l'appartenance vivante au « corps de Christ ». Tout croyant découvre pour sa joie éternelle, le vrai sens de son identité et de son épanouissement personnel.

Cent ans après Minnéapolis et 1888, le moment est sûrement arrivé pour que nous accomplissions la vision de Paul d'une Église parfaitement coordonnée, où chaque membre se sent nécessaire. Depuis près de deux mille ans, le tableau décrit par Paul, de la véritable et durable « croissance de l'église » attend sa pleine réalisation :

« Nous ne devons plus être des enfants flottants et emportés à tout vent de doctrine... mais que, professant la vérité dans l'amour (agapè), nous croissions à tous égard en celui qui est le chef, Christ. C'est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s'édifie lui-même dans l'amour (agapè). (Éphésiens 4:8-16)

Il y en a qui craignent que l'Église et ses institutions soient maintenant trop grandes et compliquées pour qu'une si belle métamorphose puisse jamais réussir. Mais la Bible n'indique nulle part que la croissance du corps rend difficile ou impossible l'action du Saint-Esprit. Ce qui créera l'unité dans l'Église, c'est la vérité pure, authentique, acceptée et proclamée de tout cœur et sans réserve par ses dirigeants. Ce qui s'est passé en 1888 doit être recommencé, mais cette fois-ci en sens contraire dans la sanctification.

L'organisation de l'Église Adventiste du Septième Jour

Le Saint-Esprit dirigea les pionniers Adventistes dans l'organisation de leur Église :

Nous cherchâmes Dieu avec des prières ardentes... La lumière fut accordée par son Saint-Esprit afin qu'il y ait sûrement de l'ordre et une discipline totale dans l'Église. Cette organisation était essentielle. Malgré les témoignages répétés de Dieu à ce sujet, l'opposition fut forte, et il fallut y faire face maintes fois... Nous nous sommes engagés dans cette œuvre d'organisation, et une prospérité remarquable accompagna cette marche en avant.

Que pense Christ aujourd'hui de la dénomination organisée des Adventistes du Septième Jour ?

Le dernier livre de la Bible est la « révélation de Jésus-Christ » (l'Apocalypse). C'est là que l'on peut découvrir son opinion sur son Église et sa destinée depuis le temps des Apôtres jusqu'à la fin du monde. Dans l'Apocalypse 12, Jésus dépeint l'Église comme « une femme » combattue par Satan durant toutes les époques de l'ère chrétienne. Finalement, l'Église dans les derniers jours apparaît dans l'acte final du drame comme « le reste de sa prospérité » qui « garde les commandements de Dieu et qui a le témoignage de Jésus-Christ ». (Éphésiens 4:17) Elle doit devenir l'épouse de Christ, car le moment doit arriver où « les noces de l'Agneau sont arrivées, et son Épouse s'est préparée ». (Apocalypse 19:7)

Ainsi la démonstration remarquable de ces deux mille ans d'histoire est le spectacle public d'une Église mondiale qui est aussi totalement loyale à Christ qu'une épouse fidèle et aimante l'est à son époux.

Les Adventistes du Septième Jour ont toujours cru que leur destin est décrit dans ces symboles eschatologiques de l'Apocalypse. Nul besoin maintenant d'abandonner cette conviction de nos aïeux pendant plus d'un siècle. Le véritable Chef de cette Église est Christ lui-même et son honneur et sa défense sont impliqués dans la victoire de cette « femme » sur son grand ennemi. Il connaît un moyen pour guérir son « corps » et créer l'unité.

E. White reconnaît en l'Église Adventiste du Septième Jour avec son organisation ce « reste ».

Dans un sens spécial les Adventistes du Septième Jour ont été placés dans le monde comme sentinelles et porte-lumière. Le dernier avertissement à un monde qui périt... la proclamation du premier, du deuxième et du troisième message leur ont été confiés... Les vérités les plus solennelles qui aient jamais été confiées à des mortels nous ont été données pour être proclamées au monde.

Ayons confiance, Dieu conduira sûrement au port le noble navire qui porte le peuple de Dieu.

J'ai fait un rêve impressionnant la nuit dernière. J'ai cru que vous étiez un vaisseau puissant, voyageant sur des flots très agités. Parfois, les vagues passaient au-dessus du pont et vous étiez trempés. Vous disiez : « Je vais quitter ce vaisseau qui va sombrer. » « Non, dit quelqu'un qui semblait être le capitaine », ce navire entrera à bon port. Il ne sombrera jamais.

L'Église semblera peut-être sur le point de tomber, mais elle ne tombera pas. Elle subsistera, après que les pécheurs de Sion auront été éliminés, la balle enfin séparée du précieux grain. Ce sera une dure épreuve, mais nécessaire.

J'ai été chargée de dire aux Adventistes du Septième Jour du monde entier : Dieu a appelé notre Église à être son trésor particulier. Il a ordonné que son Église demeure parfaitement unie sur la terre dans l'Esprit et le conseil du Seigneur des armées jusqu'à la fin des temps.

Certaines de ces déclarations et d'autres semblables furent faites des décennies après l'expérience de 1888, indiquant qu'E. White considérait toujours l'Église organisée comme le corps de Christ, affaiblie et défectueuse comme elle l'était. Mais elle doit faire l'expérience de la repentance et de la réforme spirituelle.

Comment Christ a-t-il considéré cette Église organisées ? Comme il appela Abraham et ses descendants à témoigner de sa vérité dans un monde païens, de même il a appelé les Adventistes du Septième Jour à témoigner devant les Églises chrétiennes apostates et devant le monde entier, y compris le Judaïsme, l'Islam, l'Hindouisme, le Bouddhisme et le paganisme.

Qui sont les dirigeants de cette Église ?

La question fondamentale à résoudre est l'identité des vrais dirigeants de cette Église : a) s'ils constituent une hiérarchie faillible d'hommes et de femmes, il n'y a pas d'espoir pour cette Église et il n'y a pas non plus d'espoir qu'un rejeton de cette Église réussisse mieux, tant soit peu; b) mais si nous avons une foi solide dans le fait que le Seigneur Jésus est le véritable dirigeant de cette Église, alors nous pouvons avoir la confiance qu'il la lavera, la purifiera comme il a promis de le faire. Si c'est le Seigneur Jésus qui a lancé l'appel à cette Église, nous pouvons être sûrs qu'il sait comment le faire aboutir.

L'opinion de Christ sur l'Église Adventiste du Septième Jour se trouve dans son message d'Apocalypse 3:14-21. Il ne se montre nullement indulgent, ni sentimental ou faible devant ses apostasies et ses échecs. Il est un « témoin fidèle et véritable », honnête et direct pour corriger son peuple. Il dit qu'il est si écœuré de sa tiédeur qu'il se sent sur le point de vomir (c'est ce que le texte grec dit exactement au verset 16).

Il lui dit sévèrement qu'il est « pitoyable, misérable, pauvre, aveugle et nu ». Quel terrible tableau ! Mais la fidélité de Jésus se révèle dans un amour familial intime qui ne peut pas être incompris même quand les membres de la famille sont sévèrement châtiés : « Tous ceux que j'aime (phileo), je les reprends et je châtie ». Sa solution aux problèmes de la dénomination, c'est : « Aie du zèle et repens-toi ». (Éphésiens 4:19)

La prophétie exige qu'un peuple se lève dans les derniers jours pour accomplir la volonté de Dieu pour honorer et glorifier l'Agneau. Il apportera une réponse convaincante à la prière longtemps différée dans son exaucement, « Que ta volonté soit faite sur la terre, comme elle l'est au ciel. » Il doit partager l'autorité exécutive avec Christ dans la solution des problèmes du grand conflit. (Éphésiens 4:21)

C'est le Seigneur lui-même qui a dénommé ce peuple Adventistes du Septième Jour. La « colère » du dragon a créé un « travail intérieur » hautement raffiné et de masse, pour amener le découragement, et en conséquence, l'infidélité dans le cœur de membres d'église consciencieux. Certaines personnes blessées croient qu'elles ont subi la persécution par l'Église, ne comprenant pas que la vraie source est le « dragon » qui essaie d'usurper la propre place de Christ dans la « guerre » finale du diable avec le « reste ». Job comprit difficilement qui le tourmentait. Il pensa que c'était Dieu, quand en fait, c'était Satan. Il se peut que nous aussi, nous nous trompions dans ces derniers jours. Nos échecs et nos apostasies ont été si graves que Satan les montre pour prouver que Christ a abandonné l'Église. Dieu peut nous guérir de nos apostasies. (Jérémie 3:22) À vues humaines, l'Église peut apparaître comme un cimetière d'os secs et sans vie. Mais Dieu peut les ressusciter. « Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera ni ne dormira. » (Psaumes 121:4) Dieu n'a pas oublié ce monde et ses besoins. « Dieu est à la tête de l'œuvre et il mettra tout en ordre. Si quelque chose doit être redressé dans la direction de l'œuvre, Dieu y pensera et corrigera tout ce qui va mal. »

Le problème en litige actuellement

Cependant, Dieu a besoin d'agents humains pour qu'il puisse œuvrer et « mettre tout en ordre ». Son plan n'est pas d'agir indépendamment des agents humains. Il n'est pas juste de prier « Père, veux-tu s'il te plaît faire quelque chose », puis s'asseoir et ne rien faire. Grâce à l'union avec Christ, et l'étroite association avec lui, ceux qui sont « crucifiés avec Christ » « s'assiéront » avec lui sur son trône et ainsi partageront avec lui l'autorité d'exécution pour agir et corriger ce qui va mal. (Apocalypse 3:21) L'amour poltron et orgueilleux du moi a été amené à la croix et les vainqueurs connaissent la réalité de ce que Jean veut dire quand il dit « L'amour (agapè) parfait bannit la crainte ». (1 Jean 4:18) Ils ne sont pas faits d'une étoffe plus dure, ni meilleure que les autres; ils ont simplement vu quelque choses que les autres n'ont pas vu : la réalité de la croix de Christ. Voilà la foi véritable, et elle les a fortifiés pour tenir pour le droit partout même si les cieux tombent. Ils sont le véritable Israël qui manifestent la foi d'Abraham.

Bref, c'est l'authentique justice par la foi qui a transformé ces gens, naturellement timides et hésitants, en braves serviteurs de la vérité à l'image de Christ. « Celui qui est faible parmi eux, en ce jour sera comme David. » (Zacharie 12:8) Elle a aussi transformé ceux que l'amour naturel du moi rend arrogants, agressifs et arrivistes, de sorte que « l'amour (agapè) de Christ les contraint » à manifester sa douceur et sa noblesse :

D'après la lumière que j'ai (reçue), je sais que Satan essaie d'apporter ce qui fera penser aux gens qu'ils ont une œuvre merveilleuse à faire. Mais quand Dieu confie un message à quelqu'un, cet homme montrera par sa douceur et son humilité que Dieu opère réellement par son moyen. Dieu vit et règne; il désire que nous marchions devant lui en humilité. Il ne veut pas que cet individu N s'impose à une assemblées...

Nous n'allons pas laisser interrompre réunion après réunion par ceux qui affirment avoir un message à délivrer. Celui qui s'avance de force là où il n'est pas désiré n'accomplit pas l'œuvre de Dieu. Il nous faut agir comme des soldats d'une armée. Nous ne devons pas sortir des rangs et travailler pour notre propre compte.

Le Saint-Esprit ne s'est pas endormi. Il se manifestera dans un message de vérité qui sera si clair, si puissant et si humiliant pour le moi que le fanatisme et l'arrogance d'un côté, et la timidité de l'autre, disparaîtront :

Au milieu des cris de confusion, « Tenez, voici Christ ! Tenez, voilà Christ ! » On annoncera un témoignage spécial de vérité convenant à cette époque. Il devra être reçu, cru et suivi. C'est la vérité, et non des idées fantaisistes, qui est efficace. La vérité éternelle de la Parole se présentera dépourvue de toutes les erreurs séduisantes et de toutes les interprétations spiritualistes, dépourvue de tous les tableaux attrayants et composés d'une façon bizarre. Des erreurs seront présentées avec instance à l'attention du peuple de Dieu, mais la vérité doit se présenter revêtue de ses habits purs et magnifiques... sans la contamination des mensonges au moyen desquels Satan essaie de tromper, si possible même les élus.

Abraham, « le père des croyants » (Romains 4:17), a dû apprendre à avoir la foi qu'a le Seigneur — une foi qui « donne la vie aux morts et appelle les choses qui n'existent pas comme si elles existaient », et ainsi rendre possible le miracle de Dieu d'une nouvelle création, une résurrection concernant la mort à la vie spirituelle.

Même s'il n'y avait pas même un seul Adventiste du Septième Jour fidèle au monde, celui qui a la foi d'Abraham croira que les prophéties de l'Apocalypse concernant l'Église du reste doivent s'accomplir. Il coopérera à l'œuvre de Dieu qui consiste à ressusciter des os secs, de sorte que ce qui n'existe pas existera.

Mais, en réalité, cela existe bien déjà car comme au temps d'Élie, il y en a « sept mille qui ne plient pas le genou devant Baal ». Ils peuvent sembler cachés, et ils peuvent sembler être muets pendant la crise, mais ils attendent seulement la révélation de la pleine vérité de la justice par la foi pour soutenir pleinement et sans crainte son œuvre de régénération qui donne la vie.

Personne ne peut suivre Christ sans porter sa propre croix sur laquelle l'amour du moi est crucifié avec lui. Dieu a besoin de tous les instruments humains grâce auxquels il peut œuvrer pour amener le réveil, la repentance et la réforme pour redresser tous les torts. Il a besoin de millions « d'Élie » qui, avec amour, et cependant avec fermeté, tiendront pour le droit dans l'Église, et qui auront reçu et apprécié cet amour (agapè) qui bannit la crainte. Chacun s'épanouira là où la providence l'aura planté, dans les comités, les conseils d'église, l'administration de fédération, dans la salle de classe ou sur les sièges de l'église.

La solution du Seigneur en face de nos apostasies et de nos échecs

L'histoire passée de l'apostasie et de l'échec d'Israël se répétera-t-elle toujours ?

Si la réponse est oui, nous ne faisons face à rien qu'à un désespoir sans retour pour l'avenir. Même si une Église parallèle pure et sainte se développait, pour que Dieu soit juste, il devrait lui donner aussi le temps de grandir et de devenir riche, et de succomber à la tentation, et d'échouer comme l'ont fait tous les mouvements « justes » du passé. Si le cycle d'échec et d'apostasie dans l'Église organisée est sans fin, tous « les réformateurs » et leurs institutions organisées sont de même condamnés à un échec final, avec assez de temps. Mais « la vérité présente » est une meilleure nouvelle que cela.

Le texte fondamental de l'Église Adventiste du Septième Jour déclare que, pour une seule fois dans l'histoire, l'histoire ne se répète pas : « Jusqu'à deux mille trois cents jours (années); puis le sanctuaire sera purifié » (Daniel 8:14; Apocalypse 11:15; 19:7, 8) Cette purification ou relèvement n'a jamais encore eu lieu dans l'histoire, pour le corps de l'Église. Pour que le sanctuaire céleste soit purifié, le sanctuaire de Dieu sur la terre doit être aussi. Les livres célestes ne pourront jamais enregistrer « l'effacement des péchés » tant que cette œuvre n'est pas d'abord accomplie dans le cœur du peuple de Dieu sur terre, car les livres célestes ne mentiront jamais. Dans le contexte du message de 1888, E. White insiste sur des nouvelles merveilleusement bonnes :

Christ est dans le sanctuaire céleste et il y est pour faire l'expiation pour le peuple. Il est là pour représenter son côté blessé et ses mains percées à son Père. Il est là pour plaider en faveur de son Église sur terre. Il est en train de purifier le sanctuaire des péchés du peuple. Quelle est notre œuvre ? Notre œuvre est d'être en harmonie avec l'œuvre de Christ. Par la foi, nous devons œuvrer avec lui pour être en union avec lui.

Tandis que Christ est en train de purifier le sanctuaire, les adorateurs sur terre doivent soigneusement examiner leur vie, et comparer leur caractère avec le modèle de la justice. Voyant leurs défauts, ils doivent rechercher l'aide de l'Esprit de Dieu pour qu'il les rende capables d'avoir la force morale de résister aux tentations de Satan, et d'atteindre la perfection du modèle. Ils peuvent vaincre les tentations mêmes qui semblaient trop fortes pour que l'humanité puisse les supporter; car la puissance divine se combinera avec leurs efforts humains et Satan ne pourra pas les vaincre.

Le seul qui accomplira cette tâche étonnante est le Souverain-Sacrificateur du sanctuaire céleste. Son rôle est d'être celui qui sauve du péché. C'est son travail de purifier le sanctuaire, non pas le nôtre; mais notre travail est de coopérer avec Christ, le laisser faire, de cesser de le gêner « dans son œuvre et son ministère ».

Nous sommes arrivés au jour de l'expiation et de la réconciliation, et nous devons œuvrer en harmonie avec l'œuvre de Christ qui purifie le sanctuaire des péchés du peuple. Que personne qui désire être trouvé revêtu de la robe du banquet des noces, ne résiste à notre Seigneur dans son œuvre et son ministère.

Voici l'heure la plus émouvante et la plus glorieuse où l'on puisse vivre. Aucun délice matériel ou sensuel que le monde puisse offrir ne peut se comparer avec le tressaillement de joie de coopérer avec ce Souverain Sacrificateur céleste ! Assurons-nous de consacrer toutes nos énergies vitales et tout ce que nous possédons à œuvrer avec Christ. Jamais dans aucune circonstance, ni sous aucune pression, n'œuvrons en sens contraire de celui de Jésus-Christ.