La grâce mise à l’épreuve

Chapitre 8

Réalité précieuse : notre Sauveur près de nous

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Quand, follement, Pierre tenta de marcher sur l'eau et se mit à s'enfoncer, il s'écria : « Seigneur, sauve-moi. » (Matthieu 14:30) C'est terrible de savoir que l'on est sur le point de se noyer, mais il est réconfortant alors de savoir qu'un garde du corps est tout près pour nous sauver.

Nous sommes tous Pierre s'enfonçant dans les vagues du péché, et nous avons tous besoin d'un Sauveur. Nous ne savons que trop bien combien est fort le courant qui nous aspire dans les profondeurs si noires. Nous n'avons pas la force de nous sauver nous-même.

Les passions mauvaises, les haines et les convoitises guettent sous la surface dans tout cœur. Nous ne voulons ni dire, ni faire des choses que nous regretterons plus tard, mais avant que nous le sachions, nous sommes à nouveau embrouillés, et une culpabilité plus profonde empoisonne notre bonheur. Les habitudes de nos appétits, les drogues, le tabac, l'alcool, les amours illicites, nous ridiculisent en se disant indomptables. Ces sentiments, ressentiments, haines convoitises et penchants que nous semblons être impuissants à dominer, déferlent sur nous. Les profondes émotions interdites par la Loi divine, quand elle dit : « Tu ne convoiteras pas », sont les désirs forts et incontrôlables qui amenèrent Saul de Tarse à reconnaître la présence véritable du péché dans son cœur. (Romains 7:7-11)

La jeunesse (et beaucoup d'adultes) avec des pulsions violentes ont des problèmes concernant la sexualité illicite. Le diable se réjouit de se vanter du fait que le christianisme n'a pas beaucoup aidé à ce sujet, et le monde islamique, surtout, considère ceci comme une preuve de la dépravation morale inhérente au christianisme. Une enquête statistique faite en 1985, portant sur 1006 jeunes filles américaines, conclut : « 86% de celles qui ont conscience des choses religieuses sont portées à dire qu'il est important d'être vierge au mariage. Mais en pratique 14% seulement d'entre elles arrivent vierges au mariage. »

Chaque année plus d'un million de jeunes filles américaines sont enceintes. Le médecin général C. Everett Koop dit que 70% des adolescents des USA sont sexuellement actifs (fornication). Un tel manque de discipline avant le mariage prépare habituellement ces jeunes à l'infidélité conjugale future.

C'est là le monde sombre dans lequel nous vivons. Des multitudes souffrent car, désespérées comme Paul, elles ne veulent pas aboutir au suicide moral. Comment traiter la tentation, la pression des semblables, les excitations hormonales ? La plainte de Paul toucha la corde sensible de tous, « tu ne comprends pas ce que je fais; car je ne fais pas ce que je voudrais faire, mais je fais ce que je hais... Bien que je désire faire le bien, je ne suis pas capable de le faire. Je ne fais pas le bien que je veux faire et je fais le mal que je ne veux pas faire. Le mal est la seule chose que je peux faire. Le péché est à l'œuvre dans mon corps. Misérable que je suis. Qui me délivrera de ce corps qui m'entraîne à la mort ? » (Romains 7:15-24)

Que ce soit le Paul converti ou non, là n'est pas la question. Paul utilise l'égo d'une communauté pour se référer à l'humanité en général « en Adam ». C'est l'espèce humaine universelle appelant au secours, et le secours est bien plus près que nous le pensions.

Paul répond lui-même à sa question désespérée. Il y a un Sauveur qui est venu très près de nous. Mais le problème est que le scandale dans la chrétienté apostate depuis près de 2000 ans nous a privé de ce Sauveur. Sans cette terrible erreur qui l'a éloigné de nous, il serait impossible pour les jeunes chrétiens, adventistes, de dire : « J'ai beaucoup de travail à faire si je veux être sauvé » ou « Je désire pouvoir être totalement bon, mais ce n'est pas toujours aisé » ou « Je veux servir Dieu, mais je trouve que c'est très dur. »

Le « Chicago Tribune » du 29 mars 1984 rapporte qu'un sondage dévoile qu'une remontée de l'intérêt pour les choses religieuses dans ce pays allait de pair avec une relancée de la conduite immorale. « Il n'y a pas de doute que la religion est en croissance » dit ce sondage. « Mais on constate qu'il y a très peu de différence dans le comportement éthique de ceux qui vont à l'église et ceux qui ne pratiquent pas activement... Les moyennes dans le mensonge, la tricherie, le vol sont remarquablement similaires dans les deux groupes. »

Ne pourrait-on pas entendre les légions démoniaques s'écrier : « Bien joué ! » face à de telles nouvelles ? Quand Jésus apparut sur terre, la fanfare angélique s'écria : « Il sauvera son peuple de ses péchés. » (Matthieu 1:21) Pourquoi le monde ne peut-il pas saisir la claire évidence que son peuple est en fait sauvé de et non dans ses péchés ? C'est parce que « la petite corne a jeté à terre la vérité » et a créé une « transgression de désolation » (Daniel 8:12, 13). Elle a caché Christ à notre vue tout en professant l'adorer et a substitué un « Christ » lointain qui ne peut sauver du péché. Des milliards ne savent pas que ce changement a eu lieu.

Le message de 1888 est unique du fait qu'il a redécouvert combien le Sauveur est proche, et peut puissamment délivrer des tentacules du péché très profond. Le monde meurt vraiment de ne pas entendre ce message.

Le Sauveur a parcouru tout le chemin jusqu'à nous

Même ceux qui s'opposent au message, reconnaissent que l'essentiel de celui-ci était une révélation de Christ venant tout près de nous. Quand Jones et Waggoner parlèrent aux maîtres et aux étudiants à South Lancaster au début de 1889, E. White raconte ce qui l'impressionna dans le message de ses deux jeunes collègues :

« Le sabbat après-midi, bien des cœurs furent touchés, et bien des âmes reçurent le pain qui descend du ciel. Le Seigneur s'approcha très près des cœurs et les persuada de leur grand besoin de sa grâce et de son amour. Nous sentîmes la nécessité de présenter Christ comme un Sauveur qui n'était pas très loin, mais tout près de nous. »

Les étudiants furent enchantés par le message. C'était comme si ils avaient tourné la page et s'étaient trouvés soudain face à face avec Jésus lui-même.

Ne permets pas Seigneur que je me vante de rien si ce n'est de la mort de Christ mon Dieu. Toutes les choses vaines qui me charment le plus, je les sacrifie à son sang.

Ellen White dit : « De tous les chrétiens, les Adventistes doivent être les premiers à exalter Christ devant le monde. » Le vrai contexte de cette remarque fut l'approbation d'Ellen White concernant cette vérité de 1888, de la nature de Christ. Voici quelques exemples du grand désir des messagers de 1888 d'exalter Christ comme le Sauveur « non éloigné, mais tout près et agissant en notre faveur » :

Satan a toujours agi pour faire croire que Dieu est aussi loin que possible... La grande difficulté du paganisme fut de penser que Dieu était si éloigné... Puis vint la papauté qui mit à nouveau Dieu et Christ si loin que personne ne peut s'approcher d'eux... L'idée fausse qu'il est si saint qu'il ne lui conviendrait pas du tout de venir tout près de nous, et d'avoir une nature comme la nôtre, pécheresse, dépravée, la nature humaine déchue. Donc Marie doit naître immaculée... et... Christ doit... recevoir sa nature humaine d'elle, dans une absence absolue de péché...

Mais s'il ne s'approche pas de nous plus près que s'il avait une nature sans péché, cela reste à une distance très grande; car j'ai besoin... de quelqu'un qui m'aide, et qui connaisse quelque chose de la nature pécheresse, car telle est la nature que j'ai; et telle est celle que le Seigneur a revêtue. Il devint l'un d'entre nous.

Nous donnerions beaucoup pour pouvoir agir aussi sagement que Jésus. Chaque fois il connaissait la chose juste à dire, et la chose juste à faire, et il savait quand il fallait se taire. Y avait-il quelqu'un au monde qui, comme Jésus, eut une intelligence aussi vive, qui sut juste comment faire face à toutes les situations ? On sait qu'il fut plus sage que Salomon. Comment obtint-il cette sagesse ? Comment lui fut-elle accordée ?

(Une voix dans l'auditoire dit) : « Il en eut l'intuition. »

Alors il n'était pas du tout comme nous. On lit qu'« il lui convint de devenir en toutes choses comme ses frères », c'est-à-dire, en tous points. Nous ne voulons pas repousser le Seigneur loin de nous, à moins qu'il soit l'un d'entre nous. Comment obtint-il sa sagesse ? Il étudia la Parole de Dieu. Il était totalement consacré au Seigneur, sachant qu'il n'y a pas d'autre but pour l'homme en ce monde que de servir Dieu.

Quelle influence poussa ces messagers de 1888 à présenter ainsi Jésus comme « tout près de nous » ? Ils étudièrent la Bible elle-même à la lumière du message unique du troisième ange et de la purification du sanctuaire. Les nuages de l'erreur étaient chassés après plusieurs siècles. Ils redécouvraient la vision de Paul du Christ Sauveur.

Après avoir décrit son désespoir dans le chapitre 7 des Romains, il trouva la joyeuse espérance dans la Bonne Nouvelle d'un Sauveur qui a fait tout le chemin pour arriver où nous sommes. « Donc il n'y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ Jésus... Car la loi de l'Esprit de vie en Christ Jésus m'a délivré de la loi du péché et de la mort. » (Romains 8:1, 2) La délivrance par Christ de nos habitudes invétérées de péché est-elle profonde et complète ? Jusqu'à quel point, dans quelle mesure ?

« Plus de condamnation » signifie libération de notre sentiment intime du jugement divin qui nous a menacés toute notre vie. Bien que ces sentiments de mal psychique et d'inadaptation soient profonds et pénétrants, « la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ » est encore plus profonde et plus pénétrante. Un nouveau principe délivre des tentacules de la peur, de la culpabilité, et de l'égarement moral qui a asservi notre âme, depuis notre enfance même.

Aucun psychiatre ne peut accomplir une profonde thérapie de l'âme comme peut le faire cette « loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ ». Les torts et les angoisses que même nos parents n'ont pas pu soulager trouvent une guérison intime. « Quand mon père et ma mère m'abandonnent, alors Dieu se charge de moi. » (Psaumes 27:10) « Celui qui prend Dieu pour sa part d'héritage, possède une puissance agissant en lui en vue de la justice autant supérieure à la puissance des tendances héréditaires au mal, que notre Père céleste est supérieur à nos parents terrestres. »

Une glorieuse réalité est révélée dans la présentation par Paul de notre Christ tout près de nous. Il continua : « Car ce que la loi ne pouvait pas faire parce qu'elle était sans force à cause de la chair, Dieu l'a fait en envoyant son propre Fils, dans la similitude de la chair de péché, à cause du péché. Il a condamné le péché dans la chair, afin que l'exigence de justice de la loi puisse être satisfaite en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit. » (Romains 8:3, 4)

Le mot « ressemblance » en grec signifie identique, le même que. Il ne peut pas signifier dissemblable ni différent de. Christ, qui était pleinement Dieu devint alors également pleinement homme. Il bâtit un pont divino-humain qui franchit l'abîme d'aliénation créé par le péché, avec des fondations qui atteignent les racines les plus profondes au fond de la nature du plus faible pécheur perdu du monde.

Le but de Paul est de présenter Christ comme parfaitement armé pour résoudre le problème du péché au fond de notre nature déchue. Voilà le bastion où le dragon a établi son dernier point de résistance, et Christ l'affronte là.

Une bataille féroce est engagée entre Christ et Satan pour savoir si le problème de cette profonde aliénation peut être résolu dans une « chair de péché ». Il n'y a pas de difficulté à vaincre le péché dans une nature sans péché, et différente de notre chair de péché. Cette bataille fut gagnée il y a longtemps au ciel, quand deux tiers des anges vainquirent les tentations de Satan, avec leur nature sans péché. Que Christ vienne sur terre pour livrer à nouveau la même bataille serait inutile. La bataille a lieu maintenant avec le péché résidant dans la nature humaine de péché, dans la chair de péché.

Satan prétend avec arrogance que le péché qu'il a inventé s'est développé au point que maintenant il prouve que Dieu est injuste : Le péché s'étant enraciné profondément dans la nature humaine déchue, on ne peut pas le vaincre, et la plupart des chrétiens sont implicitement de son avis. Voilà la trace gluante de la puissance de la « petite corne ». C'est la raison principale pour laquelle on note une si petite différence de conduite morale et éthique entre chrétiens et non chrétiens.

L'idée de base est que tant que l'on a une nature pécheresse, il est inévitable que l'on doive continuer à pécher. Justement, c'est ce que Satan prétend depuis 6 000 ans. Mais Christ a tué le dragon dans son gîte, et prouve que le péché de l'homme est volontaire et dans l'humanité qui croit, il a créé une nouvelle horreur du péché qui conduira à son extirpation finale. Ainsi, il libérera la volonté captive de l'homme pécheur pour qu'il dise « NON » au péché, et pour qu'il soit pur et saint.

Raison pour laquelle Christ peut sauver tous les pécheurs du monde

Le message de 1888 projette la lumière sur le livre aux Hébreux qui dit comment le fait que Christ est tout près de nous le qualifie pour atteindre les profondeurs intimes de l'âme avec son aliénation psychique et pécheresse.

« On voit Jésus qui a été abaissé un peu au-dessous des anges... afin que, par la grâce de Dieu, il puisse subir la mort pour tous, car il convenait à Dieu d'élever à la perfection par les souffrances l'auteur de leur salut, pour conduire à la gloire beaucoup de fils. »

Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi, il n'a pas honte de les appeler frères, lorsqu'il dit : « Je me confierai en toi. »

« Ainsi donc, puisque les enfants participent à la chair et au sang, il y a également participé lui-même, afin que par la mort, il puisse anéantir celui qui avait la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable, et délivrer ceux qui par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude. Car, en fait, il n'aide pas des anges, mais la postérité d'Abraham. (Hébreux 2:9-11) (Il prit sur lui la postérité d'Abraham, KJV)

« Donc, en toutes choses, il a dû être rendu semblable à ses frères, afin qu'il puisse être un Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu pour faire l'expiation des péchés du peuple, car ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés. » (Hébreux 2:14-18)

Examinons les richesses spirituelles de ce trésor de vérité :

a) Christ a subi notre deuxième mort, l'ultime horreur de nos désespoirs les plus profonds.

b) Il est devenu parfait au travers de ses souffrances.

c) Il est « un » avec nous.

d) Il nous appelle « frères » : il est ainsi plus proche de nous que les membres d'une famille le sont entre eux.

e) Bien qu'il soit toujours Dieu dans une chair humaine, il mit de côté les avantages de sa divinité, de sorte qu'il dut apprendre à se confier en Dieu.

f) Il « participa » à la « chair et au sang » des descendants d'Adam le déchu, et non pas à ceux d'Adam sans péché. Cette « chair » et ce « sang » contenait les appétits et les hormones de notre « chair et de notre sang ».

g) Spécifiquement, il ne prit pas la nature des êtres sans péché, mais celle de la « postérité », des descendants génétiques d'Abraham. Ainsi, on est assuré que Christ « prit sur sa nature sans péché, notre nature pécheresse, pour pouvoir savoir comment secourir ceux qui sont tentés ».

h) Sans aucune exception, il est « devenu » comme nous.

i) Ainsi, il est devenu un « Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle », notre médecin divino-humain et le psychiatre de « notre âme ».

j) De toutes les façons que nous soyons tentés, il peut nous aider.

Christ fut-il tenté comme Adam sans péché ? Ou bien fut-il tenté comme nous, les descendants pécheurs d'Adam ? L'Épître aux Hébreux réitéra la réponse : « Nous n'avons pas un Souverain Sacrificateur qui ne peut pas compatir à nos faiblesses, au contraire il fut tenté comme nous en toute choses, sans commettre de péché. » (Hébreux 4:14, 15)

C'est une formidable Bonne Nouvelle. Peu importe la profondeur et la force de nos tentations, Christ fut tenté de la même façon, et cependant « sans pécher ». Un puissant « par conséquent » suit le verset 15 : « Approchons-nous donc avec assurance... afin de trouver grâce pour être secourus dans nos besoins. » Sa « ressemblance dans une chair pécheresse » lui donna une capacité parfaite pour condamner ce péché même — le juger, le condamner et le détruire. Soyons « audacieux » en lui; nous méritons de recevoir la victoire. Ne traînons pas en arrière timidement, comme si nous étions condamnés à la défaite.

Étrange opposition à la proche parenté du Sauveur

Certains disent que Christ n'aurait pu être tenté comme nous, car il n'y avait pas de télévision, ni de crème glacée, ni de vodka, ni d'automobiles, etc... de son temps. Mais ce jugement superficiel empêche d'apprécier ce que dit la Bible. Toute tentation à pécher est dirigée vers notre amour essentiel du moi; et Christ connaît toutes les voies de l'appel du péché. Sachant combien forte est la tentation, il compatit avec nous, mais ce n'est pas tout. La sympathie et la pitié simplement, ne nous aideraient pas, sa tâche constante est de nous sauver pour ne pas céder à ces tentations. Nous nous approchons avec assurance en priant avec foi pour obtenir ce secours.

Notons que la Bible insiste et assure que Jésus fut « sans péché », bien qu'il soit venu tout près de nous, et ait pris notre nature pécheresse. Même pas en pensée, il ne voulut céder au tentateur. « Le prince de ce monde vient et il n'a rien en moi », dit-il. (Jean 14:30) Il resta toujours « cet unique Fils Saint » (Luc 1:35) La lutte contre les tentations au péché fut si féroce et si dangereuse qu'il sua des gouttes de sang dans son agonie. (Hébreux 5:7; 12:3, 4) Ce fut une épreuve plus terrible que toutes celles que nous avons connues.

La lutte pour abandonner notre volonté afin d'être « crucifié avec lui » peut être douloureuse, mais elle est plus aisée que d'être crucifié seul. Et vivre la vie de la résurrection « avec lui », qui en résulte, est plus aisé que de s'user complètement en continuant à lutter contre le Saint-Esprit.

Une magnifique promesse spécialement pour ces derniers jours

Dieu a quelque chose de spécial pour son peuple à la fin des temps : « À celui qui triomphera, j'accorderai de s'asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j'ai triomphé et me suis assis avec mon Père sur son trône. » (Apocalypse 3:21) Dieu offre ce privilège spécial alors que le péché et la tentation semblent plus forts et plus attrayants que jamais auparavant. Quand nous sommes toujours plus faibles et plus susceptibles de tomber, voici cette assurance que nous pouvons triompher ! Mais pas tout seuls; voici la voie : « de même que moi aussi j'ai triomphé ».

Cela signifie que dans ces derniers jours le fait que Christ emploie notre chair déchue et pécheresse devient une vérité plus précieuse que jamais auparavant. Le triomphe de Christ n'est pas seulement un exemple pour nous (un exemple est inutile si l'on ne sait pas comment le suivre !). Notre exemple devient notre Formateur Exemplaire. Christ s'identifie à nous et nous nous identifions à lui. Notre tentation devient sa tentation; notre succès est sa victoire et notre échec devient son affaire. Nous sommes unis sous un joug avec lui, et il tire le lourd fardeau. Notre tâche consiste à rester avec lui et à coopérer avec lui. (Matthieu 11:28-30) C'est la meilleure place possible, à jamais.

Christ savait que dans ces derniers jours, Satan entraînerait des foules vers la dépendance des drogues, de l'alcoolisme, du crime, de la convoitise, l'abus à l'égard des enfants, l'homosexualité, la pornographie, la fornication, l'adultère, la boulimie, et beaucoup d'autres tentations qui semblent irrésistibles parce que nous avons une nature pécheresse. La brebis perdue a erré plus loin du bercail que jamais avant, mais le Bon Berger va plus loin que jamais auparavant, « jusqu'à ce qu'il la retrouve ». Cela signifie qu'en tant que Psychiatre divin, il sonde beaucoup plus profondément les raisons pour lesquelles existent nos faiblesses des derniers temps, et aussi apporte la guérison complète. Le péché qui abonde exige la grâce surabondante.

Souvent, E. White dit que le message de 1888 est « le message de la justice de Christ ». Cette expression en sept mots est significative et exige implicitement l'acceptation du fait que par son « incarnation », Christ prit la nature déchue et pécheresse de l'homme. La raison est évidente.

« Justice » est un mot qu'on n'utilise jamais pour les êtres créés ayant une nature sans péché. On lit ces expressions « saints anges » ou « anges non déchus », mais jamais anges justes. On lit qu'Adam et Ève, avant la chute, étaient « innocents et saints », mais jamais qu'ils étaient justes. Ils auraient pu acquérir un caractère juste s'ils avaient résisté à la tentation, mais la justice est toujours un terme qui signifie sainteté qui a fait face à la tentation dans la nature humaine pécheresse et en a triomphé.

Le mot lui-même signifie justification et quelque chose qui est sans péché ne peut avoir besoin de justification. Le sens naturel de ce mot redresse quelque chose qui est tordu.

Juste est un qualificatif peu approprié pour quelqu’un qui a seulement une nature sans péché. Un être tel serait saint, mais on ne peut pas dire qu'il est juste. Christ était sans péché, mais il prit notre nature pécheresse et déformée, et avec elle il vécut une vie parfaite de sainteté. Voici ce qu'est sa justice. Si Christ avait pris seulement la nature sans péché (non pécheresse) d'Adam avant sa chute, Ellen White parlerait dans le message de 1888 de la sainteté du Christ et non de la justice de Christ. Le fait qu'il « condamna le péché dans la chair », pour tous les hommes déchus, d'une façon parfaite, lui donne le droit au titre glorieux de « Christ notre justice ».

Christ réussira à délivrer ceux qui sombreront dans les vagues des tentations des derniers jours. Jude dit : Il « peut vous garder de trébucher et vous présenter irréprochables devant la présence de sa gloire, dans une parfaite allégresse » (Jude 24). L'Apocalypse confirme cette promesse en montrant un peuple qui se tient « irrépréhensible devant le trône de Dieu » (Apocalypse 12:17; 14:5, 12). À ce moment-là, on peut dire de son peuple, « les noces de l'Agneau ont eu lieu et son épouse s'est préparée » (Apocalypse 19:7, 8).

Le secret de leur victoire n'est pas un programme d'œuvres spécial pour faire des efforts plus grands que jamais auparavant, mais le rétablissement d'une foi plus consistante que celle acquise par les générations passées. Le message de 1888 est prophétiquement décrit comme le « début » du rétablissement de cette foi. L'essence de cette foi est une sympathie et une intimité jusqu'alors non réalisées avec Christ, une appréciation de Christ venant du cœur, une « contemplation » de sa croix avec tout l'attendrissement des cœurs glacés qui s'en suit. Rien d'autre que cet intérêt des gens contrits pour l'honneur de Christ peut « vous garder de tomber ». Un intérêt égoïste. La crainte de l'enfer, un espoir de récompense au ciel échoueront.

Le message du troisième ange et la purification du sanctuaire

Notre penchant au péché provient d'un sentiment d'aliénation à l'égard de Dieu et d'autrui, accompagné d'un profond sentiment de solitude. Comment Christ a-t-il supprimé ces ténèbres ? Ceux qui étaient étrangers... sans espérance et sans Dieu dans le monde... ont été rapprochés par le sang de Christ... Il a « anéanti dans sa chair l'inimitié, afin qu'il puisse les réconcilier avec Dieu par la croix, en mettant à mort par elle l'inimitié » (Éphésiens 2:12, 16).

Et même beaucoup dans l'Église jour après jour continuent « à être sans espérance et sans Dieu dans le monde ». Mais cette aliénation a été endurée par Jésus dans la tentation quand il était suspendu à la croix durant les dernières heures de sa vie. Personne ne s'est jamais senti aussi privé d'espérance et de joie que lui quand il s'écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »

Ce fut à cette heure finale de totales ténèbres de l'âme que Jésus but notre coupe amère jusqu'à la lie. C'est alors qu'il subit la vraie « mort pour chaque homme ». Avez-vous l'impression que le ciel est de bronze au-dessus de vous, et que la terre est de fer en-dessous, que personne ne se soucie de vous, que le ciel semble avoir claqué la porte sur vous et que les ténèbres sont très menaçantes ? C'est précisément ce que Jésus a ressenti, car c'est la caractéristique de la « deuxième mort ». Il l'a subi pour que nous n'ayons pas à éprouver ces angoisses. Nous devons le remercier d'avoir souffert les douleurs de cette croix pour nous.

Apprécions sa proximité avec nous. Dans son ministère final, le grand Jour des Expiations, il œuvre activement et sans cesse pour réaliser la réconciliation dans le cœur de tous ceux qui, par la foi, sympathisent avec lui dans cette œuvre spéciale.

On peut trouver les descriptions les plus approfondies de l'humiliation de Christ, et de sa douleur personnelle et atroce, et de sa victoire dans un endroit qui semble invraisemblable. À la session de la Conférence Générale de 1895, Jones donna une série d'études sur Christ dépeint dans les Psaumes.

Christ était à la place de la race humaine entière, et il en avait la nature. Et en lui, se trouvent toutes les faiblesses de l'humanité, de sorte que tout homme qui peut être tenté en quoi que ce soit, trouve en Christ de la force contre cette tentation. Pour toute âme, il y a en Christ la victoire sur toute tentation et délivrance de sa puissance.

À la page 300, il étudie le Psaume 40, montrant que c'est un journal personnel de Christ :

« Mes iniquités m'atteignent et s'accrochent à moi, et je ne puis en supporter la vue, elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête; alors mon cœur défaille. » (Psaumes 40:13)

Qui est-ce ? Christ. D'où lui est venue cette iniquité ? « Le Seigneur a placé sur lui l'iniquité de nous tous. »

« Mon cœur défaille à cause de la culpabilité énorme et de la condamnation du péché, nos péchés placés sur lui. » Le verset 1 dit : « J'ai mis en Dieu mon espérance, et il s'est incliné vers moi. Il a écouté mes cris. » Qui parle ? Christ, et il a été « nous-même ». Prononcerons-nous alors ces mots : « J'ai mis en Dieu mon espérance et il s'est incliné vers moi, il a écouté mes cris » ? Assurément. Comment, chargé du péché comme je le suis ? Pécheur comme je le suis ? Avec ma chair pécheresse ? Comment savoir qu'il écoute mes cris ? Ah, il l'a démontré pendant une vie entière chez mon plus proche parent. Il a démontré dans ma chair qu'il s'incline, se penche, pour écouter mes cris. Oh, il y a des moments, savez-vous, où nos péchés semblent être aussi hauts que des montagnes. Nous en sommes si découragés (ils nous découragent tant). Et Satan est justement là, prêt à dire « oui, ils doivent te décourager, il est inutile que tu pries le Seigneur; il ne veut rien avoir à faire avec quelqu'un comme toi, tu es trop méchant... » Bannis de telles pensées ! Non seulement il t'entendra, mais... le Seigneur écoute pour entendre les prières des gens chargés de péchés.

Quand il souffrit seul sur la croix, il bâtit le pont glorieux sur l'abîme de séparation que le péché a créé. Son magnifique exploit s'appelle « the atonement », la réconciliation, réunir en un seul ceux qui étaient séparés — toi (vous) et Dieu.

Cette séparation est la raison fondamentale pour laquelle tant de jeunes recherchent des intimités physiques illicites maintenant plus que jamais avant. Leur âme est affamée et dépourvue de la réalité que la réconciliation (la réunion en un seul cœur) avec Christ peut seule créer. Les effrayer en les avertissant de grossesse, de maladies vénériennes, de SIDA, d'avortement ou d'enfer, n'apporte rien de solide pour les aider à résister à la tentation, car ses racines sont trop profondes. Avec le SIDA qui sévit partout, on comprend enfin que le péché est suicide. Mais la peur de l'enfer est impuissante pour sauver du péché.

L'espoir d'une récompense est également inefficace, d'où le grand pourcentage de jeunes ayant une « conscience religieuse » qui cèdent à la tentation. Le péché qui abonde a besoin d'une grâce bien plus abondante... une révélation de la proximité du Sauveur, une conscience qui dépasse l'intellect et pénètre jusqu'au fond du cœur. Seuls ceux qui ont reçu la réconciliation (la réunion en un seul cœur) peuvent réussir à faire accepter cette grâce par les jeunes. Le message glorieux de la justice de Christ commence enfin à satisfaire les besoins, à atteindre ceux qu'il concerne.

Valeur pratique de la vérité

Beaucoup de gens demandent : Comment puis-je venir tout près de Jésus ? La première chose c'est de croire qu'il s'est approché très près de nous. Puis la deuxième chose suit naturellement : le cœur sincère qui attache du prix à la croix de Christ s'identifie alors à lui. Paul dit (selon l'original grec) que son égo est « crucifié avec Christ » (Galates 2:20), c'est-à-dire, son orgueil égoïste, sa volonté égoïste opposée à la vérité de Dieu, son ambition orgueilleuse, sa vanité du fait de ses succès ou de ses talents ou de sa personnalité — voilà son égo :

Quand je contemple la croix merveilleuse, où le Prince de gloire mourut, la seule richesse qui me soit imputée, fait écrouler tout mon orgueil.

Ceci ne signifie pas que celui qui croit en Christ se vautre à jamais dans la poussière de la dépréciation de soi-même. Son sens du respect de soi-même n'est jamais détruit. Être « crucifié avec Christ » signifie aussi ressusciter avec lui, « ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi ». On trouve alors son authentique respect de soi-même. « Il m'a tiré de l'abîme affreux, hors des sables mouvants mortels. Il m'a mis en sûreté sur un rocher et m'a rendu solide. »

Ce mépris pour tout notre orgueil s'accompagne du rejet de tout sentiment que « je suis plus saint que toi ». Plus on est près de Christ et plus on se sent pécheur et indigne. Nous ne devons jamais prétendre être sans péché, car « si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous trompons nous-même, et la vérité n'est pas en nous ». C'est seulement quand, continuellement, nous « confessons nos péchés, qu'il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:8, 9). Nous ne devons jamais attirer l'attention sur nous-même, mais sur Christ. L'orgueilleuse et arrogante hérésie du perfectionnisme ne peut jamais dresser sa tête horrible là où la vérité de la justice de Christ est appréciée, car le chant de tous les cœurs n'aura pour but que de se glorifier seulement de « Christ notre justice ».