La grâce mise à l’épreuve

Chapitre 4

Si cela n'est pas intéressant, peut-être cela n'est-il pas vrai ?

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Le mot « Évangile » signifie « bonne nouvelle » qui est toujours intéressante. Quand Jésus le proclama, « le peuple l'entendit avec joie » (Marc 12:37). Les apôtres prêchant d'une façon si puissante et si attrayante, leurs ennemis avouèrent qu'ils avaient « mis le monde sens dessus dessous » (Actes 17:6).

À chaque époque, la Bonne Nouvelle de Dieu a forcé l'attention des hommes, Le Saint-Esprit n'inspire jamais un message insipide et sans vie. La dernière proclamation de l'Évangile est faite par des « anges » à ceux qui vivent sur la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple... avec une voix forte ». Puis le message s'enfle « avec puissance » quand il éclaire la terre de sa gloire (Apocalypse 14:6; 18:1-4).

Ce scénario demande la communication la plus puissante et la plus intéressante de tous les temps. La neutralité à son égard est impossible. Comme aux jours des apôtres, les gens accepteront ce message de tout coeur ou le rejetteront aussi nettement.

Toute présentation de l'Évangile fade et ennuyeuse est suspecte. La jeunesse adventiste qui se plaint que l'Adventisme n'est « pas enthousiasmant, pas positif, pas assez grand » très vraisemblablement n'a jamais entendu ce message du 3ème ange « en vérité » qui électrise l'humanité.

Le message de 1888 fit sortir du marasme la prédication et l'enseignement adventistes. E. White décrit son impact sur les jeunes :

« Les réunions tenues au Collège furent intensément intéressantes... La vie chrétienne, qui avait semblé (aux élèves) peu souhaitable et pleine d'incohérences, apparaissait dans sa véritable lumière, avec sa remarquable harmonie et sa beauté. Celui qui avait été pour eux comme un rejeton dans une terre aride, sans forme ni beauté, devint « le plus grand entre dix mille » et celui qui est « plein de charme ». L'un après l'autre, ces élèves du Collège de Battle Creek, jusque là ignorant la vérité et la grâce salvatrice de Dieu, épousèrent la cause de Christ...

(Les auditeurs) exprimèrent leur joie et leur gratitude pour les sermons de frère A.T. Jones; ils virent la vérité, la bonté, la miséricorde et l'amour de Dieu comme ils ne les avaient jamais vues avant.

Deux des mots favoris d'E. White pour décrire le message de 1888 étaient « précieux » et « très précieux ». Son vocabulaire pour approuver le message et le ministère de Jones et Waggoner épuise le vocabulaire anglais.

Voici quelques extraits les plus saillants de ce qu'elle écrivit à ce sujet entre 1888 et 1896 :

« Dieu leur a donné son message », qui « était présenté avec fraîcheur et puissance »; « des messagers délégués par le Christ », « des hommes que Dieu avait commissionnés », « la démonstration du Saint-Esprit », « des hommes divinement choisis », « la beauté des choses précieuses présentées à cette Conférence... convainquant d'évidence » « la plus précieuse lumière », « des précieuse vérités », « des vagues de vérité », « s'harmonisant parfaitement avec toute la lumière qu'il avait plu à Dieu de me donner durant toute mon expérience », « ce message éclairait la terre de sa gloire », « il était le premier enseignement clair sur ce sujet que j'aie entendu de lèvres humaines, « à Minnéapolis, Dieu donna de précieux joyaux de vérité à son peuple dans un écrin nouveau », cette lumière... ce sont les charmes incomparables de Christ », « Dieu envoya ces jeunes hommes (Jones et Waggoner) pour apporter un message spécial ». « Dieu a transmis à ses serviteurs un message pour ce temps ». « La véritable religion, la seule religion de la Bible qui présente la justification par la foi au Fils de Dieu », « les débuts de la pluie de l'arrière-saison venant du ciel... à Minnéapolis », « des hommes sur lesquels Dieu a posé le fardeau d'une oeuvre solennelle », « Dieu travaille à travers ses instruments », « le Seigneur travaillait à travers Jones et Waggoner », « ces hommes avaient un message de Dieu », « en rejetant le message donné à Minnéapolis, les hommes commirent un péché », « la lumière venant du trône de Dieu », « le message de sa grâce salvatrice », « si vous acceptez le message, vous acceptez Jésus », « chaque fibre de mon coeur disait amen », « le mouvement manifeste de l'Esprit de Dieu », « Fr. Jones apporte le message... et la lumière et la liberté et le déversement de l'Esprit de Dieu ont approuvé cette oeuvre », « ... des messages que j'envoie à mon peuple avec la lumière, la grâce et la puissance », « grandes et glorieuses vérités », « l'Esprit du Christ manifesté par E. J. Waggoner était visible... comme un gentleman chrétien... avec des lumières bienveillantes et courtoises », « la voix du vrai berger », « où vient le message, les fruits sont bon... des grands trésors de vérité... », « un message qui donne la vie aux os desséchés », « le profond mouvement de l'Esprit de Dieu a été remarqué partout dans chaque coeur », « nous avions l'impression d'être dans l'atmosphère du ciel », « le présent message apporte ses lettres de créance », « le Seigneur donnait une évidence rafraîchie de la vérité, placée dans un nouveau cadre, afin que le chemin du Seigneur soit préparé », « nous ayons entendu la voix de Christ dans le message qui a été annoncé depuis deux ans (1890) », « le message qu'il nous a envoyé durant ces deux dernières années venait du ciel », « c'est le message du troisième ange en vérité », « il apporte sa beauté, l'amour et son charme à tous les coeurs qui ne sont pas fermés par les préjugés », « le vin nouveau... une lumière additionnelle », « Fr. Jones parle... le peuple était nourri de mets nourrissants de la table du Seigneur », « un rafraîchissement envoyé du ciel », « la voix du marchand céleste ».

Ce sont seulement quelques-unes des centaines expressions employées. Un témoin oculaire : J.S. Washburn raconte comment il se souvient avoir vu Ellen White assise sur le siège de devant pendant que Waggoner parlait. Son visage rayonnait alors qu'elle disait : « Amen, frère, il y a une grande lumière". Elle le confirma elle-même quand elle dit du message de Waggoner : « Quand il le présentait chaque fibre de mon coeur disait Amen !

Six ans plus tard, elle était aussi enthousiaste pour décrire « les douces mélodies » du message de la justification par la foi, et de la justice de Christ. Imaginez un message présenté à l'Église adventiste si joyeux et plein d'espérance que les auditeurs étaient tentés de penser qu'il était trop beau pour être vrai.

Le message fut le miracle de nourrir les affamés et de créer l'appétit de l'Église si sous-alimentée qu'elle ne se sent même pas affamée. Le Seigneur voulait leur apprendre à apprécier la bénédiction d'un sain appétit. Sans un sain appétit, la vie est à peine digne d'être vécue, et la mort par inanition peut arriver.

Non seulement le Seigneur est notre Berger, mais il est aussi notre hôte qui nous nourrit à sa table d'aliments spirituels solides. Mais souvent nous n'avons pas la faim spirituelle et nous mourons littéralement de faim faute d'aliment spirituel. Jour après jour, semaine après semaine passent sans qu'ils mangent vraiment le pain de vie. Un millionnaire qui n'a pas d'appétit est plus malheureux q'un pauvre qui éprouve la faim.

Si la messagère du Seigneur était parmi nous aujourd'hui, elle dirait encore « ce que je sais, c'est que nos Églises meurent par un manque d'enseignement sur la justification par la foi en Christ et les vérités connexes ».

Bénédiction inestimable de sentir sa faim et sa soif spirituelles

Il y a une bénédiction spéciale pour ceux qui ont de l'appétit spirituel. « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. » (Matthieu 5:6) Il y a une description du bonheur que ressentent ceux qui apprennent à ressentir cette faim :

Si vous ressentez un besoin dans votre âme, si vous avez faim et soif de justice, c'est une preuve que Christ a agi sur votre coeur. Les vérités familières se présenteront à votre esprit sous un jour nouveau; des versets éclateront pour vous, avec un sens nouveau, comme un éclair de lumière. Vous saurez que Christ vous dirige; un Maître divin est à vos côtés. Vous aspirez à parler aux autres des choses réconfortantes qui vous ont été révélées. Vous partagerez de fraîches pensées concernant le caractère ou l'oeuvre de Christ. Vous aurez une fraîche révélation de son amour miséricordieux à communiquer à ceux qui L'aiment et à ceux qui ne l'aiment pas.

Il n'y a qu'une sorte de justice, celle qui existe par la foi. Ceux qui pensent qu'ils comprennent déjà la justice par la foi perdent la bénédiction, alors que ceux qui se sentent démunis sont les seuls qui peuvent « être rassasiés ».

Voilà la réalité tragique et il y a même des pasteurs et des dirigeants qui n'éprouvent pas de besoin. Jésus dit à tous : « Tu dis, je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien. » (Apocalypse 3:16,17) C'est une autre façon de dire : « Tu n'as ni faim, ni soif ». Dieu décrit comment en tant que peuple en général, nous nous croyons riches dans notre connaissance de l'Évangile. « Nous avons la vérité, nous comprenons la doctrine de la justice par la foi ». Ce sentiment de satisfaction nous condamne à un embarras mondial car nous sommes « nus, misérables et pauvres ». Et Dieu dit lui-même que ceux qui principalement montrent ce manque de sain appétit, sont les dirigeants de l'Église.

L'ange de l'Église n'est pas la même chose que l'Église. Les Églises sont « les sept chandeliers d'or », mais « l'ange de l'Église de Laodicée » représente ses dirigeants, y compris les administrateurs, les éducateurs, les pasteurs, les anciens, les diacres, les animateurs de l'école du sabbat, les dirigeants des groupes de jeunes, etc... En tant qu'Église, Dieu dit que nous partageons cette maladie commune de nous sentir rassasiés quand, en fait, nous mourons de faim.

Un message de guérison pour l'Église adventiste du 7e jour

Il y avait aussi une famine spirituelle dans l'Église avant 1888. Quelques mois avant la conférence de Minnéapolis, E. White déclara :

« Un renouveau de la vraie piété parmi nous est le plus grand et le plus urgent de tous nos besoins. Nous avons bien plus à craindre de l'intérieur que de l'extérieur. Les obstacles à la force et au succès sont bien plus grands venant de l'Église que du monde. Quelle est notre condition en cette époque effrayante et solennelle ? Hélas, quel orgueil domine dans l'Église, quelle hypocrisie, quelle tromperie, quel amour de la toilette, de la frivolité et des amusements, quel désir de suprématie ! Tous ces péchés ont obscurci l'esprit de sorte que l'on n'a pas discerné les choses éternelles. »

Les faits concernant la condition réelle du peuple de Dieu parlent plus fort que ses paroles et prouvent qu'une puissance a coupé le câble qui le retenait au Rocher Éternel et qu'il dérive sur la mer, sans carte ni boussole.

Quelques semaines avant la Conférence de 1888, elle écrivit : « Ô, si les coeurs hautains... pouvaient pénétrer la signification de la rédemption et chercher à apprendre la douceur et l'humilité de Jésus. »

C'était ce besoin que Dieu cherchait à satisfaire par le message de 1888 :

Dieu dans sa grande miséricorde envoya un message très précieux à son peuple par les pasteurs Waggoner et Jones. Le message devait présenter avec plus d'importance au monde le Sauveur sur la croix, le sacrifice pour les péchés du monde entier. Il présenta la justification par la foi en la Caution de christ; il invita les âmes à recevoir la justice de Christ qui se manifeste dans l'obéissance à tous les commandements de Dieu.

Même si ce précieux message déclancha l'opposition et le rejet « dans une grande mesure » il y a 100 ans, il y a de beaux succès pour l'avenir de l'oeuvre de Dieu. « Cet Évangile sera prêché dans le monde entier. » « La terre sera remplie de la connaissance de la gloire de Dieu, comme les eaux remplissent la mer. » « J'enverrai mon Esprit sur toute chair. Il arrivera que quiconque invoque le nom du Seigneur sera sauvé. Car sur la montagne de Sion et à Jérusalem la délivrance arrivera. » (Matthieu 24:14; Apocalypse 18: 1-4; Habakuk 2:14; Joël 2:28-32)

Ce dernier message doit être simple, magnifique et toujours intéressant. L'avenir doit offrir une bonne nouvelle.

« Si par la grâce de Christ son peuple est transformé en des outres nouvelles, Christ le remplira de vin nouveau. Dieu lui accordera plus de lumière, et les vérités anciennes seront retrouvées et replacées dans le cadre de la vérité. Un seul sujet d'intérêt prévaudra, passant avant tout le reste, CHRIST NOTRE JUSTICE. »

Alors qu'on découvrira ce qu'est ce message « très précieux » et comment il diffère de ce qu'on suppose communément être « la doctrine de la justice par la foi », on verra que ce message est nettement différent de celui des Églises non adventistes. La révélation de « la justice de Christ » indique qu'il est un Sauveur « non lointain » mais « tout proche ». C'est une bonne nouvelle, bien meilleure que la plupart des chrétiens ne l'imaginent possible.