La grâce mise à l’épreuve

Chapitre 3

Le retour de Christ - Pourquoi « bientôt » est réellement bientôt ?

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Le nom même d'adventiste désigne une personne qui croit que le retour de Christ est proche. Bien plus, elle chérit l'idée que ce retour est proche. L'Église adventiste du 7ème jour naquit d'une conviction extraordinaire dans le coeur d'humbles chrétiens qui découvraient la grande carte prophétique de la Bible. Pour eux, Daniel et l'Apocalypse montraient que le voyage épuisant de l'humanité dans le monde du péché allait finir. C'était une grande et bonne nouvelle. Nos racines adventistes uniques remontent au temps où beaucoup de chrétiens de différentes Églises se mirent à voir que ces prophéties étaient décachetées.

Mais l'Adventisme éclata sur le monde chrétien presque comme une nouvelle révélation. Certains au cours des siècles avaient parlé du retour du Christ comme proche, mais aucun mouvement important n'était jamais né qui comprenne clairement comment une série de prophéties reliées entre elles prouvaient que ce retour était proche. C'était comme si l'Église avait dormi durant près de 1 800 ans et soudain se réveillait pour goûter d'avance la joie du retour imminent de Jésus. Ce nouveau phénomène vital suivit la fin de la période prophétique des 1 260 années, où le temps de la fin débuta en 1798. (Daniel 7:25; 11:33-35; 12:4; Apocalypse 12:6-14; 13:5)

Beaucoup se réjouirent de suivre ces jalons sur la carte prophétique. Le retour personnel du Sauveur de leur vivant devint un espoir béni, en vue de l'établissement de son royaume.

La nouvelle que le voyage d'un monde pécheur était presque fini était enthousiasmant, non parce qu'ils aspiraient à la fin du labeur physique et des privations, mais parce que leur coeur était uni à Christ. Ils chérissaient Son caractère et son amour et l'adoraient. Pour ce reste, il n'y avait pas d'inquiétude fondée sur le moi pour obscurcir la flamme vive de leur dévotion à Dieu.

Une première depuis les temps apostoliques

Le mouvement des années 1840 fut le premier depuis le temps des apôtres où Jésus put trouver une communauté de croyants dont le coeur était soudé au sien dans une joyeuse attente de son prochain retour, et dont Jésus dit : « Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru. » (Jean 20:29)

Un dévouement semblable à celui des premiers chrétiens à la Pentecôte caractérisait les pionniers. Joseph Bates dépensa toutes ses économies pour annoncer le message et se ruina à vie. Uriah Smith abandonna une carrière prometteuse pour la pauvreté dans l'édition adventiste. Sa soeur Annie sacrifia prématurément et donna sa vie à Dieu. D'autres vendirent leurs terres et donnèrent l'argent à la cause. Des jeunes, les Loughborough, James et Ellen White se lancèrent de tout coeur dans le mouvement pour l'amour de l'adventisme, « plus doux que le miel » (Apocalypse 10:9). Quelle joie pour eux de chérir « la bienheureuse espérance », avec l'avant-goût de l'union de l'épouse et de l'époux. Tel fut l'enthousiasmant message qui fit naître l'Église adventiste du 7ème jour. La théologie froide et les calculs prosaïques qui expliquèrent les 2 300 et 1 290 jours de Daniel ne purent jamais toucher les coeurs comme ce message. L'Église était sur le point de saluer le Bien-Aimé, absent depuis très longtemps. Ce fut la pure joie du coeur, le dévouement qui risque tout que des jeunes cherchent en vain avec les drogues qui ne procurent qu'une contrefaçon de joie. Tout amour illicite, tout amour humain valable mais idolâtre sont vains, car l'amour vrai et réel n'existe qu'en Christ, qui seul fait tressaillir de joie pour toujours.

Les jeunes pionniers de l'église adventiste du 7ème jour n'eurent pas besoin de drogues, d'alcool, d'affaires de coeur pour soulager leur ennui. Ils connurent directement l'émotion qui inspira le chant de Charles Wesley : « Jésus, mon Ami suprême ». Ils redécouvrirent ce que le jeune Saul de Tarse trouva sur le chemin de Damas où une lumière céleste l'aveugla et illumina son âme à jamais. Paul ne désobéit jamais à la vision glorieuse jusqu'au jour où il vit le soleil pour la dernière fois quand s'abattit la hache du bourreau. Il légua sa joie « à tous ceux qui aiment aussi son apparition » (2 Timothée 4:8).

L'adventisme est une affaire de cœur avec Christ

La motivation trop commune de la peur du jugement et de l'espoir d'une récompense au ciel est une pathétique déformation de l'adventisme. Nos jeunes pionniers connurent bien la foi phénoménale qui saisit le coeur des premiers chrétiens. Longtemps avant Isaac Watts, les martyrs de l'Empire romain auraient pu chanter son hymne.
Quand je contemple la merveilleuse croix
Sur laquelle le Prince de gloire mourut,
Je regarde mes biens les plus grands comme un néant.
Et je n'ai que mépris pour tout mon orgueil.

Si tous les royaumes du monde étaient à moi,
Ce serait un tribut à Jésus beaucoup trop infime;
Un amour si étonnant, si divin
Exige mon coeur, ma vie, mon tout.
Pour ces premiers adventistes, être avec Jésus c'était le ciel, car leur coeur chérissait l'amour qui le conduisit à la croix. L'observation du Sabbat dans des conditions économiques difficiles n'était pas un sacrifice trop grand à faire pour la vérité. Aucun service missionnaire, aucun exil pour un ministère solitaire dans un obscur pays étranger n'était une privation trop ardue. Les appels à servir ne faisaient naître aucune question au sujet du salaire, des à côtés intéressants, ou des conditions de travail. Des avantages médicaux ou de retraite ne traversaient jamais leur esprit. Jésus dit : « Allez » et la communion avec Lui était une rémunération suffisante. Leur foi s'exprimait ainsi :

« Le 14 mai 1851, je vis la beauté et le charme de Jésus. Quand je contemplai sa gloire, la pensée ne me vint pas que je doive jamais ne séparer de sa présence.

La pensée de la « bienheureuse espérance » les soutenait durant les épreuves que nous trouvons plus difficiles à supporter quand sa proximité disparaît de notre vision actuelle.

Dès 1850, E. White disait :

Certains cherchent trop loin le retour du Seigneur. Le temps a duré quelques années de plus qu'ils ne s'y attendent... Je vis que le temps pendant lequel Jésus est dans le lieu très saint était presque terminé et ce temps ne peut durer que très peu de temps encore.

Un des derniers appels d'E. White est d'une ferveur inhabituelle :

La venue du Christ est proche et accourt en toute hâte. Le temps pendant lequel on peut travailler est court, et hommes et femmes périssent. L'ange a dit : « Les hommes qui ont reçu une grande lumière ne doivent-ils pas coopérer avec Dieu qui envoya Son Fils dans le monde pour offrir la lumière et le salut aux hommes ? »

Pourquoi « bientôt » est réellement bientôt

Pouvons-nous continuer de dire sans cesse que le retour de Christ est pour bientôt ? Pourquoi le temps a-t-il continué durant tant de décennie après que la servante du Seigneur ait dit que ce retour « est proche », et que « le temps ... est court ? Elle dit quelque chose qui est devenu maintenant embarrassant, lors d'une réunion de croyants à Battle Creek en mai 1856 :

L'assemblée présente à cette réunion m'a été montrée. L'ange a dit : « Certains seront l'aliment des vers, certains seront victimes des 7 dernières plaie, certains seront vivant et resteront sur la terre pour être transmués au retour de Jésus.

Cette affirmation est une pierre d'achoppement pour certains en raison du fait évident que tous ceux qui étaient présents à la Conférence en 1856 ont été l'aliment des vers et aucun n'est vivant et resté sur la terre. On pose souvent la question : E. White était-elle un faux prophète ?

Pour chercher à défendre sa crédibilité, on dit communément que cette prophétie est conditionnelle, que son accomplissement dépend de la fidélité du peuple de Dieu. Mais cette explication peut aussi élargir encore plus la brèche dans la crédibilité d'E. White. Si les prophéties qui disent que la fin est proche sont conditionnelles et dépendent de la fidélité du peuple de Dieu, qu'arrivera-t-il si le peuple de Dieu se montre infidèle à jamais ? Cette explication peut apporter une nouvelle terriblement mauvaise. Jusqu'ici, le peuple de Dieu a en effet été infidèle. À cause de notre incrédulité le temps s'est prolongé beaucoup plus qu'il n'aurait dû le faire. La fin donc ne sera-t-elle jamais vraiment proche ? Quelle proximité indique ce mot « proche » ?

Cette affirmation de 1856 doit se comprendre dans son propre contexte. La crédibilité d'E. White n'est pas en question. Elle rapportait simplement ce qu'elle entendit l'ange dire. Elle-même ne présenta jamais sa propre prédiction personnelle que les gens vivant en 1856 verraient Jésus venir, sans subir la mort, mais « l'ange » dit cela.

On peut objecter que ceci rend le problème pire : alors il apparaît que l'on ne peut pas se fier aux anges. Pas du tout. L'ange était sincère et avait parfaitement le droit d'affirmer cela en 1856 où le peuple du reste de Dieu se mit à comprendre et à accepter le message à Laodicée. Ce fut l'influence des anges qui créa dans le coeur des premiers adventistes la conviction que le grand cri débuterait durant la vie des présents à la conférence de 1856. Et Jésus dit qu'aucun ange du ciel ne connaît l'heure véritable de sa deuxième venue. (Marc 13:32)

Mais même s'il ne sait pas tout, l'ange utilisa le bon sens des anges. D'après sa connaissance des prophéties et de la foi repentante des croyants de 1856, il avait toute raison d'attendre la bonne nouvelle qui en ces « jours de la voix du 7ème ange, quand elle commença à retentir, le mystère de Dieu finirait, comme il l'a déclaré à ses serviteurs les prophètes » (Apocalypse 10:7). L'ange savait que le jour final et cosmique des Expiations avait commencé, où le sanctuaire céleste serait enfin purifié.

Le ciel n'abandonna pas l'ange

En accomplissement exact de la vision de 1856, Dieu envoya le début de la pluie de l'arrière-saison et du grand cri 32 ans plus tard, durant la vie des gens présents à la Conférence de Battle Creek en 1856. Un évènement merveilleux arriva à cette humble réunion de dirigeants adventistes dans l'Église adventiste du 7ème jour de Minnéapolis :

Le temps d'épreuve est arrivé pour nous, car le grand cri du 3ème ange a déjà débuté par la révélation de la justice de Christ, le Rédempteur qui pardonne les péchés. C'est le début de la venue de la lumière de l'ange dont la gloire remplira toute la terre.

Ceci n'était jamais arrivé avant. Les membres d'Église réfléchis furent enthousiasmés par une affirmation venue d'Australie à la session de la Conférence Générale de 1893 : « Soeur White dit que nous sommes au temps de la pluie de l'arrière-saison depuis la réunion de Minnéapolis. »

Quoique E. White eut dit plusieurs fois que la fin aurait pu arriver à divers moments entre 1844 et 1888 si le peuple de Dieu avait été fidèle, elle ne dit jamais qu'elle aurait pu arriver sans que la pluie de l'arrière-saison ne tombe d'abord. Aucune céréale ne peut mûrir pour la moisson sans elle. Donc les affirmations disant que la fin aurait pu arriver avant 1888 doivent se comprendre comme exigeant que la pluie de l'arrière-saison et le message du grand cri soient venus d'abord. Jamais E. White ne déclara qu'ils avaient débuté dans un message ou un réveil avant 1888. Il y a une grande différence entre la première pluie du Saint-Esprit et la pluie de l'arrière-saison. Jésus compare son Église aux produits d'un jardin qu'on doit récolter. « Le royaume de Dieu est comme quand un homme jette de la semence sur le sol; qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment. La terre produit d'elle-même, d'abord l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi; et dès que le grain est mûr, on y met la faucille, car la moisson est arrivée. » (Marc 4:26-29) La moisson arrive-t-elle quand on meurt, ou au retour du Christ ? Voici la réponse :

« Je regardai et voici, il y avait une nuée blanche et sur la nuée était assis quelqu'un qui ressemblait à un Fils d'homme, ayant sur sa tête une couronne d'or et dans la main une faucille tranchante. Et un autre ange sortit du temple, criant d'une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Lance ta faucille et moissonne; car la moisson de la terre est mûre. Et celui qui était assis sur la nuée lança sa faucille sur la terre et la terre fut moissonnée. » (Apocalypse 14:14-16)

Quel merveilleux symbole ! Celui qui accepta la croix pour nous, qui livra son âme à la mort, qui souffrit le martyre pour notre rédemption, considère ce grain mûr comme le fruit durement acquis par son sacrifice.

Parmi les milliards d'humains de tous les siècles, il y a infiniment d'êtres précieux qui reçoivent avec joie la pluie de l'arrière-saison. Leur foi mûrie a produit chez des croyants une image de la beauté du caractère de Christ » et ils pourront être debout au grand jour du Seigneur ».

Voici le fruit de la piété pratique produite par la purification du sanctuaire. Dès que le peuple de Dieu reçoit son sceau sur le front — ce n'est pas un sceau visible, mais un établissement solide dans la vérité, intellectuellement et spirituellement de sorte qu'il ne peut être ébranlé, dès lors il est préparé pour le temps de détresse, celui-ci arrivera. Des tonnes de minerai ont enfin donné une once d'or le plus pur. Le ciel se réjouit car le sacrifice de Christ est pleinement récompensé, car un peuple est né dont la foi mûre a produit une justice mûre. Enfin, la justice par la foi a recouvré ses droits :

« Christ attend avec un très vif désir la manifestation de son caractère dans son Église. Quand le caractère de Christ sera parfaitement reproduit dans son peuple, il viendra le réclamer comme étant le sien.

Notons que personne ne se prépare pour la moisson. La pluie de l'arrière-saison fait mûrir le grain. Notre rôle est d'accueillir cette bénédiction, et de ne pas lutter pour la repousser, ni de lui résister. Depuis les débuts, les adventistes ont attendu les effets miraculeux de la pluie de l'arrière-saison. E. White le vit en vision :

« J'entendis ceux qui étaient revêtus de l'armure annoncer la vérité avec une grande puissance et des résultats. Beaucoup avaient été retenus; certaines femmes par leur mari et certains enfants par leurs parents. Les gens sincères qui avaient été empêchés d'entendre la vérité s'en emparaient maintenant avec ardeur. Toute peur de leur famille disparaissait et la vérité seule était exaltée pour eux. Elle était plus chère et plus précieuse que la vie. Je demandai ce qui avait créé ce grand changement. Un ange me répondit; C'est la pluie de l'arrière-saison, le rafraîchissement provenant de la présence du Seigneur, le grand cri du 3ème ange.

La première pluie tomba à la Pentecôte, et on l'a reçue depuis 2 000 ans alors que les foules humaines se préparaient pour la mort. Mais il doit y avoir un changement avant le retour de Jésus. Un peuple doit se préparer, non pour la mort, mais pour être transmué sans voir la mort. Une autre grande effusion du Saint-Esprit fera une oeuvre qui préparera une Église et des croyants pour le retour de Jésus. Il les qualifie aussi pour terminer la proclamation de l'Évangile éternel au monde. Cette effusion finale du Saint-Esprit est la pluie de l'arrière-saison.

Prier pour quelque chose contre quoi on résiste

La vérité de notre histoire indique que, alors que nous priions pour le don promis, durant les cent ans passés, nous lui résistions involontairement. Nos frères qui prièrent ainsi entre 1856 et 1888 lui résistèrent quand enfin Dieu accorda ce don et les Juifs qui prièrent pour la venue de leur Messie durant 2 000 ans le rejetèrent quand il arriva.

Certains sont découragés car ils pensent que ce syndrome du rejet de cette bénédiction doit toujours continuer. Mais ceci n'est pas, ne peut pas être vrai. La grâce ne doit pas être mise à l'épreuve pour toujours.

Parce que les royaumes d'Israël et de Judas furent infidèles, que les Juifs rejetèrent Christ et que les Chrétiens ne firent pas mieux, on conclut tristement que l'Église du reste organisée actuelle s'est aussi condamnée à l'échec final. Mais il y a une vérité que les découragés ont oubliée. Dieu a mis en jeu son honneur éternel par sa parole : « 2 300 jours (années finissant en 1844) et le sanctuaire sera purifié. » (Daniel 8:14)

Cette vérité biblique est unique pour l'Adventisme du 7ème jour : elle est la base de l'existence de la dénomination. Quelque chose doit arriver : ce jour cosmique de la Purification qui n'est encore jamais arrivé. Et l'on arrive à la mystérieuse séparation des routes de la foi et de l'incrédulité. La foi croit à cette prophétie de Daniel et coopère avec le Souverain Sacrificateur dans son oeuvre finale d'expiation.

Cette foi cessera de résister à la bénédiction de la pluie de l'arrière-saison. Elle s'abandonnera sur la croix où le moi est crucifié avec Christ. Dieu a décidé d'avoir foi en son peuple, étant sûr qu'il ne le trahira pas et le syndrome jusque là contenu d'incrédulité et d'infidélité est enfin détruit.

Se préparer, durant sa vie, à rencontrer le Juge de toute la terre face à face à son retour personnel, cela remplit de terreur bien des coeurs forts. Ceux qui repoussent allègrement cette expérience comme dénuée de sérieux n'ont pas bien réfléchi. Mais le message de 1888 est venu pour calmer cette crainte et préparer un peuple pour la fin.

De 1844 à 1888 beaucoup d'âmes sincères reçurent avec joie le don du Saint-Esprit; mais ce fut toujours celui de la première pluie. À ce moment-là, il n'y eut pas de pluie de l'arrière-saison. Il y a une ligne de séparation entre la première pluie et celle de l'arrière-saison; c'est 1888.

C'est faits font très bien comprendre le mystère du long retard du retour du Christ. La foi des pionniers en son retour proche n'était pas naïveté rustaude. La Bible soutenait vraiment leurs convictions. Les premiers apôtres auraient accueilli la pluie de l'arrière-saison s'ils avaient vécu en 1888. Le retard ne vient pas de Dieu. La vrai foi dans l'oeuvre finale d'expiation de Jésus vaincra la confusion et fera que bientôt soit réellement bientôt.

Ce que l'Adventisme aurait dû être

L'Adventisme est le mouvement qui aurait dû amener à maturité le fruit de 2 000 ans de christianisme. Il devait compléter la Réformation protestante du 16ème siècle et retrouver les vérité que John et Charles Wesley au 18ème siècle ne purent pas tout à fait atteindre.

La scène du monde au 19ème siècle était prête pour la fin du règne du péché et de la souffrance. En politique, la juxtaposition de l'Islam, du Catholicisme, du Protestantisme et du Paganisme formait le parfait scénario de Daniel et de l’Apocalypse. Il est étonnant mais vrai qu'avant le temps de la radio, de la télévision, des avions et des ordinateurs, il aurait été plus facile qu'aujourd'hui d'annoncer le message évangélique au monde entier.

Ceci exige de communiquer de coeur à coeur, et non seulement par l'audiovisuel et l'électronique du 20ème siècle. Vers 1888, il était plus aisé de retenir l'attention des gens que de nos jours où le flot constant des distractions souvent inspirées par Satan noie vite les exposés électroniques les plus efficaces de la Bible. En négligeant l'occasion de 1888, on a rendu la tâche plus difficile, au point que pour beaucoup d'Adventiste, surtout les jeunes, tout le côté prophétique a perdu sa précision. Les besoins du monde sont si grands que, pour améliorer la société, on ne peut plus voir que bien des années de travail d'évangile social. Des foules victimes de la drogue, de l'alcool et de la pauvreté ont besoin de la délivrance physique avant de pouvoir comprendre l'évangile. Des milliards d'âmes sont si écrasées par la lutte pour survivre, dans les cités surpeuplées; qu'elles peuvent à peine entendre notre message.

Un siècle de retard rend notre problème plus aigu

Cette situation quasi générale et dramatique fait que pour beaucoup d'Adventistes le message du troisième ange qui avertit concernant la marque de la bête semble archaïque et hors de propos. Le déroulement fatigant d'un siècle de retard mystérieux fait vieillir l'Adventisme pour eux.

Ainsi pour beaucoup, la papauté ne semble plus être « la bête ». On pense que « la bête » doit être une autre puissance mondiale. Les certitudes prophétiques que nous avons eues dans le passé n'ont plus de sens. Les « libéraux » et les « conservateurs » de l'Église essayent de réinterpréter Daniel et l'Apocalypse, sans être d'accord et ne réussissent qu'à accroître la confusion.

Peut-on à nouveau repréciser le tableau prophétique ?

Oui, mais pas en essayant de réinterpréter les prophéties. D'abord, il faut retrouver ce qu'on a perdu en 1888. Alors on tiendra la vérité solide confirmée par l'Esprit de prophétie. Une fois ce tableau prophétique redevenu clair, une conviction unanime donnera aussi une fois encore tout leur sens aux prophéties.

Heureusement, le début de la pluie de l'arrière-saison et du grand cri ne fut pas une expérience subjective de réveil insaisissable dans l'Église. La bonne nouvelle est que ce fut la vérité objective du message de 1888 de la justice de Christ. C'est quelque chose que l'on peut retrouver.

Qu'est-ce qui peut être plus important que de redécouvrir ce message du « grand cri » qui fut tellement inspiré par le Saint-Esprit ?